Vendredi 17 mai 2024

Société

Obtenir des documents de voyage, c’est s’armer de beaucoup de patience

Obtenir des documents de voyage, c’est s’armer de beaucoup de patience
Des demandeurs de documents de voyage sur les files d’attente au Commissariat général des migrations

Cinq ou six mois peuvent passer sans avoir un document de voyage délivré par le Commissariat général des migrations au Burundi. Les demandeurs se lamentent sur le respect des délais du rendez-vous. Ils accusent ceux qui sont chargés de délivrer les passeports d’avantager ceux qui ont beaucoup d’argent.

Nous sommes au Commissariat général des migrations. Il est 10 h. Des files d’attente des demandeurs de documents de voyage s’observent. Fatigués, tristes et presque lassés, ils se lamentent. Certains parmi eux viennent de passer plusieurs mois sans avoir leurs passeports. D’autres sont sur des files d’attente pour se faire enregistrer.

« Tous les jours, je passe ici pour voir si mon passeport est prêt. Mais, je rentre toujours avec la même réponse. Ton passeport n’est pas encore disponible. Je ne comprends pas alors comment l’opération traine », déplore N.N.

Certains demandeurs disent qu’ils ont raté les jours de leur rendez-vous pour des raisons qu’ils ne parviennent pas à comprendre. Ils font aussi remarquer que ceux qui viennent pour la première fois peuvent passer trois jours, ou plus, juste pour se faire enregistrer seulement.

« Mon rendez-vous a été fixé au 28 novembre 2023 alors que je m’étais présenté au Commissariat en août. Je me suis présenté à cette date convenue pour avoir la réponse que mon rendez-vous était déjà passé. Le service concerné m’a appris qu’ils m’ont envoyé un e-mail pour me notifier le jour de mon RV autre que le 28 novembre de départ. Mais moi, je n’ai pas vu ce mail », témoigne NB. Et il n’est pas le seul à avoir connu ce désagrément.

Il a alors dû payer 10 000 francs burundais dans un secrétariat public qui se situe près du Commissariat pour qu’il puisse suivre son dossier de très près, précise-t-il. Et d’ajouter que « le 13 février 2024, je suis venu me faire enregistrer même si ce n’était pas facile avec les files d’attente. Cela m’a pris deux jours. Ils m’ont dit de revenir
après deux semaines. Mais jusqu’à présent, nous sommes à la fin du mois d’avril, je n’ai pas encore eu mon passeport ».

Certains demandeurs des papiers de voyage affirment que ceux qui ont des moyens pour payer plus que les 235 000 francs burundais exigés comme frais de passeports, peuvent les avoir facilement sans attendre beaucoup de jours.

« Nous voyons souvent des personnes qui viennent demander des passeports et après quelque temps seulement, ils obtiennent leurs documents. Par exemple, il y a une personne qui est venue le même jour que moi. Pour le moment, elle a déjà son passeport, alors que moi, je viens de passer un mois ici à attendre. Cinq mois de procédure pour avoir un document dans mon propre pays ! C’est incompréhensible », raconte une personne qui attend son passeport.

Nous avons essayé de contacter le commissaire général des migrations à la police de l’air, des frontières et des étrangers, mais en vain.

Forum des lecteurs d'Iwacu

4 réactions
  1. Josia

    I gihugu cacu kirwaye impande zose pe,nta service gratuit iriho waba umu citoyen cnk se umu etranger, turakwiye kwikubita agashi mukazi tujejwe ka misi yosee

  2. jereve

    Et pourtant, les autorités nous avaient rassuré il y a des mois que ces spectacles affligeants de longues files et des retards interminables n’auront plus lieu.
    Même chose pour le carburant, les intrants agricoles, l’approvisionnement en eau et électricité, et j’en passe. En parole, on tranquillise toujours, on promet; mais en acte, la solution satisfaisante et durable n’arrive pas. Et nous restons dans les mêmes inquiétudes en pensant à cette phrase d’un certain Henri Queuille qui disait qu' »il n’est pas de problème dont une absence de solution ne finisse par venir à bout.” Résignation, pour tout dire.
    Si nous restons dans le domaine des pièces d’identité, il y a à craindre que cela risque d’être pareil pour la livraison des cartes d’identité biométrique. Imaginez-vous le désordre que cela peut faire dans une population de 12 millions d’âmes.

  3. Buyenzi

    c’est normal, il faut donner kitu kidogo pour avoir ton passe-port, sinon tu attendras même deux ans.

  4. Bite

    Ooh notre pays. Mais ce n’est pas un document gratuit. Le gouvernement devrait se rappeler que l’octroi d’un document est un service qui lui fait entrer de l’argent.

    Exemple : un passeport pour 250K * 100 documents/jour= 25,000,000/jour , soit 625,000,000/mois *12 soit 7,500,000,000 FBU/mois.. Imaginez cette perte de 7 milliards que le gouvernement ignore.

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