Au cours de son passage au Burundi, le Haut-commissaire a visité le camp des réfugiés congolais de Musasa. Il les appelle à entreprendre des activités génératrices de revenus en vue de leur autonomie.
«Les réfugiés ne pourront pas pour toujours dépendre des aides humanitaires. Il faut privilégier le créneau vers l’autonomisation. C’est une nouvelle approche que nous encourageons partout dans le monde», a déclaré Filippo Grandi, Haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés.
C’était ce mercredi 11 avril, lors de sa visite au camp de Musasa, en commune Kiremba de la province Ngozi. Ce camp existe depuis 11 ans et compte 8 mille réfugiés.
Cette quête d’autonomisation ne constitue pas un obstacle à l’assistance traditionnelle. Il appelle d’ailleurs les bailleurs à revoir à la hausse leur enveloppe aux réfugiés. La concrétisation de cet objectif est un processus. Il implique, entre autres, les populations locales, les réfugiés et le pays d’accueil.
Ce projet suppose l’intégration des réfugiés dans le pays d’accueil. Les humanitaires ne donnent pas d’aides suffisantes au regard de ceux qui en ont besoin. Ainsi, les partenaires ne seront pas nécessairement des humanitaires.
Ce responsable onusien espère ainsi un partenariat auprès de la Banque mondiale et de la Banque africaine de développement (BAD). «Elles sont prêtes à nous aider». Il tient à souligner qu’elles ne feront pas des structures dans les camps.
Leur contribution bénéficiera non seulement aux réfugiés mais aussi aux populations locales. Il évoque notamment des projets d’infrastructures scolaires et sanitaires. A cet effet, il exhorte les réfugiés à s’intégrer dans la communauté nationale.
Et de recommander au gouvernement de le leur faciliter. Ce haut cadre des Nations unies assure que les réfugiés en profiteront davantage que les « gouttes » d’assistance du HCR.
L’approche ne convient pas aux réfugiés
Ce nouveau système ne rassure pas les concernés. Masawa Kanyurhi Consolatta, représentante des réfugiés du camp de Musasa, demande plutôt de maintenir et d’augmenter les subsides. Elle insiste sur l’alimentation, la santé, l’éducation, l’eau, etc.
Chaque mois, un réfugié a droit à 3kg de haricot et 10 kg de farine de maïs, etc. Ils en vendent une partie pour acheter d’autres articles, notamment des souliers et des médicaments. Le camp de Musasa connaît souvent une coupure de distribution de ces derniers.
Quand cette organisation échange l’aide en espèces, elle leur donne l’équivalent de 7 dollars en Fbu. Mme Consolatta assure que cette somme est minable : «Comment une personne peut-elle vivre avec 7 dollars pendant tout un mois?» Elle suggère que ce montant soit relevé jusqu’à 20 dollars.
En outre, le camp se situe dans un milieu froid. Elle évoque la nécessité de couvertures au moins pour les enfants.
Amani Amidou, réfugié âgé de 33 ans, déplore que le HCR ne leur donne pas, depuis mars, l’assistance de 4 mille Fbu pour l’achat de légumes. «Celles-ci sont indispensables pour une bonne santé».
Quant à Eluki Ngwasha Finance, 38 ans, il fustige la qualité des briquettes. «Elles cassent au bout de deux ans et demie les casseroles». Il indique tout de même que cette agence onusienne les leur fournisse.
Le Haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés, dont la visite a pris fin jeudi 12 avril, séjournait au Burundi, depuis lundi 9 avril.