Des stars burundaises en même temps influenceurs ont effectué ce mardi 25 avril une visite dans des médias comme le Journal Iwacu, la Radio Télévision Isanganiro, le Renouveau et Collectif des bloggeurs Yaga. Histoire d’avoir une compréhension de leur travail et de penser à quelques synergies.
Imaginez-vous l’effet que cela fait de voir débarquer des stars comme Mona Walda, ex-miss reconvertie en chanteuse et youtubeuse ou vlogeuse, Merveille Mugisha alias Mieli, la chanteuse aux clips à couper le souffle, le chanteur Sat-B qui n’est plus à présenter et l’artiste Youssouf Akbar Niyonkuru avec comme nom de scène Kirikou, un ex-enfant de la rue repéré par la maison de Production Bantu Bwoy, qui perce dans la musique. A côté de ces stars, il y avait dans cette délégation DJ Paulin, promoteur, connu dans le monde de l’événementiel.
Toutes ces célébrités étaient accompagnées par une délégation des chargés de la communication de l’Equipe Europe (Union Européenne, Allemagne, Belgique, France, Italie, Pays-Bas et Suisse).
Cette immersion est à placer dans le cadre de la célébration de la Journée internationale de la liberté de la presse, avec comme thématique de l’année : « La liberté d’expression comme moteur de tous les autres droits de l’homme ».
Après la visite effectuée dans ces médias, tout ce beau monde a convergé vers l’ambassade d’Allemagne au Burundi pour des échanges sur leur rôle comme influenceurs dans la société burundaise.
La question des 33 chansons frappées d’interdiction de diffusion sur les médias burundais par le CNC, le Conseil national de la communication, pour « atteinte aux moeurs et à la culture burundaise », était sur toutes les lèvres.
Des diplomates mis « mal à l’aise » par la décision du CNC
« Cette mesure n’a pas été bien accueillie pour la plupart des artistes burundais. C’est comme si on nous demandait tous de mettre les amples « mbega » et les « mvutano ». Ce n’est pas vendeur. Nous sommes dans un contexte de mondialisation. La culture n’est pas figée, elle est dynamique, il faut évoluer, s’ouvrir », a-t-on entendu du côté de ces stars.
Mais il y avait quelques voix dissonantes : « Même si c’est la mondialisation, il faut en tant que Burundaise ou Burundais être l’ambassadeur du Burundi et apporter de sa culture, sa touche sur la scène mondiale. Mais quelques fois, il faut l’avouer, il y a exagération, les gens sont à moitié nus, avec des mouvements lascifs et des textes trop osés invitant carrément à la débauche. Ce qui ne peut pas passer inaperçu pour les tenants des bonnes moeurs et de la culture burundaise ».
La décision du CNC d’interdire de diffusion plus de 30 chansons n’a pas laissé de marbre les diplomates présents à ces échanges entre les journalistes et les influenceurs : « Ce qui nous met mal à l’aise, c’est le volume des chansons interdites, il y a eu manque de dialogue entre les concernés », a tenu à préciser l’ambassadeur de l’UE au Burundi, Claude Bochu.
Se référant à la liberté d’expression et à la liberté de la presse, l’ambassadeur d’Allemagne au Burundi, Dieter Reinl a été catégorique : « Une presse libre est un acteur important contre la désinformation et l’affaire Bunyoni a été ces derniers jours un marché florissant de fake news ».
Selon l’ambassadeur du Royaume des Pays-Bas au Burundi, Jeroen Steeghs, la liberté de la presse est fondamentale : « Pour nous, ce n’est pas discutable. Chaque pays a besoin de la diversité d’opinions ». Au Burundi, a rappelé ce diplomate, le président a prôné une presse patriotique et responsable.
« Cela veut dire qu’il ne faut pas se taire. Il faut oser critiquer ce qui ne marche pas. Le patriotisme, c’est pouvoir placer quelques critiques. Il ne faut pas toujours dire ce que les gens du pouvoir veulent entendre », a-t-il insisté.
L’ambassadeur du Royaume des Pays-Bas au Burundi a appelé les journalistes et les influenceurs à plus de responsabilité envers la population burundaise dans leur travail. « C’est primordial dans la promotion de la liberté d’expression et le développement », a-t-il conclu.
Je ne soutiens pas du tout ces chanteurs qui, au nom de la mondialisation, se laissent aller à l’extravagance en dépassant les normes sociales qui font le fondement même de notre société et la fierté de notre culture. La modernité ne doit pas être confondue avec la déviance. Tout artiste responsable et respectueux se doit de promouvoir les valeurs culturelles de sa mère patrie. Je suis tout à fait d’accord avec les ambassadeurs sur le respect des droits et libertés tant individuels que publics, à condition qu’on ne bascule pas dans le libertinage. D’ailleurs, quel message trouve-t-on dans les chansons censurées ? Quelle contribution apportent-elles aux Burundais dans leur lutte contre les géants bien connus auxquels ils font face quotidiennement pour survivre ?
De quoi se mêlent ces diplomates?Qu’ils aillent faire les lois chez eux et pas chez nous!Y en a marre de ces donneurs de leçons.Les burundais nous savons tous ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas dans notre culture.Kuvanga nibintu ngo vya mondialisation ni ikibazo gikomeye cane kuri stabilité yabana bacu.Ivyo kuririmba ibintu bitisonera abo ba chanteurs nibashaka bimukire mi bihugu vyabo ba diplomates et bon débarras.On ne va quand même pas détruire notre culture au nom de la mondialisation!
@Nkurunziza Jessie
Je me souviens d’une video ou, pour celebrer la journee internationale des femmes (8 mars 2023), la chanteuse burundaise Natasha est allee a Mwaro (je crois) avec Monsieur l’ambassadeur de l’Union Europeenne Claude Bachou, ils ont chante une chanson ensemble et ils ont distribue de l’aide aux vulnerables.
Mbe abo ba stars bacu ko nzi beshi batavuga neza indimi mva mahanga, bayaga muruhe rurimi???
Quand j’ai entendu le communiqué interdisant certaines chansons , je me suis dit qu’a un certain moment, la régulation est quelque chose d’important. ils y a des chanteurs qui exagèrent dans leurs chansons avec des mots dits à haute voix alors que même les sages disent que toute vérité n’est pas bonne à dire. malheureusement , l’heure du numérique à laquelle nous sommes ne permet pas une application de la décision du CNC avec impacts réels. je comprend qu’une station radio qui passerait outre la mesure du CNC pourrait se voir infligée des sanctions mais n’oubliions pas que ces chansons se trouvent aussi sur d’autres supports difficilement contrôlable par cet organe. A titre d’exemple, sachez que nos enfants vont aux Ecoles dans des véhicules scalaires et je me demande comment le CNC pourra censurer le chauffeur qui anime à l’aide de sa flash les chansons interdites. Pourtant c,est cette pépinière du Burundi qui devrait être épargnée de ces chansons. Prendre une décision est une chose, avoir les résultats escomptés est une autre chose. Mais dans tous le cas il faut oser. la culture évolue mais il faut la faire évoluer avec modération et mesurer quel genre d’evolution il s’agit car nous sommes au Burundi . Mes encouragement à l’organe CNC.