Le gouvernement du Burundi via le ministère des Affaires Étrangères, de la Coopération au Développement a signé, le 19 septembre 2024, un accord avec le Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP) pour un projet de développement du capital humain chez les jeunes. C’est un projet pour l’entrepreneuriat, l’autonomisation, la santé des jeunes, l’éducation et la cohésion sociale pour 1500 jeunes issus de 30 communes dans 6 provinces, avec un financement de 1,2 million USD financé par la République de l’Inde.
« C’est un projet hautement important pour le Burundi, dans la mesure où le gouvernement a démontré à plusieurs reprises que la jeunesse burundaise, qui constitue environ 2/3 de la population, reste au cœur de son programme », a indiqué Judicaël Elidje, Représentant Résident de l’UNFPA au Burundi lors de signature de l’accord, en présence de la Coordinatrice Résidente des Nations Unies au Burundi, Violet Kenyana Kakyomya et de Singh Rawat, Ambassadeur de l’Inde au Burundi.
Sans cette jeunesse, a-t-il poursuivi, on ne peut pas atteindre les résultats que nous voulons dans la Vision Burundi Pays émergent en 2040 et Pays développé en 2060.
« Ce qui est important est que nous voulons promouvoir, avec le gouvernement du Burundi, une approche intégrée. L’entrepreneuriat et l’autonomisation des jeunes sont importants, mais il est primordial que ces jeunes soient en bonne santé, soient capables de contribuer à consolider la paix chèrement acquise par le Burundi au fil des années. Ils doivent également promouvoir les valeurs culturelles afin de participer directement, à travers ce dispositif, au développement du Burundi. »
Judicaël Elidje a fait savoir que le FNUAP va collaborer, sous le leadership de la Coordinatrice Résidente du Système des Nations unies et du Gouvernement, avec les entités décentralisées et déconcentrées pour permettre à plus de 1 500 jeunes burundais, ainsi qu’à toute la communauté, de bénéficier de cette approche intégrée. « Je tiens à remercier le gouvernement du Burundi, le @MAEBurundi, ainsi que le gouvernement de l’Inde pour avoir contribué à ce financement. »
Selon le ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération au Développement, Albert Shingiro, c’est un projet très important pour soutenir la jeunesse burundaise. « Comme vous le savez, les emplois disponibles ne peuvent pas suffire à tous nos jeunes. C’est pourquoi le président de la République concentre ses efforts sur le secteur de la jeunesse afin que les jeunes puissent élaborer de bons projets de développement. C’est dans ce sens que nous avons engagé des discussions avec l’Inde et le FNUAP. Ce projet est l’aboutissement de ces échanges. »
Le ministre Shingiro a exhorté les jeunes à prendre les devants en élaborant des projets de développement bancables. « C’est un projet louable. Je remercie la République de l’Inde et le Système des Nations unies à travers le FNUAP pour avoir pris la décision d’aider nos jeunes. »
Une des solutions pour lutter contre le chômage des jeunes
Selon le rapport de l’enquête intégrée sur les conditions de vie des ménages au Burundi : EICVMB, 2019-2020, un nombre important de jeunes se trouvent dans des conditions de chômage (17,2 %) , avec un risque d’émigration dangereuse et anarchique et d’être manipulés par ceux qui pourraient chercher à déstabiliser le pays, l’entraînant dans un contexte de conflit qui pourrait avoir un impact non seulement sur la sécurité en général, mais aussi sur le niveau de prestation des services de base dans les secteurs de la santé et de l’éducation.
« Ce projet ciblera les jeunes filles et garçons de 18 à 35 ans en contribuant à une meilleure qualité de vie socio-économique, ainsi qu’à leur épanouissement au sein des familles et des communautés. »
L’objectif général du projet est de contribuer au développement socio-économique de 1500 jeunes de 30 communes issus de 6 provinces du Burundi. Ce projet contribuera à l’amélioration du capital humain à travers l’amélioration de l’accès aux initiatives d’autonomisation des jeunes par l’appui à leurs entreprises, le renforcement des capacités des bénéficiaires directs et de l’administration municipale sur l’entrepreneuriat, le commerce électronique ainsi que la prévention des conflits et la consolidation de la paix. Le projet interviendra aussi dans l’amélioration de l’état de santé général des jeunes de la zone d’intervention par l’accès aux services de la Santé sexuelle et reproductive chez les adolescents et les jeunes (SSRAJ).
La zone d’intervention du projet se situe dans les provinces de Bujumbura (4 communes), Cankuzo (5 communes), Gitega (6 communes), Kirundo (6 communes), Makamba (6 communes) et Bujumbura Mairie (3 communes). « Bien que le projet cible ces municipalités, étant donné qu’un nouveau découpage territorial est prévu à l’échelle du pays en 2025, les nouvelles équipes municipales bénéficieront, dans le cadre de ce projet, d’une formation sur le suivi et la supervision de la mise en œuvre au sein de leur communauté. »
Une contribution aux Objectifs de Développement Durable (ODD)
D’après cette agence des Nations unies, le projet contribuera directement à la réalisation de trois objectifs de développement durable, l’ODD 3 relatif à la santé et au bien-être, à travers la promotion de la santé sexuelle et reproductive chez les adolescents et les jeunes, l’ODD 5 relatif à l’égalité des sexes, à travers l’identification des bénéficiaires directs de manière équilibrée entre les sexes, et l’ODD 8 relatif au travail décent et à la croissance économique, à travers la création d’entreprises dirigées par des jeunes qui conduiront à la création d’emplois. « Les interventions du projet contribueront indirectement à l’objectif de développement durable numéro 1 et numéro 16, le numéro 1 relatif à l’éradication de la pauvreté et le numéro 16 relatif à la paix, à la justice et à des institutions fortes à travers le renforcement des capacités pour la cohésion sociale et la résolution pacifique des conflits. »
Le FNUAP fait savoir que ce projet s’inscrit dans la continuité des engagements pris par le gouvernement du Burundi, à travers le Plan National de Développement, l’objectif de l’agenda 2030 pour l’atteinte des Objectifs de Développement Durable, la vision du Burundi comme pays émergent en 2040 et pays développé en 2060 et l’Agenda 2063 de l’Union Africaine.
« La création d’opportunités d’auto-développement pour ces tranches d’âge en les invitant à former des associations et/ou des coopératives et à initier des entreprises sociales sera un point d’entrée pour initier un programme de développement du capital humain à travers le renforcement de l’accès à l’information et aux services de SSRAJ, la cohésion sociale, la résolution pacifique des conflits et le maintien de la paix. »
Un concours entre équipes de filles et garçons non scolarisés de 18 à 35 ans sera organisé pour identifier des idées de projets d’entreprises qui bénéficieront d’un appui financier et d’un encadrement technique. « Au niveau de chaque commune, une idée d’entreprise sera identifiée. Chaque commune proposera 5 idées d’entreprises, soutenues par 10 jeunes chacune (5 filles et 5 garçons), soit un total de 50 participants par commune, pour un total de 1500 jeunes de 30 communes. »
A l’issue du processus de sélection, une idée d’entreprise par commune sera qualifiée, soit un total de 30 entreprises de jeunes. Des séances seront animées par des experts dans les domaines clé du projet qui sont : la culture entrepreneuriale, le développement du commerce électronique, l’implication des jeunes dans la prévention des conflits et la consolidation de la paix, et leur accès à l’information et l’utilisation des services SSRAJ, au bénéfice de tous les jeunes qui vont participer au processus, qu’ils aient été sélectionnés ou non.
Les idées d’entreprises sélectionnées recevront un financement sous forme de subvention. « Cependant, avant tout transfert de ressources, les promoteurs des idées d’entreprises sélectionnées recevront un soutien technique pour obtenir tous les documents administratifs nécessaires. Un suivi et un soutien technique seront fournis pour assurer la mise en œuvre réussie des activités entrepreneuriales des jeunes. »
Le FNUAP souligne qu’une formation sera dispensée aux jeunes sur la manière de démarrer une entreprise à partir de zéro soutien extérieur. « Il s’agit d’une nouvelle initiative lancée par le FNUAP dans le pays, en collaboration avec le ministère de la Jeunesse et plusieurs autres partenaires, notamment des organisations dirigées par des jeunes, des banques commerciales et des institutions financières nationales. »
Après la formation, indique le FNUAP, ceux qui seront en mesure de démarrer leur propre entreprise sans aucun soutien extérieur et qui seront en mesure de la gérer avec succès pourront avoir accès au soutien des institutions financières. « Un mécanisme de facilitation pour avoir accès aux prêts sera discuté avec deux institutions financières ciblées qui peuvent être la BIJE (Banque d’investissement pour les jeunes) et la BIDF (Banque de développement et d’investissement pour les femmes) et d’autres dans le but de renforcer l’accessibilité aux prêts financiers pour les jeunes entreprises, les jeunes et les femmes entrepreneurs et coopératives pour agrandir leur entreprise. »
L’administration communale sera renforcée en techniques de promotion de la culture entrepreneuriale, de développement du commerce électronique, d’implication des jeunes dans la prévention des conflits et la consolidation de la paix, de promotion de la SSRAJ au niveau communautaire et de suivi des interventions du projet. De plus, cinq radios communautaires seront identifiées et renforcées pour prendre en compte les thématiques du projet dans leurs programmes.
Entreprendre avec zero capital c’est possible.