Les jeunes chômeurs diplômés de la colline Kagoma en commune Vyanda disent ne pas se sentir les bienvenus dans la coopérative de ladite colline. Ils se disent dépassés par les obstacles liés à leur regroupement en coopératives et estiment que c’est la faute à l’administration qui ne les encadre pas.
Jean Marie Niyomwungere, natif de la colline Kagoma, est un lauréat des Humanités Générales, section lettres modernes. Depuis trois ans, le jeune homme qui approche la trentaine dit être à la recherche d’emplois, sans succès. Et de s’indigner de la coopérative Sangwe de sa colline qui ne serait pas assez accueillante pour les jeunes dans sa situation. « La coopérative ne nous accueille pas, les membres sont des personnes adultes qui ont déjà des moyens », déclare M.Niyomwungere. Selon lui, seuls les membres de longue date du parti au pouvoir ont plus de chances d’y adhérer. Si un jeune demande à faire partie de la structure coopérative, raconte-t-il, les responsables répondent qu’il n’y a plus de place.
« La coopérative Sangwe de chez nous appartient à des chefs de familles qui ont déjà des emplois », critique à son tour Richard Nisengwe, un jeune diplômé de la même colline Kagoma.
A la coopérative, affirme Richard, diplômé du secondaire en gestion et comptabilité, l’adhésion s’effectue sur base d’affinités avec les responsables de la coopérative. « Quelqu’un originaire d’une autre province comme Ngozi, peut y adhérer au détriment des natifs».
Demande d’appui
Les jeunes diplômés de Kagoma sollicitent un appui de l’administration. D’après nos sources à Kagoma, aucune initiative de coopérative ou d’association pour des jeunes diplômés n’y existe. Une initiative a failli voir le jour en juillet mais les jeunes ont vite déchanté. « Des gens sont venus et nous ont demandé de former des groupes de 30 personnes pour nous aider à fonder des coopératives, mais ils ne sont pas revenus », affirment un des jeunes de Kagoma. Ils disent craindre d’être victimes d’escroquerie. Car expliquent-ils, ceux qui ont collecté l’argent ne donnaient même pas de reçus, et après la 30e personne, ils exigeaient à la suivante de commencer une autre liste.
Convaincu que le gouvernement ne peut pas embaucher tous les jeunes diplômés, Richard Nisengwe demande à l’administration communale de guider les jeunes de Vyanda dans la création des coopératives. « Dans d’autres communes il y a des coopératives pour jeunes pourquoi pas chez nous ? », s’interroge-t-il. Il estime que si les représentants de la population qui sont aussi membres du parti au pouvoir n’appuient pas ces jeunes, il sera difficile pour eux de s’en sortir. Même son de cloche pour Jean-Marie Niyomwungere, son ami d’infortune, qui soutient que fonder une coopérative sans financement est impossible : « Vu que nous n’avons nulle part où bénéficier d’un financement, nous préférons l’isolement.»
Ces jeunes soutiennent que la balle est dans le camp des responsables administratifs : « S’ils nous disaient de nous associer, nous ne dirions pas non. »
« Les portes sont ouvertes »
Adronis Metero, un chef de la sous-colline Kagoma, reconnaît un chômage endémique dans la commune Vyanda. « Dans ma sous-colline composée de 350 ménages, le nombre de jeunes chômeurs varie de 3 à 5 par ménage », déplore-t-il. Il conseille à ces jeunes d’intégrer la coopérative Sangwe de leur colline : « Pour adhérer, tu te fais inscrire avant d’amener ta houe pour commencer à travailler avec les autres, c’est tout.» Et Oscar Niyongabo, trésorier de ladite coopérative de renchérir : « Les portes sont ouvertes.» Ce que nient les jeunes de Kagoma. Car, ont-ils expliqué, des sommes d’argent sont exigées pour compenser le temps pendant lequel un nouvel adhérent ne participait pas aux activités. Oscar, lui, évoque une « petite somme » comprise entre 5 000 et 10 000 BIF. Une somme jugée exorbitante par ces jeunes. Néanmoins, M. Niyongabo reconnaît que les jeunes diplômés sont peu nombreux dans sa coopérative : « Seuls 5 jeunes sur plus de 130 membres.»
Juvent Ndayikeza, chef de cabinet du gouverneur de Bururi, fait savoir que 17 000 à 20 000 jeunes sont sans-emplois dans sa province. Il remercie d’emblée le gouvernement du Burundi qui a opté pour le financement des projets de jeunes. 10 millions BIF sont débloqués, précise-t-il, pour une coopérative à chaque colline. Ce qui est regrettable, critique le chef de cabinet, c’est que certains jeunes pensent que c’est seulement en faveur des membres du parti Cndd-Fdd et leurs proches. Le haut cadre provincial parle d’un malentendu : « Les débuts sont souvent difficiles, ces jeunes le comprendront petit à petit.» Ce haut cadre conseille surtout aux jeunes sans-emplois de Bururi d’approcher les conseillers communaux dans le but d’être guidés dans la création de projets. Le chef de cabinet du gouverneur de Bururi estime que les jeunes doivent aussi chercher à être informés : « Qu’ils écoutent des radios et consultent l’internet pour savoir ce qui se passe ailleurs, ils peuvent même travailler dans d’autres pays : Kenya, Zambie, Malawi… »
Décidément le gouvernement burundais à travers ses membres , usera de tous les excuses et arguments possibles et imaginables ,pour ne pas reconnaître, sa part de responsabilité dans la croissance du taux de chômage qui ne cesse de croître d’année en année,en jetant tout le tort aux seuls jeunes désœuvrés et son incompétence pour y apporter des solutions efficaces, à part les quelques mesurettes inutiles que le gouvernement met en place ,pour se donner bonne conscience,que fait le government burundais pour s’attaquer au fond du problème.