Le chef de zone Bigina, 13 civils, en commune Kayogoro de la province Makamba, 4 policiers dont un officier sont impliqués dans une sale affaire. Ils sont poursuivis pour « extorsion et assassinat » de travailleurs saisonniers burundais de retour au pays après un dur labeur en Tanzanie.
Il y a quelques semaines, la population de cette zone frontalière à la Tanzanie affirme avoir vu deux corps sans vie flotter sur la Maragarazi. Selon des sources locales, un autre cadavre en décomposition avancée aurait été vu dans cette même rivière.
La traversée de cette rivière est devenue périlleuse pour ces pauvres travailleurs saisonniers, qui rentrent « riches » de leurs maigres sous gagnés sous le soleil tanzanien et pressés de retrouver leurs familles laissées dans le dénuement.
Ils viennent de certaines communes de Gitega et Karusi. Parmi eux, certains ne reverront jamais leur Kirimiro natal. D’autres, plus « chanceux », rentreront dépouillés de tous leurs biens.
La police s’est saisie de cette triste affaire, suite cette découverte macabre et aux plaintes exprimées par un administratif venu de ces contrées pourvoyeuses de main d’œuvre.
Cette autorité indignée par ces disparitions, les sanglots des veuves et des orphelins a donné l’alerte.
Au petit matin de jeudi 16 juillet, plus de 10 jeunes présumés Imbonerakure avec leur leader et le chef de zone Bigina sont arrêtés à l’issue d’une opération menée à Bigina, Mayange et le centre de Gatwe par la police, appuyée par des éléments du Service national de renseignements.
La population de ces localités, du moins les rares qui osent lever leur petit doigt, accuse ces gens d’avoir fait des « affaires » sur le dos de ces saisonniers. Certains sont arrivés à se payer des motos et des véhicules en leur tendant des embuscades pour les dépouiller de leurs biens. Ceux qui tentaient de résister étaient liquidés et jetés dans la Maragarazi.
Un procès en flagrance au Tribunal de Grande Instance vient d’être reporté. Parmi les accusés, un officier de la police jouissant d’un privilège de juridiction. Le procès est fixé pour lundi 27 juillet à la Cour d’appel de Makamba. Iwacu sera là.
Ce qui est difficile à comprendre, c’est la « métamorphose » du chef de zone Bigina, embarqué dans cette affaire louche. Je l’ai entendu dans un autre cadre, encourager les jeunes dont ses coaccusés à consolider la paix, œuvrer pour la concorde sociale, la réconciliation, la résolution pacifique des conflits.
Je l’ai vu galvaniser ces jeunes pour le développement communautaire. Et c’est ce qu’il faut pour ces jeunes, en manque de perspectives. Aujourd’hui, il est dans le ‘’box des accusés’’, poursuivi pour « extorsion et assassinat » de pauvres saisonniers de retour dans leur patrie.