Vendredi 22 novembre 2024

Sports

Vital’o, l’épopée de 1992

22/07/2016 7

Malmené pendant dix ans dans les compétitions africaines, le club réalise enfin l’exploit qui restera gravé dans les annales du football burundais. Il se hisse jusqu’en finale de la coupe d’Afrique des vainqueurs de coupe.

L’équipe Vital’o (joueurs assis de la gauche vers la droite) : Masudi, Mala, Assumani, Juma Mossi, J.M Mbuyi, Indele et Malik. Ceux debout de la gauche vers la droite : Dunia, Bebo, Kirahinduka, Sibo, Alphonse Gatera, Ramadhani
L’équipe Vital’o (joueurs assis de la gauche vers la droite) : Masudi, Mala, Assumani, Juma Mossi, J.M Mbuyi, Indele et Malik. Ceux debout de la gauche vers la droite : Dunia, Bebo, Kirahinduka, Sibo, Alphonse Gatera, Ramadhani

Il aura fallu attendre quatre ans pour que l’arbuste devienne un arbre à succès.

1988, le staff technique de Vital’o constate que son effectif vieillit. La même année, un groupe de jeunes joueurs, parmi lesquels Jean Marie Mbuyi, Alphonse Gatera, Indelé Nzeyimana, Shabani Lopes, Ramadhani Abdallah et Mao, adhèrent à l’équipe A. Objectif : insuffler du sang neuf.

« Ce groupe était composé de jeunes joueurs qui se connaissaient, avaient été formés, avaient grandi et progressé ensemble .Les voir débuter dans le football professionnel ensemble ne pouvait qu’être notre rêve », se souvient Gilbert Kanyenkore, alias Yaoundé, coach adjoint à cette époque. Le coach principal était l’algérien Rachid Sheradi.

Le noyau ne tarde pas à faire ses preuves. « Ils se sont vite intégrés dans les schémas tactiques de l’équipe », se remémore Kundolo, un fan du club. Certains deviennent d’indiscutables titulaires, à l’exemple de Mbuyi qui se voit même honorer de porter le brassard de capitaine. « Quand le rendez-vous de la coupe des vainqueurs des clubs approchait, on était surexcité. Le voyage et les frais de mission(en dollars) nous donnaient l’envie de nous sublimer », sourit Mbuyi.

Au premier tour, Vital ’o élimine BTM Antananarivo de Madagascar .Un match plein de rebondissements. Après une nette victoire à Bujumbura à l’aller, les Burundais pensaient avoir fait le plus difficile. Mais, au match retour, les Malgaches leur collent aussi un 2-0.

Finalement, Vital’o remporte le match aux tirs aux buts(4-3).Cette rencontre sonne la révolte au sein du groupe car ils vont remporter les autres matches sans coup férir.

En huitièmes de finale, Vital ’o écarte Power Dynamos de la Zambie par forfait .En quart de finale, ce sont les Anges de Fatima qui sont victimes de Vital ’o. Après avoir concédé un nul à Bujumbura (0-0), à Bangui, il gagne par 2-1.

Yaoundé : « Sans l’appui des sponsors, on verra tous nos joueurs s’expatrier… »
Yaoundé : « Sans l’appui des sponsors, on verra tous nos joueurs s’expatrier… »

En demi-finale, les Mauves et Blancs croisent le fer avec les Soudanais d’EL Merreikh Omdurman .Ces derniers les surprennent par 1-0 au match aller à domicile .Au match retour, les poulains de Rachid Sheradi renversent la vapeur en les battant par 4-2.

En finale, après un match- aller parfaitement maitrisé de bout en bout à Bujumbura, l’équipe burundaise parvient à arracher un nul (1-1) face à l’Africa Sport d’Abidjan, pourtant favorite .Cependant, elle est laminée par un cinglant (4-0), au match retour à Abidjan.

De retour à Bujumbura, bien que battus, les Mauves et Blancs sont accueillis triomphalement. « L’entreprise Cotebu nous avait confectionné un smoking pour toute l’équipe et le président de la République nous a gratifiés d’une prime d’un million de Fbu. Ce qui était un grand geste», se rappelle Yaoundé, avec joie.

De la gloire aux oubliettes

Les anciens joueurs regrettent le traitement que parfois leur réservent certains services administratifs. « C’est vrai qu’après avoir raccroché les crampons, on peut tomber dans les oubliettes .Mais, qu’on en arrive à priver mes enfants de leur nationalité prétextant que leur nom ne sonne pas burundais, c’est lamentable ! », se désole J.M Mbuyi. L’ancien attaquant estime qu’ils devraient être traités avec plus d’égards.

Forum des lecteurs d'Iwacu

7 réactions
  1. nyamitwe pascal

    Ohh ce beau vieux temps reviendra-t-il dans le temple du foot Bdais? Tout est possible car le Bdi est tjrs la…je me souviens d’auytes stars Bdaises de l’epoque Vital’O et Inter Star comme Mudeyi, Makenzi, Muvara, Mutamba, Mulamba, Habarugira Neuf, Shabani, Lomami, Modela, Liyongola, Sunga, Makasi, et j’en passe pour ne pas etre exhaustif…

    NB: Il faudra nous ecrire un article sur la vie actuelle de ces stars…

  2. Kana Éric

    Bonjour cher PEKE
    Pour répondre à ta question,le nom qui manque est celui de KAZADI MILAMBWE
    Merci

  3. Symphorien Peke

    Cher journaliste
    Merci pour ce moment plein de nostalgie. SUR LA PHOTO DES JOUEURS ASSIS , ILS SONT 8 Et NON PAS 7. DONC UN NOM MANQUE. J’ai regardé la photo pour me souvenir du nom que vous n’avez pas mentionné malheureusement je n’ai pas pu trouver lequel. Svp il y a-t-il quelqu’un qui peut trouver le joueur parmi ceux qui sont assis que le journal n’a pas pu mentionné ?
    Merci

  4. Mthukuzi

    Ce traitement réservé aux enfants de Mbuyi est une trahison comme on en connaît d’autres au Burundi. La famille Mbuyi est probablement celle qui a le plus contribué à défendre nos couleurs sur la pelouse avec Jean-Marie, Jean-Jacques et feu Kubi Lewis (Banga). Mais trahir une famille pour une société habituée à trahir sa propre nation n’est pendant des décennies n’émeut (presque) personne.
    Merci pour l’article. Malgré notre histoire tragique, le Burundi a eu à connaître quelques moments de joie et de communion. Le début des années 90 reste à jamais gravé dans la mémoire de tout amateur du foot comme l’âge doré du foot burundais. Aussi bien au niveau des clubs qu’au niveau de l’équipe nationale.

    • Ferdinand Texas

      Jean marie, Jean Jacques, Lewis Kubi Banga, mais aussi Kabeya Kongolo et Bangama etaient tous des joueurs d’ une meme famille si je ne me trompe pas.

      • Mthukuzi

        Merci pour le clin d’oeil. J’y ai pensé, mais c’était après avoir posté le commentaire

    • nyamweya

      Bon ben

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