« Il y a un projet de m’emprisonner et de radier mon parti », révèle Agathon Rwasa, président du CNL. Des biais de confirmation consistant à rechercher des preuves qui confirment vos opinions s’amoncèlent. Dans une déclaration du jeudi 7 novembre, Simon Bizimungu, secrétaire général du parti, lâche des informations alarmantes.
«Le parti CNL reçoit des informations ici et là faisant état d’un probable plan national d’élimination systématique et d’emprisonnement des responsables en commençant par le plus haut sommet».
« Ce montage se traduit notamment par le piratage et l’utilisation des insignes du parti, une éventuelle fabrication et distribution de T-shirts à l’effigie d’Agathon Rwasa et de képis ainsi que des tenues policières et militaires et éventuellement des armes à feu dans le but d’indexer le parti CNL et ses leaders. »
Et d’évoquer une campagne de diabolisation de la direction du CNL, surtout dans les provinces de l’ouest du pays «où des membres du parti au pouvoir, sous haute protection des autorités administratives, sillonnent la région et diffusent des propos malveillants et calomnieux». Dans cette configuration mentale, le désir de véracité est secondaire. La stratégie de communication politique prime.
Donner moins d’importance aux preuves qui contredisent vos opinions est le corollaire de la définition du biais de confirmation.
Dans la foulée de la bonne parole prêchée par l’ombudsman, des responsables gouvernementaux et des caciques du parti de l’Aigle, une période d’accalmie s’est observée ici et là en matière d’intolérance politique. Mais tout élément qui ne sert pas la démonstration est passé à la trappe. On aperçoit le verre à moitié vide.
Mieux encore, concernant l’évaluation mensuelle du climat politique, on traque le moindre défaut. « Ce forum offre une opportunité à certains administratifs et responsables des partis politiques de porter des accusations tant gratuites que fallacieuses contre le parti CNL».
Dans l’hypothèse où « un plan national d’élimination systématique et d’emprisonnement des responsables en commençant par le plus haut sommet » serait une info de première main, être proactif s’avèrerait payant. «La meilleure défense, c’est l’attaque », dixit Napoléon Bonaparte.
Eventer un complot, c’est le tuer dans l’œuf. Idem pour des négociations en coulisse. Le CNARED en sait quelque chose. Le caractère d’imprévisibilité d’une attaque est la seule garantie qu’elle produira l’effet escompté. A court terme, pour le moins.