Des milliers de jeunes citadins étaient réunis, samedi 2 février, au cœur de la mairie de Bujumbura pour célébrer la fête de l’Unité nationale dans un évènement baptisé «We4unity ». Musique, danses, spectacle… l’ambiance était au rendez-vous.
Entre la fraîcheur du matin et un doux soleil, c’est un samedi qui s’annonce beau pour des jeunes qui vont passer plus de 5h, debout, en pleine rue du centre-ville de Bujumbura. A deux jours de la fête de l’Unité nationale (chaque 5 février), c’est le tour des jeunes de la célébrer pour la première fois depuis 28 ans.
Il est 10h. Le rond-point de la Place de l’Indépendance regorge de jeunes venus de tous les coins de la capitale. Ils entourent l’écran géant où le drapeau du Burundi, le drapeau de l’Unité et le slogan « We4unity » (Tous pour l’Unité) s’affichent alternativement.
10h30, le maire de la ville de Bujumbura, Freddy Mbonimpa, arrive. Tout de blanc vêtu, il est accueilli en roi du jour. Il sera entouré par quelques cadres du gouvernement comme le secrétaire permanent au ministère de la jeunesse durant tout l’évènement.
Le « dress code » est plus ou moins respecté chez tous les participants: une tenue décontractée, un tee-shirt de couleur unique (sans aucun logo ou insigne d’une organisation religieuse, parti politique, etc.).
Etudiants, élèves, entrepreneurs, artistes et bien d’autres jeunes regroupés dans des associations n’ont pas manqué à ce rendez-vous tant attendu. Quelques jeunes influents sont remarquables pour ne citer que miss Burundi 2018 et sa dauphine.
Deux jeunes filles, toutes petites de taille, arborant des tee-shirts blancs attirent l’attention. Elles semblent perdues. Agées de 10 ans et élèves à l’école « Les Lierres » en 7e année, elles ne savent pas ce qu’elles font sur place. Elles ont juste obéi à l’ordre de leur directeur. « C’est le 28e anniversaire de…..je ne sais pas », confie naïvement l’une d’elles.
L’unité sous toutes ses formes
Au programme, acrobaties, tambours, animation de musiciens burundais et autres numéros. Mais au menu principal : un flash mob, la chorégraphie de la chanson qui promeut l’unité interprétée par une dizaine de musiciens burundais à cette occasion spécialement. Il faudra aux participants une trentaine de minutes pour maîtriser la danse.
Mains dans les mains, tous les participants chanteront et danseront au rythme des chansons glorifiant le pays des anciens artistes Léonce Ngabo et Sylvestre Ciza.
Vers midi, plusieurs participants commencent à se fatiguer sous un soleil de plomb. Certains songent à quitter les lieux. Ils seront retenus par un numéro « agréable »: le relâchement de 28 colombes par 28 jeunes, le maire parmi eux, formant un cercle autour de l’écran géant. Un spectacle qui a provoqué des cris d’admiration.
Dans son discours, le maire de la ville appelle ces jeunes à être des « apôtres de la paix » dans leurs quartiers respectifs. Il se montre touché par cet évènement qui prouve, à ses yeux, que les jeunes sont soucieux de reconstruire cette capitale déchirée par la crise de 2015.
Plus qu’une simple ambiance
André Hakizimana, chargé de communication pour le comité organisateur, indique que cet évènement vise le rassemblement et la communion des jeunes au cœur de leur capitale. « Le choix de l’endroit n’est pas un hasard. Ce rond-point donne sur les axes de tous les quartiers de la capitale. »
Le souci est d’offrir une occasion pour les jeunes de la capitale, issus de différents milieux, de tisser des liens d’amitié, d’échanger leurs idées, leurs expériences… « Je suis sûr que, durant les 5h que nous venons de passer ici, plusieurs jeunes ont fait connaissance, ont gagné de nouveaux amis. Cet évènement va renforcer l’amitié et l’unité entre eux. »
L’autre objectif, poursuit-il, est de promouvoir la charte de l’Unité nationale à travers la chanson du flash mob. « Des paroles touchantes pour tout Burundais patriote. Le message de l’unité est bien passé ».
Cet évènement est le fruit d’un groupe de jeunes connus dans l’évènementiel. Selon André Hakizimana, l’idée leur est venue à quelques jours de la fête de l’Unité nationale. « Nous étions assis quelque part. Nous nous sommes rappelé que c’est bientôt le 28ème anniversaire de l’unité nationale ».
Et comme ils ont l’habitude d’organiser des évènements festifs nocturnes, ils ont pensé à créer quelque chose pour l’unité, mais toujours dans l’ambiance. « Pourquoi pas un évènement qui réunit beaucoup plus de jeunes pendant la journée ? » Nombre de jeunes ignorent la signification du 5 février. « La fête de l’Unité nationale est née alors que nous étions petits ou pas encore nés ».
André Hakizimana affirme que plus de 5.000 jeunes ont participé à cet évènement contre 2.500 attendus.