Un des deux commerçants cités dans [le vol d’engrais chimiques à la DPAE Muramvya se justifie.->www.iwacu-burundi.org/spip.php?article1839] Selon lui, l’argent a été versé sur le compte de la DPAE Muramvya. Le directeur de cette dernière, attend les injonctions du Minagri pour lui remettre l’argent et récupérer les engrais.
<doc2877|right>« Le 30 décembre 2011, j’ai croisé un commerçant du nom de Didier Bigirimana qui m’a demandé si je peux acheter ses engrais chimiques », raconte Janvier Manirakiza, un commerçant que le ministère de l’Agriculture et de l’élevage (Minagri) accuse d’être de mèche avec deux de ses agents accusés du détournement de plus de 16,5 tonnes d’engrais chimiques. Cela est confirmé par Didier Bigirimana qui lui a vendu 6,5 tonnes d’une valeur de 7.450.000 Fbu.
« Quand je suis allé payer, j’ai vu Didier avec une personne que je ne connaissais pas. Après discussion, il m’a appris qu’il travaille à la direction provinciale de l’Agriculture et de l’élevage (DPAE) de Muramvya. Son nom est Alphonse Ntirampeba, inspecteur de l’Intrant à la DPAE Muramvya. » Curieusement, Janvier Manirakiza dit avoir constaté que les sacs d’engrais qu’il venait d’acheter ont été scellés par le Minagri. Intrigué, il a demandé si la vente de l’engrais chimique du Minagri est légale. Et l’inspecteur lui aurait répondu que rien n’empêche de le vendre à des particuliers.
Il indique être parti le 4 janvier 2012 avec un camion loué à l’Agence de régulation de la filière café (ARFIC) et 7 millions Fbu pour acheter 10 tonnes d’engrais chimique. Cet argent a été versé sur le compte de la DPAE par l’agronome communal, François Ntukamazina, à 12 heures 43 minutes, précise le commerçant : « Il s’agirait d’un vol si le camion avait été chargé la nuit et si l’on n’avait pas versé l’argent sur le compte de la DPAE. »
La situation tourne mal…
Le 5 janvier 2012, les agents de l’Office burundais des recettes (OBR) saisissent ses engrais chimiques : « Je leur ai dit que j’avais un bordereau de versement attestant le paiement de ces produits (voir encadré). » Le chauffeur lui a appris que l’agronome de Muramvya ne le lui avait pas remis. Il est allé voir l’agronome à Muramvya. Celui-ci lui explique que, normalement, ils ne livrent pas les bordereaux de versement : « Après négociation, il me l’a donné sous la condition de le lui remettre. »
Bien qu’ayant montré le bordereau aux agents de l’OBR, ceux-ci ont soumis ce dossier au Minagri qui, à son tour, l’a transmis à la Brigade anti-corruption, affirmant qu’il s’agit d’un vol. « Paradoxalement, c’est moi qui ai été volé, car ils ont mon argent, et mes engrais sont enfermés. » Il se considère comme victime.
Il demande la reprise de ses engrais par le Minagri et le remboursement de son argent versé sur le compte de la DPAE Muramvya afin de continuer ses activités. Car il affirme avoir déjà enregistré un manque à gagner considérable.
« Les ordres viennent du Minagri »
La seule faute dont le directeur provincial de l’agriculture et de l’élevage à Muramvya, Albert Babona, accuse ces deux commerçants, Janvier Manirakiza et Didier Bigirimana, est d’avoir versé des fonds sur les comptes de la DPAE sans en aviser la direction. « Si le Minagri qui a pris la question en main ne nous autorise pas à rembourser ces commerçants, nous ne le ferons pas », jure-t-il.
Le DPAE de Muramvya affirme vendre des engrais chimiques aux agriculteurs : « Mais nous ne pouvons pas dépasser 3 à 5 sacs d’engrais chimiques pour une association d’agriculteurs, et l’accord est donné par la direction. » C’est pourquoi deux agents de la DPAE Muramvya emprisonnés, en l’occurrence l’inspecteur de l’intrant et l’agronome communal, sont accusés d’avoir vendu de grosses quantités d’engrais sans l’aval de la direction.
Et le Secrétaire permanent au Minagri, Joseph Nduwimana, avait annoncé qu’Alphonse Ntirampeba, en complicité avec l’agronome communal de cette province, François Ntukamazina ont volé 16,5 tonnes d’engrais chimiques d’une valeur de près de 15 millions Fbu. Les deux hommes ont, selon lui, acheminé les engrais chimiques à Bujumbura chez un commerçant du nom de Janvier Manirakiza. Or, ce dernier est allé très officiellement, au grand jour, acheter ces engrais chimiques à Muramvya avec un camion qu’il a loué à l’ARFIC. Joseph Nduwimana avait également déclaré que les quatre hommes étaient emprisonnés, et pourtant les deux commerçants n’ont jamais été arrêtés. Cafouillage…