Alors que les partis politiques burundais se préparent à la course pour les législatives et les communales de 2025 sans oublier la présidentielle de 2027, une réunion du parti CDP (Conseil des patriotes) a été perturbée ce dimanche, le 7 juillet 2024 par l’administrateur communal de Vugizo, dans la province de Makamba et les Imbonerakure, jeunes du parti au pouvoir. C’est ce que dénonce Anicet Niyonkuru, le président dudit parti via son compte X.
« L’administrateur communal a refusé que la réunion se tienne au centre de la commune Vugizo. Selon lui, il y avait une autre activité prévue. À notre surprise, l’endroit était vide. Nous sommes partis loin du centre mais là aussi l’administrateur communal nous a fait savoir que c’est occupé », déplore le président du CDP.
Anicet Niyonkuru indique qu’il a dû faire recours au gouverneur de la province Makamba, pour une intervention mais Tantine Ncutinamagara n’a fait que « défendre l’administrateur communal » arguant qu’il ne peut y avoir de « réunions de deux partis sur une même colline en même temps ». Cependant, regrette M. Niyonkuru, il n’y avait pas de réunion prévue. Et de préciser que « la réunion s’est tenue loin du centre ».
D’après lui, plus de 300 participants ont été bloqués par un groupe de jeunes Imbonerakure au niveau de Matyazo et Gikuzi, deux collines de la commune Vugizo. « Ils venaient des quatre collines de la zone Gishiha. Seuls six jeunes filles qui sont passées par les marais sont parvenues à nous rejoindre ».
Cette situation s’est produite alors qu’à la veille de cette réunion un autre incident avait eu lieu dans la soirée. « Dans cette commune de Vugizo, des drapeaux du parti CDP ont été arrachés dans la nuit de samedi à dimanche », informe M. Niyonkuru. « C’est vraiment navrant de constater qu’après avoir remplacé les drapeaux arrachés, ces inconnus ont réédité leur forfait dans la nuit de ce dimanche à lundi ».
Un avenir politique incertain
D’après le président du parti CDP, cette situation augure une période préélectorale très tendue et un très mauvais climat pré et postélectoral. « C’est une intolérance politique que nous mettons sur l’éducation politique du parti au pouvoir envers sa jeunesse d’abord et un manque de directives claires des hautes autorités envers l’administration de base », déplore Anicet Niyonkuru.
Par exemple, explique-t-il, l’administrateur communal ignore que les partis politiques ne demandent pas de permission pour tenir leurs réunions, ils informent. « C’est pourquoi, quand on informe, la première tendance est de dire non ».
Le président du CDP demande au parti au pouvoir et à la haute structure de l’Etat de donner des instructions claires vis-à-vis de la jeunesse et des administratifs locaux, pour barrer la route à ces actes d’intolérance politique. « Sinon, l’avenir proche n’est pas sûr ».