Après la démolition de leurs kiosques ’’construits sans respect des normes exigées par l’administration’’, les vendeurs de légumes, de fruits et du poisson de Nyakabiga ne décolèrent pas. Ils affirment vivre le calvaire. Une démolition intervenue dès jeudi 3 juin par l’administration.
Sur la jonction entre l’avenue de l’Unesco et la 11ème avenue de Nyakabiga se trouve aujourd’hui une dizaine de vendeurs. Ces derniers ont été chassés de l’espace où ils faisaient leur petit commerce.
La plupart d’entre eux sont des veuves, même s’il y en a des hommes et de jeunes gens parmi eux. Depuis la mise en pièces de leurs kiosques, ils se trouvent dans la rue.
« Je ne sais pas comment je vais vivre avec mes huit enfants », s’inquiète Jeanne (pseudo), vendeuse de légumes. Rencontrée à la jonction de la 9ème avenue de Nyakabiga avec l’avenue de l’Unesco, cette vendeuse est une veuve.
Elle affirme ne pouvoir assurer la survie de sa famille sans ce boulot. « Mes enfants sont tous des élèves, comment payer le minerval alors qu’on est dans la rue ? », s’interroge-t-elle. Ici, se lamente-t-il, on nous chasse comme on veut.
J. K, elle aussi est veuve, elle dit que depuis la démolition de son kiosque rien ne va chez elle. « Faute de minerval, ma fille ne va pas à l’école. Le directeur l’a renvoyée vendredi. Jusqu’à présent, elle n’y est pas encore retournée », fait-t-elle savoir. Selon elle, le loyer de la maison devrait être payé 1er mai. « Ce n’est pas encore fait », témoigne-t-elle.
Même son de cloche chez J. B, un vendeur de poisson rencontré à cet endroit. « Depuis jeudi, j’ai déjà perdu 50 mille BIF. La cause en est que mes clients ne viennent plus ici. Ils croient que nous avons déjà quitté le milieu », souligne-t-il.
Ces commerçants affirment ne pas savoir sur quel pied danser. «L’administration de cette zone nous demande d’aller travailler au marché. Pourtant, ils ne nous montrent pas précisément dans quel marché», déplorent-ils.
En outre, disent-ils, nous ne sommes pas en mesure de louer un stand dans un marché. Cette démolition de jeudi, continuent-ils, vient s’ajouter à celle faite au mois mars dernier. « Nous demandons au gouvernement d’être indulgent», appellent-ils.
Contacté, Rénovat Sindayihebura, l’administrateur de la commune Mukaza, avoue être au courant de cette question. Interrogé, il affirme que l’administration communale est en train d’analyser cette affaire pour une éventuelle proposition de solution.
Signalons que ces démolitions de kiosques construits sans respect des normes tout près des axes ne concernent pas seulement différents quartier de la mairie de Bujumbura mais toutes les provinces du pays.