Ce lundi 25 avril, a débuté l’enregistrement des vélos et des motos à usage non-lucratif auprès des chefs-lieux des zones urbaines de Bujumbura. Les propriétaires rencontrés se disent ravis de pouvoir circuler prochainement au-delà du périmètre proscrit mais redoutent le revers de la médaille.
10 heures. Nous sommes au chef-lieu de la zone Buyenzi. Devant les bureaux du chef de zone, une vingtaine d’hommes sont alignés en rangs serrés. J.H est en train de faire photocopier sa carte d’identité.
L’homme, boiteux, est venu faire enregistrer sa mobylette ’’Jeho kuki’’. Il nous confie son soulagement. « C’est comme un fardeau retiré de mes épaules. Je dépensais près de deux mille BIF par jour pour mon transport ».
Le mécanicien exerçant à Buyenzi et habitant Buterere explique que sans sa mobylette, ses multiples déplacements professionnels lui étaient devenus très coûteux.
« Je devais aller voir régulièrement mon patron au Quartier Asiatique et je devais à chaque fois débourser 10.000 BIF pour l’aller-retour », témoigne J.H. Pour lui, pouvoir utiliser à nouveau sa mobylette lui permettra donc d’économiser énormément d’argent sur ses déplacements.
M.W. exerce comme vigile à Gasenyi et habite à Buyenzi. Venu enregistrer son vélo de sport, il raconte le calvaire que c’étaient les transports en commun pour lui. « Avec les files interminables et le temps passé dans les bus à attendre des clients, je n’en pouvais plus. Cela m’amenait souvent à être en retard à mon lieu de travail ».
Le jeune homme exprime toutefois des inquiétudes. « Si l’administration se mobilise autant pour cet enregistrement, ce n’est pas gratuit ! Demain, on risque de nous faire payer des taxes pour possession de nos deux roues ».
Au niveau de la zone Rohero, l’affluence n’est pas non plus au rendez-vous. Une vingtaine de personnes attendent de se faire enregistrer. « Je suis venu enregistrer ma mobylette ’’Jeho kuki’’ », nous dit L.U, rencontré sur les lieux.
Sa joie est toutefois mêlée d’appréhension. « Il n’y a aucun document qui nous est remis attestant de l’enregistrement de notre véhicule. Si des policiers nous arrêtent et nous demandent la preuve de l’enregistrement de notre véhicule, qu’est-ce qu’on va leur montrer ? »
Dans un communiqué diffusé en date du 21 avril, le maire de la ville de Bujumbura, Jimmy Hatungimana, avait annoncé que tous les propriétaires de motos servant dans le transport non rémunéré et les vélos de sport devaient les faire enregistrer du 25 au 29 avril aux chefs-lieux des zones.
Ce communiqué avait été précédé quelque peu par l’annonce du ministre chargé de l’Intérieur, Gervais Ndirakobuca. Le 19 avril, le ministre avait assuré que les motos de type ’’jeho kuki’’ servant pour des déplacements non lucratifs et les vélos de sport, seraient prochainement autorisés à circuler au centre-ville de Bujumbura.
« …« Si l’administration se mobilise autant pour cet enregistrement, ce n’est pas gratuit ! Demain, on risque de nous faire payer des taxes pour possession de nos deux roues ». »
« …« Il n’y a aucun document qui nous est remis attestant de l’enregistrement de notre véhicule. Si des policiers nous arrêtent et nous demandent la preuve de l’enregistrement de notre véhicule, qu’est-ce qu’on va leur montrer ? » »
Comme M. Le Maire lit les articles d’IWACU, il va donner des éclaircissements.