Mille hectares de la réserve naturelle de Vyanda, province de Bururi, ont été déjà détruits. Le ministère ayant l’Environnement dans ses attributions menace d’en déloger les habitants qui s’y sont installés. Ils ont commencé à s’installer dans cette réserve de 3 900 hectares en 2002. Le mouvement continue surtout chez les rapatriés qui affirment que le terrain appartenait à leurs ancêtres. Mais Léonidas Nzigiyimpa, responsable du bureau de l’Institut national pour l’environnement et la conservation de la nature (INECN) en province de Bururi, indique qu’ils ont construit dans la réserve. Cette dernière commençait à attirer les touristes avec ses chimpanzés. Mais si la population continue à s’y installer, ces animaux vont fuir ou disparaître. Selon Nzigiyimpa 700 ménages sont surtout concentrés sur les collines de Gakere, Kigutu, Kanyiriri et Nyakuguma. Ce cadre de l’INECN indique que plus de 1000 ha de cette réserve ont été déjà détruits par les agriculteurs, les éleveurs, les braconniers et les personnes qui fabriquent du charbon ou des planches. « C’est là que vivaient nos parents » Au cours d’une visite à Kigwena, dans la commune de Rumonge, le Secrétaire permanent au ministère de l’Eau, de l’environnement et de l’aménagement du territoire, Epimaque Murengerantwari, a été on ne peut plus catégorique : « Ces personnes sont installées illégalement dans la réserve et doivent la quitter.» Mais les concernés ne l’entendent pas de cette oreille. C’est le cas de cet homme rencontré à Gakima qui attribue à l’administration l’installation de ces habitants dans l’aire litigieuse. « Nous y avons été installés en 2002 par l’administrateur communal de l’époque. Je ne comprends pas comment on veut nous chasser alors que nous y sommes légalement. » Jonas Nitunga, un rapatrié de la colline Kigutu, souligne que ses parents y vivaient bien avant leur départ en exil en 1972. Aussi demande-t-il aux services habilités de montrer l’ancienne carte de cette réserve afin de lever toutes les équivoques sur sa délimitation.