Des spécialistes de la politique monétaire et des cambistes divergent sur la probabilité que le dollar américain se vende à 3000Fbu d’ici à juin.
Un tweet affole certains utilisateurs des réseaux sociaux ce 17 janvier : « Changez vos francs burundais, si dollar pas possible, n’importe quelle devise, mais changez au plus vite, ce sera le mieux ». Un autre précise que le dollar pourrait se vendre à 3000Fbu d’ici juin. A tort ou à raison, il prête ces projections au FMI, ce qui inquiète davantage les utilisateurs de ces réseaux.
Dans l’après-midi de ce lundi 18 janvier, au marché noir,le dollar se vendait entre 2050 et 2060 Fbu. Dans une maison de change à la place dite « chez Ndamama », c’était 1720Fbu. A la Banque de la République du Burundi (BRB), il s’achetait 1610,095 et se vendait à 1636,06 Fbu. Il ya six mois, le dollar s’échangeait entre 1930 et 1940 au marché noir et 1580 à la BRB. A travers cette variabilité observée sur les six mois écoulés,y a-t-il de quoi s’inquiéter ?
Les cambistes font d’abord une mise : le dollar peut atteindre 2200 Fbu, notamment les jeudis, quand la demande est forte (les commerçants sont pressés d’avoir les devises pour se rendre à Dubaï notamment). Mais aucun d’eux n’ose croire que le dollar pourrait exploser pour atteindre 3000Fbu dans les cinq mois à venir.
Les experts divergent
Même son de cloche à la BRB. Un responsable dans le service des marchés monétaire et financier reconnaît que les réserves de devises vont s’amenuisant depuis le début de la crise. Une des causes : le tarissement de l’appui budgétaire. Mais, lui aussi, il balaie la probabilité qu’il pourrait atteindre les 3000Fbu en juin.
Nonobstant, un spécialiste de l’économie qui a requis l’anonymat estime que les projections peuvent s’avérer vraies. Par ailleurs, se souvient-il, le dollar a frôlé les 2500 du temps de l’embargo. Il constate que la courbe de l’économie burundaise se rapproche dangereusement de celle de cette période.
Il appuie son avis par une analyse. La chute du cours du Fbu est liée principalement à la carence des dollars. Or, les quatre sources de devises ne sont plus porteuses d’espoir. Le prix du café sur le marché mondial a chuté du simple au tiers. Le thé n’engrange qu’entre 15 et 20 millions de dollars par an (soit environ seulement 10 jours d’importation, le pays ayant besoin de 70 à 80 millions de dollars pour un mois d’importation). L’autre source était le tourisme. Or, ce secteur est frappé de plein fouet par la crise. Enfin les devises provenaient des dons courants qui s’élevaient à 90 milliards. Dans le budget 2016, l’Etat n’attend aucun don pour appuyer son budget.
Toutefois, selon cet expert, la BRB pourra glaner un certain montant de devises : la loi de finances 2016 prévoit que tous les comptes en devises seront ouverts uniquement à la banque centrale. Mais, cela ne fera que freiner la vitesse de la dégringolade du franc burundais.
Signalons que la variabilité du cours du dollar est fonction de la loi de l’offre et de la demande. Quand les demandeurs sont nombreux, le cours explose. Ces demandeurs sur le marché noir sont principalement les commerçants qui s’approvisionnent à Dubaï ou dans les pays de l’EAC et les voyageurs pour des raisons diverses. La conséquence de cette spéculation est la flambée du prix sur le marché.
N’oublions pas l’action meme de la banque centrale americaine, Federal Reserve Bank.
1. Pour stimuler l’economie americaine, le taux « Fed funds » (=taux directeur americain de la Fed) a ete reduit de 5,5% au milieu de 2007 a 0,25% au debut de 2009. Il a ete maintenu a ce bas niveau de 0,25% jusqu’au 16 decembre 2015 quand il a monte a 0,5%. Et l’on s’attend a ce que ce taux continue a monter.
(Voir « United States Fed Funds rate », http://www.tradingeconomics.com).
2. US Dollar Index (= l’indice du dollar americain (que chaque trader/speculateur des devises est suppose suivre de pres)) a augmente passant de 80 en juillet 2014 pour atteindre 100,5 au milieu de mars 2015. Et depuis, il vacie dans la bande 92,5-100,5.
(Voir « US dollar index », http://www.barchart.com).
3. Donc, avec l’augmentation du taux d’interet de la banque centrale americaine, l’indice du dollar (qui est maintenant aux environs de 98,76) pourrait aller au-dela de la bande citee plus haut, et cela ne ferait que renforcer la degringolade du franc burundais.
John Bilton (= Global head of multiasset strategy at JP Morgan Asset Management) note l’imminente? eventuelle? montee du dollar americain par ces termes:
« As we move through the early rounds of the Fed’s rate normalisation in 2016, we would expect SOME FURTHER SUPPORT FOR THE DOLLAR… »
(Voir John Bilton: « US dollar will dictate broad market performance in 2016 », http://www.ft.com, 6 January 2016).
Encore une fois, pour ce qui est du dollar americain:
« le marche s’attend a deux hausses du taux « Fed funds » en 2016 et a deux autres en 2017, mais nous (John Bilton?, l’ensemble de JP Morgan?) nous croyons que le bon etat de l’economie interieure americaine/the strength of the US domestic economy necessiterait quatre hausses chaque annee.
Un taux final (au bout de deux ans) aux environs de 3,5% au lieu de celui aux environs de 2% comme il est prevu aujourd’hui WILL LEND SUPPORT TO THE DOLLAR/va renforcer la valeur du dollar (par rapport aux autres monnaies)… »
(Voir John Bilton: « US dollar will dictate broad market performance in 2016. », http://www.ft.com, 6 January 2016).
Ceux qui sont au pouvoir ont beaucoup de pognons (enfin pas tous). Ils sont eux aussi conscients du danger de perte de valeur du franc Bu. A l’exemple du Zimbabwe où, à un certain moment, une brouette de millions de dollars zimbabwéens ne pouvait même plus suffire pour acheter un morceau de pain. La réaction prévisible de nos millionnaires et milliardaires en francs Bu est de protéger leur avoir en achetant en masse des monnaies de valeur, asséchant du même coup le marché des devises. Celles-ci devenant rares, elles seront très chères. Au bout de la chaine, le petit groupuscule dont on parle souvent aura tout, et nous les autres n’aurons que des miettes ou rien. C’est cela aussi l’économie de guerre qu’on nous impose.
Ces projections peuvent s’avérer vraies, et peuvent meme aller au delà! Qui ne voit pas que la machine économique du Burundi est sur un terrain très glissant?
Jacques Bigirimana abe aravuga ayamuhe. ni arabe aho igihugu kigeze aheze ahumure
Abarundi bayamaze ngo: akataraza karahinda. « Nous sommes un pays souverain, nous n’avons pas besoin d’aide »
PAYS DU GONDWANA
1. D’apres Sam Seiden (= Chief Education, Products, and Services Officer at Online Trading Academy (OTA)), un pays a faible devise/low currency valuation se caracterise par une faible economie, un taux eleve pour les taxes et un produit interieur brut (PIB) en baisse/declining GDP.
(Voir Sam Seiden: « Thinking the forex markets », http://www.fxstreet.com, 13 May 2015).
2. Or, sous la dictature du 3 eme mandat presidentiel au Burundi, il n’y a pas de doute que le BEAU PAYS DE MWEZI GISABO souffre de tous ces maux ici cites.
Et comme semble dire le commentaire de Kabadugaritse, continuer sur cette voie, c’est tout simplement agir CONTRE LA NATURE (economique/financiere).
A quoi bon que tout cela arrive au Burundais quand c’est pour sauver la face d’un seul homme qui s’appelle Pierre Nkurunziza?
La président actuel, un seul individu peut lui seul hypothequer l’avenir d’un Pays? Et le CNDD FDD qui se glausse d’avoir des cerveaux à l’instar du cerveau de Nyabenda, il lui manque un seul pour éviter que notre Pays ne sombre!!!! Burundais, reflechissez un peu et pensez à votre Pays: De quoi notre Président est-il habillé pour nous causer tant de problémes? meme si il était vrai que ce 3eme mandat soit légal, ne peut-il pas démissionner pour que ce pays qui lui a tout donné aies la Paix? Qu’a-t-il de special qu’il va nous donner les jours à venir à part les pleurs et les grincements des dents? Laissons à coté tout qui s’appelle kwikunda
Et que dites-vous de ceux qui investissent dans les armes? N’ont-ils pas de responsabilité eux aussi?
C’est la raison pour laquelle je conseillerais certains analystes de la crise burundaise de sortir du carcan « Légalité ou pas du troisième mandant » et pousser plus loin leurs analyses pour tenter de sauver ce qui pourrait encore l’être.
C’est la raison pour laquelle il ne fallait pas décourager Stévia et pachouri,…