Du bureau du directeur, visite guidée dans les locaux de l’antenne des Grands Lacs. Dans les salles de lectures, des gens travaillent. Étudiants et chercheurs lisent des documents et d’autres pianotent sur ordinateurs. Dans une autre salle, un étudiant prépare un cours. Ambiance d’université.
Nsavyimana Mélance, enseignant au Lycée du Saint Esprit (Bujumbura), fréquente l’agence depuis trois ans. Pour les deux premières années, il suivait une formation pour un master en didactique du Français à l’Université du Burundi, financée en partie par l’ex projet CELEC destiné aux enseignants du Français. N’étant ni enseignant d’université ni étudiant, il a quand même bénéficié d’une prolongation d’un an.
Il affirme être content d’être là. Selon lui, l’’AUF est un centre d’information où il profite d’une connexion Internet à haut débit pour visiter ses mails et faire des recherches : « J’en ai utilisé quand je faisais mon mémoire de master ».
Non loin, Ndji Yves Patrice, Camerounais, vient de clôturer une séance du programme de Master en Système d’Information en Santé. De Goma, il est venu au Burundi pour travailler au Centre Numérique Francophone (CNF).
Il a connu l’AUF en cherchant des informations sur la formation à distance. Il voulait continuer des études post universitaires tout en travaillant.
Yves Patrice reconnaît que l’AUF, à travers sa plateforme d’enseignement à distance, est un outil révolutionnaire : internet haut débit, téléconférence…
Lorsque les gens pensent que les études à distance ne sont pas aussi exigeantes que le cursus normal, Yves Patrice est on ne peut plus clair. « Nous suivons les cours en même temps que les étudiants qui sont en salle, à travers les téléconférences ».
Pour cela, un dispositif a été mis en place par l’AUF qui permet à des étudiants de plusieurs endroits différents de suivre les mêmes cours au même moment. Ils peuvent poser des questions directement, sur un forum de discussion.
Yves Patrice poursuit : « Nous bénéficions de formations pointues. Nous soumettons nos devoirs dans les mêmes délais et nous travaillons dans les conditions de surveillance comme tous les étudiants, y compris ceux qui sont à Marseille (France). »
Dans une autre salle, Nivella Nduwayo analyse un article. Magistrat, elle est aussi assistante à l’Université Lumière (Bujumbura). Elle suit le programme de Master pro (M2) en droit international et comparé de l’environnement (DICE), de l’Université de Limoges (France). Elle est candidate admise à titre payant, sans allocation d’études à distance de l’AUF.
Elle reconnaît la difficulté de trouver sur place et dans la Région, des écoles qui aient un programme de Master qu’elle suit. A 860 Euros, pour un programme d’un an, elle est sûre qu’elle aura le même diplôme que les étudiants qui sont à Limoges.
D’après Nivella, au Burundi comme à Limoges, les conditions de travail sont identiques : les examens sont surveillés, les étudiants font des devoirs régulièrement, font des recherches, et des professeurs sont disponibles pour assister les étudiants.
Mais le programme est très sélectif, jugent certains étudiants. L’AUF fait des offres de formation qui exigent le dépôt d’un dossier et d’un projet académique ou professionnel : « Peu de gens sont retenus. »
Le constant du directeur et de quelques étudiants est que le centre n’est pas très connu et que les ressources de l’AUF ne sont pas exploitées comme il fallait.