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Zéphyrin Nzoyisaba : « Je suis emprisonné dans la salle Safisha »

05/06/2013 Commentaires fermés sur Zéphyrin Nzoyisaba : « Je suis emprisonné dans la salle Safisha »

Zéphyrin Nzoyisaba, acteur principal du montage au campus universitaire de Mutanga, a comparu ce jeudi 3 novembre, au parquet général près la cour d’appel de Bujumbura. Mais il n’a pas répondu aux questions qu’on lui a posées, réclamant la présence d’un avocat. <doc1876|left>« Je suis emprisonné dans la salle Safisha, aujourd’hui appelé { Système ya leo} ({Système d’aujourd’hui}). Le mot Safisha n’est plus utilisé parce que connu de tous. Aujourd’hui, on parle de Système ya Leo », affirme Zéphyrin Nzoyisaba. Il sort d’une audience de moins de 40min. En tenue verte de prisonnier, et bien gardé par deux policiers tous yeux, l’étudiant en géographie, , lève ses deux bras menottés. Mais il a de la panique en parlant de sa situation. Tout le monde se précipite pour voir ce fameux « major » autoproclamé du Fronabu-Tabara pour le démentir après. Il fait savoir qu’il n’a pas répondu aux questions des magistrats : « J’étais au bureau n°4 avec le Procureur général près la cour d’appel. Il y avait aussi deux magistrats, dont un certain Isaac Kabura. On m’a demandé comment je vivais à l’Université alors que j’étais sinistré. J’ai préféré ne pas répondre, ceci parce que ma santé n’est pas bonne et je n’ai pas d’avocat pour le moment.» Un avocat avant tout « Je demande à avoir un avocat et à voir au moins le soleil. Nous sommes à 22, dont 17 présumés dans l’affaire Gatumba. Les 5 autres sont dans mon dossier, mais je les ai connus à la documentation», précise Zéphyrin. A cela s’ajoute sa santé qui n’est pas bonne : « Je suis mal nourri parce que l’on nous donne du haricot et de la pâte de manioc, alors que je souffre des ulcères d’estomac, ce qui m’est insupportable. Je suis dans une crise depuis le jour de mon arrestation. » Au sujet des 27 étudiants qui cités dans son dossier, il dit tout ignorer : « c’est de toi que je l’apprends », s’étonne-t-il. Avant de préciser qu’aucun étudiant n’est cité dans son affaire sauf celui qui lui « donnait le maquis»(C’est-dire qui l’hébergeait). A 11h 51min, il quitte les enceintes du parquet et va acheter un Fanta dans un kiosque se trouvant à la Chaussée Prince Louis Rwagasore, tout prés de l’Avenue Muyinga. Pas de véhicule pour ramener les détenus à la prison. C’est Pierre Claver Mbonimpa, président de l’Association pour la Protection des Droits de l’Homme et des Détenus (APRODH) qui les embarque pour Mpimba. Sa prochaine comparution est fixée la semaine prochaine. Rappel des faits Dans la nuit de dimanche 16 octobre de cette année, le campus Mutanga était ceinturé par la police depuis minuit. Mais ils visaient le quartier communément appelé "Tropicana I". Objectif, la chambre 372, de l’étudiant Zéphyrin Nzoyisaba. Les forces de l’ordre qui avaient un mandat de perquisition ont dû attendre 6h du matin, comme le stipule la loi, pour entrer dans la chambre 372. Des tirs ont été entendus très tôt le matin. Zéphyrin Nzoyisaba a été arrêté sans opposer une quelconque résistance. Pourtant, ses camarades l’invitaient à fuir. Par après, des documents ont été trouvés. La police a également indiqué avoir trouvé 4 grenades, 7 chargeurs, 1 imperméable et 3 bottines militaires, 3 tenues militaires. 2 étudiants sont morts au cours de cette opération. L’étudiant en question n’a pas nié les faits. Selon lui, ce n’est pas pour la première fois qu’il se retrouve en possession d’armes à livrer au FRONABU- Tabara, un mouvement rebelle en gestation.

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