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VIH/Sida : les chiffres en milieu scolaire font peur

10/04/2012 Commentaires fermés sur VIH/Sida : les chiffres en milieu scolaire font peur

Parmi 1388 apprenants dépistés volontairement, 9,8% sont séropositifs tout comme 5,1% de 629 enseignants et administratifs pris comme échantillon. Cela ressort d’un rapport final d’une étude d’impact du VIH/Sida sur le secteur de l’éducation formelle et non formelle au Burundi, présenté ce jeudi 5 avril à Bujumbura.

D’après Yvonne Matuturu, assistante du représentant de l’UNESCO au Burundi, cette étude a été menée pour aider l’Etat à asseoir une politique claire. Elle aidera aussi, signale-t-elle, à mettre en place des stratégies cohérentes, spécifiques au secteur de l’éducation, notamment en rapport avec la prévention du VIH/Sida en milieu scolaire : « Tout cela pour atteindre les objectifs de l’éducation pour tous », précise-t-elle. Selon Pascal Bugafiro, assistant du ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, la présence du VIH/Sida dans les écoles et dans les autres services de l’Education est une triste réalité.

Multiples causes

our lui, le harcèlement sexuel ; le viol ; la prostitution pédagogique ; le copinage ; la consommation d’alcool et des stupéfiants,… sont à la base de ce taux élevé de contamination. Selon les résultats de l’étude, 309 apprenants ont déjà subi des violences sexuelles de la part des proches ou des particuliers : « En dehors des militaires ou des policiers (2,5%), on note parmi les auteurs des violences : les voisins (28,5%), les condisciples (22,7%), les membres de la famille (15,5%) et les enseignants (8,1%). Ce ne sont donc pas seulement les menaces au moyen des armes qui agissent mais aussi des « astuces » et les bombons et cela de façon presque identique selon les différents âges et niveaux scolaires. » M. Bugafiro est convaincu que le VIH est très répandu en milieu scolaire principalement à cause d’une forte pratique des relations sexuelles non protégées. En témoigne, mentionne-t-il, la problématique des grossesses précoces et non désirées dont le taux s’accroit au jour le jour en milieu scolaire. D’autres causes sont liées entre autres à : « se faire délibérer » pour avoir des points non mérités ; la séduction se manifestant par un habillement « indécent »,… L’étude montre qu’au cours de l’enquête, plus de 64,5% des apprenants interrogés affirment que la séduction peut conduire au risque de recherche des relations sexuelles et par conséquent à s’exposer à la contamination. Un faible taux de dépistage 28,4% chez les apprenants et encore plus chez le personnel de l’enseignement (1,5%) en est aussi la cause.

Des conséquences énormes

Cette étude montre que le VIH a un impact négatif sur le travail des enseignants et la scolarité des apprenants. Elle signale que les infections opportunistes occasionnent des hospitalisations répétitives. Ce qui entraine, souligne la même étude, des absences à l’école tant chez l’enseignant que chez l’apprenant infectés. La transmission des connaissances chez l’enseignant et les apprentissages chez les apprenants sont paralysés. Plus tard, cette situation aboutit à un abandon pur et simple de la scolarité et des dépenses familiales énormes. Que faire ? Les participants à la séance de présentation de cette étude ont exigé qu’un effort dans la promotion du dépistage volontaire du VIH/Sida dans le secteur de l’éducation soit fait. Pour eux, cela doit aussi être un principe chez d’autres acteurs s’occupant de l’encadrement de la jeunesse. D’après Yvonne Matuturu de l’UNESCO, de nouvelles stratégies de communication pour un changement de comportement doivent être pensées, développées et mises en œuvre pour infléchir cette tendance de l’infection. Elle demande aux parents de s’impliquer dans l’éducation de leurs enfants. Il faut divorcer, exige-t-elle, d’avec certains traits de la culture burundaise qui prend la sexualité comme une question taboue : « Oser parler avec vos enfants de cette question », suggère-t- elle. Signalons que cette étude a été menée dans cinq régions scolaires : Ouest (Bubanza et Mairie de Bujumbura) ; centre (Gitega et Mwaro) ; Centre-Est (Ruyigi et Karusi) ; Nord (Muyinga et Kirundo) et Sud et sud Est (Bururi et Rutana). Dix provinces sur les 17 ; 34 communes et 64 zones ont été visitées. Elle a été menée sous la direction de Nicéphore Ndimurukundo, ancien ministre de l’enseignement de base et consultant pour cette activité.

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