<img4326|left>Chers lecteurs d’Iwacu,
Voici un carnet de voyage de Roland Rugero, journaliste, écrivain et Martina Bacigalupo, photographe. Ils nous invitent, non, ils nous embarquent littéralement dans un voyage dans le temps, vers ces lieux qu’on n’oublie pas, qu’on ne peut pas oublier car gravés dans nos mémoires.
Un voyage dans ce passé triste, sanglant, qui hante nos mémoires. Ah ! La mémoire, justement : elle est sélective, vindicative, parfois simplement commémorative. Et les Burundais rencontrés n’ont rien oublié. Ils se souviennent des scènes terribles, des images innommables, insoutenables, les massacres des leurs lors des différentes tragédies qui frappé le Burundi.
Le récit est une alchimie de mots et d’images : la plume et l’objectif pour faire parler ces « lieux de la mémoire ». Il y a des croix, parfois il n’y en a pas. Il y a des murs ou du vent. Il y a des tombes ou des pierres. Des fleurs ou des ronces. Mais sous terre des hommes et des femmes, des enfants et des vieillards. Et dans les yeux de ceux qui racontent leurs violents départs, des larmes pudiques, comme on sait si bien pleurer silencieusement, par ici. Parfois, pour avoir trop pleuré, les larmes ont tari. Mais la douleur est toujours là. Pesante. Des souvenirs précis.
De ces rencontres, une grande leçon. Et la Commission Vérité et Réconciliation doit le savoir : les morts de nos tragédies hantent toujours notre présent. Jean Cocteau l’avait bien dit : « Le vrai tombeau des morts, c’est le cœur des vivants ».
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[Une exposition à retrouver à l’Institut Français de Bujumbura, de 9h à 18h, jusqu’au 7 juillet 2012.->http://www.youtube.com/watch?v=X-sxLiA4Hyg&feature=player_embedded]
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{Captatio benevolentiae
Chère lectrice, cher lecteur, le travail que nous proposons ici n’est pas exhaustif (loin de là) mais plutôt symbolique: en se basant sur le ressenti de ces quelques Burundais rencontrés sur place, nous leur avons laissé la parole – ijambo – pour qu’ils nous racontent, dans leurs mots et leur culture, ces lieux chargés de souvenirs. Nous implorons donc votre clémence et nous espérons que ce voyage vous sera aussi riche qu’il l’a été pour nous.}
Textes : Roland Rugero et Antoine Kaburahe
Images : Martina Bacigalupo, photographe indépendante