Samedi 23 novembre 2024

Politique

Au menu de la visite du ministre belge de la Coopération au Développement : libertés publiques, pavage, CEPGL

11/09/2013 7

4 millions d’Euros alloués au programme de pavage : la convention sur le projet a été signée, ce mardi 10 septembre, entre le ministre de l’Intérieur et le ministre belge de la Coopération au Développement à la résidence du Deuxième vice-président. Le visiteur est revenu sur la nécessité d’établir et de consolider un Etat de droit.

Le Ministre belge en charge de la CoopérationVisite visite le Projet "Pavage", au nord de Bujumbura ©Iwacu
Le Ministre belge en charge de la CoopérationVisite visite le Projet « Pavage », au nord de Bujumbura ©Iwacu

« Je pense qu’on a besoin d’un Burundi stable politiquement et pour le long terme. C’est un point important, et il faut rappeler que nous vivons dans un espace démocratique. La Belgique est attentive et même inquiète sur la question de la nouvelle loi sur la presse et nous l’avons fait savoir », a insisté Jean-Pascal Labille, le ministre belge de la Coopération au Développement lors de sa visite de deux jours entamée ce mardi.

Cette question, de même que celle en rapport avec la candidature en 2015 sont parmi les points à aborder avec le président de la République : « J’aurai l’occasion d’en parler avec lui et d’entendre ce qu’il a à me dire à ce sujet. »

L’autre sujet sur lequel la Belgique porte une attention particulière est la loi en rapport avec les manifestations publiques et l’agrément des ONG, a rappelé le ministre Jean-Pascal Labille, a-t-il signifié juste après avoir rencontré les représentants de la société civile burundaise.
Ces éléments soulignes sont, selon lui, « des éléments fondateurs d’un Etat de droit stable où il y a quelque part le respect de l’ensemble des tendances qui sont nécessaires à la vie démocratique. »
Des propos salués par Vital Nshimirimana, délégué général du Forsc, qui y voit « un message fort au vu des enjeux qui se dessinent à l’horizon. »

Redynamiser à tout prix la CEPGL

« Nous sommes sensibles à ce qui se passe au Burundi et dans la région des Grands Lacs : on tient beaucoup à ce qu’il y ait stabilité dans cette région », a aussi rappelé M. Labille. Pour y arriver, deux axes sont indissociables : le maintient de la paix et l’instauration d’un Etat de droit, puis  le développement socio-économique : « Pour la première étape, l’intervention au Kivu de la brigade internationale et la démilitarisation d’un certain nombre de groupes armés sont cruciaux. »

La phase de développement est, au reste, comprise par les autorités belges notamment à travers un plan de relance global de la région du Kivu, du Rwanda et du Burundi à travers la redynamisation de la Communauté économique des pays des Grands Lacs. Les trois pays peuvent mener des projets importants dans la plaine de la Ruzizi sur le plan de l’énergie et sur le plan de l’agriculture », fait remarquer le ministre belge de la Coopération au Développement. « Construire des projets en commun permettra de se dire : on a quelque part un avenir en commun chacun dans sa spécificité et dans le respect de l’intégrité territoriale », insiste-t-il. D’après lui, si la coopération belge au développement participe à ces deux axes et à la construction d’un Etat de droit, elle aura atteint son objectif.
Cet accord d’un montant de 4 millions d’Euros correspond à une troisième phase de ce projet. L’enveloppe globale allouée à ces programmes s’élève à 20 millions d’Euros. La phase III de ce projet consiste en une consolidation des acquis des volets précédents.

Pavage, opérateurs économiques burundais

Toujours en parlant de développement, le ministre belge n’a pas oublié de revenir sur les 35 km de route pavés, 2.500 personnes ayant profité de formations diverses, 400 activités génératrices de revenus et 19 micros entreprises créées grâce au projet de pavage, à hauteur de d’environ 542.000 hommes-jours* nécessaires.
Un projet qui connaîtra une seconde phase, avec la « tranche incitative » de 50 millions d’Euros approuvée en mai 2012 et portant le volume du « Programme Indicatif de Coopération » belgo-burundaise à un total de 200 millions d’Euros pour la période 2010-2013.

Après la signature de cette Convention, le ministre belge de la Coopération au Développement s’est ensuite rendu dans les communes urbaines de Kamenge, Kinama et Cibitoke où sont exécutés des projets de pavage et de recyclage des déchets ménagers.

Le ministre belge Jean-Pascal Labille a rencontré en fin d’après midi de ce mardi des représentants de la Chambre de Commerce et d’industrie, de l’EGL (Energie des Grands Lacs), de l’IRAZ (Institut de recherche agronomique et zootechnique), une délégation du Sud Kivu, des délégués de la société civile burundaise et des ONG belges. Une entrevue avec le président de la République est au programme.
Le ministre belge compte aussi se rendre compte des réalisations du « Programme d’Appui Institutionnel au Secteur de la Santé » (PAISS) dans la Province de Kirundo à la fin de sa visite au Burundi, ce mercredi.
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* Unité de mesure correspondant au travail d’une personne pendant une journée. Par exemple pour un projet de dix hommes-jours nécessite théoriquement le travail soit d’un homme pendant 10 jours, ou de 10 hommes pendant une journée, ou encore de 2 hommes pendant 5 jours.

Forum des lecteurs d'Iwacu

7 réactions
  1. Barekebavuge

    La diplomatie de l’UE dans la région des grands lacs est menée par la Belgique. Le M23 commence à comprendre que l’heure des blagues et des flatteries est déjà passée pour l’occident. Ce ministre belge ne vient pas se promener sur les plages de Bujumbura. Il ne vient pas non plus visiter les avocatiers, les écoles ou les permanances construites par le Cndd-FDD. Son message centré sur la définition d’un « mandat électoral » et la gouvernance démocratique va tomber directement dans les oreilles de celui qui continue de faire le sourd, Pierre Nkurunziza, l’homme qui prêche une chose et fait son contraire depuis 2005. Espérons qu’il l’écoutera, l’entendra et le comprendra pour éviter le pire aux pauvres citoyens burundais. Le bruit des vieilles bottes mises par la milice présidentielle ce 10/9/2013 ne va rien changer sur la fermeté des diplomates européens. La CEPGL tient à coeur la Belgique plus que la CEAC.

  2. Kabaza

    Interessant qu’il evoque la question de la candidature (de qui?) a la residence du 2eme VP.

    Disons deja que les chances pour le President burundais de faire passer sa candidature en 2015 sont nulles, nonobstant le discours ambiant au sein de son parti.
    A sa place, je me desisterais des maintenant pour ne pas etre forcé a la sortie, humilié, car il en sera ainsi, désolé!
    Inutile de bricoler la constitution ou compter sur la CENI et/ou la cour constitutionnelle (on y reviendra). Celles-ci seront devant un fait accompli et devront s,incliner. La bataille sera juridique et fatale pour le President Nkurunziza et son parti, …et cela avant les elections. A suivre!

  3. Musavyi

    Birababaje kwala duteze amashi. ico mbona, twopfuma dusubira mu bukoloni abaeungu bakadutwara nyene nawe nu ngira nta kimoko bodukubita. Kandi ico nzi co abana borya bakiga, abakozi bagahembwa

  4. Jean

    1. Si j´étais au gouvernement je n´autoriserais pas les manifestations publiques. Pourquoi? Parce que le Président saurait les ministres qui ne travaillent pas comme il faut. Il comprendrait que le vers est dans le fruit.
    2. Les contrôleurs des travaux de pavage devraient exiger la qualité dans le taillage et dans la pose des Pierres dans les rues.
    3. Comme il n´y a pas de passage pour piétons, marcher dans les récentes rues pavées fait mal aux pieds et à la longue au dos.
    4. Il faudrait exiger une exploitation rationnelle des carrières. Les problèmes de glissement du terrain n´est pas à exclure.

  5. Terimbere

    Les Belges l’avaient dit en 1962:

    AVANT L’INDEPENDANCE = APRES L’INDEPENDANCE

    • kaminuza

      La Belgique et la France perdent du terrain dans la région des grands lacs au fur et à mesure que l’E.A.C se consolide par le commerce intra-EAC ….

      • Terimbere

        Ah oui, vous avez le droit de rever!

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