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Violation du code de procédure pénale : l’ex-patron de Mpimba en garde à vue depuis neuf mois

05/06/2013 Commentaires fermés sur Violation du code de procédure pénale : l’ex-patron de Mpimba en garde à vue depuis neuf mois

L’ex-directeur de la prison centrale de Mpimba est incarcéré au Service national de renseignement (SNR) depuis le début d’avril 2011. D’aucuns s’inquiètent et parlent d’une violation de la loi. Carême Bizoza, ancien directeur de la prison centrale est sous les verrous depuis le 8 avril 2011. Des personnes affirment que Carême Bizoza a été arrêté à la suite de l’évasion d’un certain Richard Tawimbi, un Congolais rwandophone (Munyamulenge). Son dossier porte le numéro RMTG 5325/KL. Les mêmes sources indiquent que Tawimbi était un combattant et avait été arrêté en décembre 2010 en province Cibitoke(est du Burundi) pour atteinte à la sûreté extérieure des Etats du Congo et du Rwanda. Selon une autre source, il s’est évadé de la prison de Mpimba alors que chacun des deux pays le réclamait pour le traduire devant la justice. Il serait déjà arrêté en République Démocratique du Congo. Erreur de procédure ? Me Henri Nyabuhanza, avocat de Carême Bizoza indique que la charge retenue contre son client est la « facilitation à l’évasion». Il estime cependant que son client n’est pas coupable car il était chargé de l’administration pénitentiaire. Et seule la police pénitentiaire doit être tenue responsable de l’évasion d’un détenu. Me Nyabuhanza ajoute que son client a comparu le 14 décembre 2011 et le 9 janvier de cette année devant la Cour d’appel de Bujumbura. Mais il s’étonne de voir que le ministère public a inséré dans son dossier un certain Frank Ngerageze : « Cela a empêché le procès de continuer car il ne s’est pas présenté. » D’après Me Henri Nyabuhanza, certaines sources affirment que Frank Ngerageze était emprisonné à Mpimba et se serait évadé: « Nous avons alors demandé au ministère public de vérifier la situation carcérale et si on ne le retrouve pas en prison on fera l’assignation à domicile inconnu. » Il parle d’irrégularités dans l’emprisonnement de son client car le SNR ne devrait pas le garder à vue pendant plus de neuf mois. Pierre Claver Mbonimpa, président de l’APRODH, constate également que les autorités judiciaires ont violé la loi : « Le SNR, tout comme les autres police, garde une personne 7 jours renouvelables une seule fois. » Elie Ntungwanayo, porte-parole de la Cour Suprême, dit ne pas être au courant du lieu de détention de Carême Bizoza : « Nous avons beaucoup de détenus et je ne serai pas en mesure de connaître la situation carcérale de chacun. » Il promet cependant de s’enquérir du lieu de détention de l’ancien directeur de Mpimba et de nous le dire dire dans deux jours. S’il se rend compte qu’il est toujours gardé au cachot du SNR, il affirme que cela sera une erreur de procédure. Affaire à suivre.

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