Vendredi 22 novembre 2024

Société

Zege : Des propriétaires de parcelles broient du noir

10/07/2019 Commentaires fermés sur Zege : Des propriétaires de parcelles broient du noir
Zege : Des propriétaires de parcelles  broient du noir
Vue du nouveau quartier de Zege.

Le début de construction du nouveau quartier de Zege en étages semble prendre du retard. Pour les propriétaires des parcelles, les services d’urbanisme leur font perdre le temps. Le responsable de ces derniers appelle à la patience.

Sur les hauteurs de Zege, une route quadrille les parcelles. De loin, on n’y voit que 6 maisons en dur en cours de construction. Pourtant, après le lotissement de ce site, ancien cimetière, tout le monde à Gitega croyait que des maisons allaient vite pousser. L’annonce de ce projet de construction avait suscité l’engouement pour beaucoup de gens à Gitega.

Dans les parcelles, la nature a repli ses droits. La broussaille a envahi la place. Les six familles qui sont parvenues à construire leurs maisons avant la mesure d’interdiction aux propriétaires de construire des maisons simples dans ce quartier ont la peur au ventre. Elles redoutent les assauts des bandits qui rodent pendant la nuit sur cette colline, mais aussi les feux de brousses souvent fréquents pendant la saison sèche qui pourraient anéantir leurs bâtiments.

Le reste des propriétaires rumine de colère. Gaspard qui avait espéré obtenir son premier logement est aujourd‘hui dans l’impasse. Il dit avoir épuisé aujourd’hui toutes ses économies.

«J’avais contracté un crédit à la banque pour commencer à construire. J’avais déjà donné une avance aux maçons pour que je déménage dans trois mois dans ma maison. Mais voilà aujourd’hui, je subis toujours les affres de mon bailleur», déplore-t-il.

« Si j’avais su, j’aurais acheté une parcelle ailleurs et construire librement sans attendre indéfiniment l’autorisation de l’urbanisme », a-t-il ajouté.

Gaspard et d’autres propriétaires des parcelles se sentent trahis par les services d’urbanisme. D’après eux, ces derniers ont créé un quartier et ont cédé la responsabilité à une entreprise qui n’en a pas les moyens ni les capacités. Ils pointent du doigt la société Come and See Burundi qui préconisait d’y ériger des immeubles modernes.

« Le projet n’est pas gelé ! »

Selon plusieurs sources à Gitega, l’entreprise Come and See Burundi ne vend que des rêves. Ils parlent plutôt d’un agenda caché pour exproprier les anciens acquéreurs pour la redistribution de leurs parcelles aux nouveaux acquéreurs surtout les dignitaires.

«Si ce n’était pas le cas, il y aurait déjà eu du remboursement ou l’acquisition de nouvelles parcelles. Pourquoi tardent-ils à commencer de bâtir si réellement cette entreprise avait des moyens ?», s’interroge un propriétaire.

Du côté des services de l’urbanisme à Gitega, c’est l’appel à la patience. L’entreprise Come And See Burundi soutient que le projet n’est pas gelé. Seulement, il reste quelques détails à régler. «Jusqu’à maintenant, pas de changement au programme à ma connaissance. Je comprends que les gens s’impatientent mais personne ne perdra à cause du projet. Si c’est pour les remboursements ou l’attribution des autres parcelles, il n’y a rien à exclure. Ils seront les premiers à être informés», confie Aimé Irambona, chef des services de l’urbanisme à Gitega. Il met l’accent sur le respect de certaines procédures. Un tel projet ne se construit pas en une journée.

«Nous sommes sur la bonne voie et nous sommes sûrs que nous serons d’ici peu à mesure de communiquer les résultats. Nous restons toujours en contact avec l’administration car ce projet exige des précautions. Ce sera long mais nous y parviendrons », indique Bonaventure Ngengetereze.

En attendant, les propriétaires de ces parcelles se posent des questions. Pour beaucoup, l’argent dépensé ne leur reviendra jamais et il sera impossible pour eux de réaliser le projet de construire une maison dans la ville de Gitega, nouvelle capitale politique.

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Question à un million

Quelle est cette personne aux airs minables, mal habillée, toujours en tongs, les fameux ’’Kambambili-Umoja ’’ ou en crocs, les célèbres ’’Yebo-Yebo’’, mais respectée dans nos quartiers par tous les fonctionnaires ? Quand d’aventure, ces dignes serviteurs de l’Etat, d’un (…)

Online Users

Total 3 069 users online