« Et puis concernant ceux qui rentrent d’exil, va-t-on remettre en cause ce qui a été fait? Nous allons de l’avant. Le pays avance. C’est comme un bus. Là où il s’arrête, certains descendent, d’autres montent. Mais il ne fait pas marche arrière. Avec ceux-là, on ne recule pas. Cela signifie qu’ils se rendent. Ils se rendent parce qu’ils ont tenté de perturber la sécurité. Cela a échoué. Ils ont tenté de saboter la démocratie, cela a échoué. Maintenant, il faut se rendre. Il faut se rendre. Que les personnes poursuivies par la justice soient arrêtées. Pas d’autre alternative », a déclaré Willy Nyamitwe, conseiller principal à la présidence de la République, chargé de l’Information, de la Communication et des Relations avec les médias, vendredi 16 août, lors d’une conférence-débat sous le thème : « Vers les élections de 2020, Enjeux et Perspectives.»
La réponse du berger à la bergère. Dans un communiqué en ligne, mercredi 7 août, le Cnared a demandé au pouvoir de dialoguer « le plus vite possible » avec tous les acteurs politiques. Et ce dans l’optique de créer des conditions favorables à la tenue d’élections « crédibles et inclusives ».
Sa vidéo de 34 secondes a allumé le buzz sur les réseaux sociaux avec son corollaire de répliques cinglantes. Ce pivot dans la communication présidentielle a parfaitement assimilé que les TIC, à l’instar de l’univers médiatique, sont désormais intégrées à l’univers politique.
Cette déclaration fracassante signe le grand retour du sorcier en storytelling politique. Recours à la comparaison et à la rhétorique martiale pour faire passer le message politique. Elle résonne comme le conseil prodigué dans L’Enfer de Dante : « Vous qui entrez ici, perdez toute espérance.»
Cette mise en scène du pouvoir politique est la façon dont le parti Cndd-Fdd donne à voir la véritable nature de son pouvoir, parlant sans fard par le truchement de celui qui n’a pas son pareil pour décocher des piques mémorables. Mettre les points sur les i, après avoir voué aux gémonies certains de ses opposants qui sont en délicatesse avec la justice burundaise, est la fonction de cette théâtralisation du pouvoir.
Exit toute velléité de déverrouillage de l’espace politique pour faire émerger des voix dissonantes. Reddition est le maître mot, qu’ils se le tiennent pour dit!