Selon Willy Nyamitwe, le président de la République ne soutient pas les accusations à l’encontre des Imbonerakure. Cependant, le porte-parole adjoint du président affirme que sur instigation du chef de l’Etat que [wembe, Ndombolo et consorts sont traduits devant la justice.
En tant que président du Conseil des sages, que pense le président Pierre Nkurunziza des forfaits imputés aux Imbonerakure ?
Le président de la République, même s’il est du parti Cndd-Fdd, ne s’ingère pas dans la gestion au quotidien de son parti. Il est le père de la nation. Cependant, en tant qu’ancien membre de la ligue des jeunes, il sait qu’il peut y avoir des allégations fausses contre les Imbonerakure.
Pour lui donc, les Imbonerakure sont victimes de globalisation ?
Le président de la République est contre la globalisation car elle a causé beaucoup de torts à notre pays. Il n’y a pas longtemps, quand un Hutu était tué, le crime était imputé à tous les Tutsi et vice-versa. Or, je constate qu’il y a des Hutu et des Tutsi, épris de paix, qui ont continué à œuvrer pour le retour de la stabilité. Des gens doivent pouvoir mettre des noms sur les visages.
Des noms ont été cités dans certaines localités mais rien n’a suivi. Qu’en dites-vous ?
Il y a des personnalités qui étaient souvent impliquées dans des actes criminels et que la justice burundaise vient d’arrêter. C’est grâce à la volonté présidentielle. En outre, cette volonté et la population sont à l’œuvre pour dénoncer toute personne qui serait accusée de semer le trouble dans le pays.
Une opinion estime que le président de la République devrait sortir de son silence pour arrêter ce mouvement des Imbonerakure…
Seuls ceux qui ne suivent pas les activités du président de la République peuvent dire qu’il ne réagit pas. Tous les 45 jours, il réunit les corps de police, l’armée, la magistrature, l’administration et des natifs d’une province donnée. Ils essaient de dégager ensemble ce qui marche ou ne marche pas. Il donne des conseils là où il estime que des efforts doivent être fournis. Si des problèmes subsistent, le président Nkurunziza va plus loin et agit lui-même.
Ne craignez-vous pas qu’à la longue, les Imbonerakure risquent d’échapper au contrôle et se constituer en une milice ?
Cela est sûrement véhiculé par des personnes mal intentionnées. On sait comment une milice naît, comment elle est entretenue et fonctionne. Je ne suis pas porte-parole du parti au pouvoir. Mais, c’est une manipulation de l’opinion. On l’a vue avant les échéances électorales de 2010, cette médiatisation à outrance. Nous sommes à la veille des élections de 2015, il faut éviter de tomber dans le même panneau. Des responsabilités doivent être établies individuellement et non politiquement, ethniquement, religieusement, etc.
Pour plusieurs observateurs, ces arrestations viseraient à satisfaire les exigences de la communauté internationale en vue de l’examen périodique universelle sur les droits de l’homme et la conférence des donateurs du Burundi…
Ce n’est pas parce qu’il y a un sommet ou une conférence qui approche que le président de la République pense à la sécurité de la nation. Le maintien de la paix et de l’ordre public rentre dans ses obligations.
Pour une large opinion, ce sont les exécuteurs et non les planificateurs qui ont été arrêtés. A quand leur tour ?
Ce n’est pas fini. Donnons le temps au temps et laissons la justice faire son travail !