Cet émissaire américain a eu ce jeudi 28 janvier la même réponse que celle donnée, il y a quelques jours, aux ambassadeurs du Conseil de sécurité de l’ONU.
Thomas Perriello a rencontré les plus hautes autorités du pays. Objectif : s’enquérir sur la relance des pourparlers inter-burundais inclusifs sous la médiation régionale et sur un éventuel envoi d’une force de maintien de la paix.
Cet Envoyé spécial qui vient d’effectuer une tournée en Tanzanie, au Rwanda et en RD du Congo, avant s’envoler pour Addis Abeba, affirme qu’il y a un ’’engagement de tout le monde’’ pour trouver une solution pacifique en incluant toutes les parties prenantes.
D’autres préoccupations ont été exprimées par cet émissaire du président Obama. C’est notamment la date de la ’’prochaine étape du dialogue inter-burundais sous la médiation régionale’’. Le président de l’Assemblée nationale, l’Honorable Pascal Nyabenda lui a signifié qu’une autre ’’rencontre du genre Entebbe’’ en Ouganda a des préalables.
Pour ce dialogue extérieur, explique-t-il, nous attendons que l’émissaire du facilitateur puisse venir à Bujumbura afin que l’on puisse avoir ensemble les imperfections remarquées lors de la dernière rencontre.
Selon lui, c’est notamment la question de la représentation et des participants. Bujumbura refuse de s’asseoir avec ce qu’il qualifie de ’’perturbateurs de la paix’’. «Tout cela à corriger pour bien préparer la prochaine rencontre».
Non à la Maprobu
La réponse donnée à l’ambassadeur Perriello à la problématique de l’envoi de troupes de maintien de la paix au Burundi par le président de l’Assemblée nationale, est sans équivoque : «Le gouvernement est bien clair, on ne veut pas de ces troupes au Burundi. Et d’ailleurs cette prise de position du gouvernement se base sur la réaction de la population qui est contre ces troupes. Le parlement s’est aussi exprimé sur l’envoi de ces troupes», a martelé l’Honorable Pascal Nyabenda.
Ce n’est pas tout comme argumentaire : «Nous avons attiré l’attention des Etats-Unis. Ces troupes se positionneraient entre qui et qui ?» Si on envoie des troupes, démontre-t-il, c’est qu’il y a deux groupes en conflit or au Burundi, il n’y a pas deux parties en conflit.
D’après lui, il n’y a pas d’opportunité de dépêcher cette force au Burundi. Pour l’Honorable Nyabenda, l’envoi des troupes dans notre pays risquerait d’exacerber ’’les divisions ethniques, alors que c’est une question qui trouve une solution à travers les Accords d’Arusha et la Constitution’’.
Ce n’est pas tout comme inquiétudes soulevées par l’Envoyé spécial des Etats-Unis pour les Grands Lacs : il y a également la problématique des ’’principes de protection de la population civile’’. «Il est extrêmement important de protéger les droits humains et la vie ici dans ce pays», a-t-il insisté.