Lundi 23 décembre 2024

Politique

Vers la levée du verrou de la limitation des mandats?

12/05/2017 9

La Cndi a remis ce vendredi 12 mai le rapport final de ses activités au président de la République. Il met un accent particulier sur l’amendement de la constitution.

Le président de la République posant avec les membres de la Cndi à la présidence
Le président de la République posant avec les membres de la Cndi à la présidence

«La majorité des Burundais consultés ont en commun la volonté de supprimer les limites de mandats présidentiels», lit-on dans le communiqué, sorti par Justin Nzoyisaba, président de la Commission nationale de dialogue inter burundais (Cndi).

Cependant, affirme Mgr. Nzoyisaba, une autre partie non négligeable estime que les limites de mandats sont un gage démocratique.

Et de soutenir que le rapport de sa commission résulte des consultations menées auprès de la population : «C’est une synthèse de plus de 26.000 prises de paroles et de propositions».

Du côté du parti au pouvoir, Evariste Ndayishimiye, secrétaire général, se garde de tout commentaire. Il confie que le parti ne s’est pas encore penché sur la question des mandats. «Elle doit être vidée par le congrès», précise-t-il.
Et de faire savoir que le Cndd-fdd soutient la position du gouvernement de mettre en place une commission chargée de répertorier les dispositions susceptibles d’être amendées.

«Ce rapport n’engage que le parti au pouvoir»

Jérémie Ngendakumana, porte-parole du Cnared, principale plateforme des partis politiques d’opposition, estime que l’environnement qui prévaut dans le pays n’est pas propice à l’amendement de la loi fondamentale. «Les Burundais ne sont pas apaisés. Aucun jour ne passe sans que l’on retrouve des cadavres. S’ils cautionnaient la révision de la Constitution, ils le feraient sous le coup de l’effroi.»

Selon cet ancien président du Cndd-fdd, le président Nkurunziza a été élu en 2005 sur base de l’Accord d’Arusha. Il rappelle que la limitation des mandats présidentiels est prévue par ce texte sanctionnant les négociations signées en 2000. «La révision de la Constitution pour se maintenir au pouvoir implique la violation de l’Accord d’Arusha. Il ne devrait pas mettre fin à cet Accord qui lui a permis de se hisser à la tête de l’Etat.» Et de rappeler que son mouvement n’a pas gagné la guerre pour modifier unilatéralement la loi fondamentale.

Pour Tatien Sibomana, acteur politique, le rapport de la Cndi n’engage que le parti au pouvoir : «Il ne reflète pas l’expression du peuple burundais. Il ne contient que les avis des membres du Cndd-fdd». Il soutient qu’il a été concocté avec l’échec de la révision constitutionnelle en 2013.

«Ces sont les clauses d’alors qui ont été ramenées dans ce rapport. L’objectif n’était que de mettre en cause l’Accord d’Arusha». Et de faire savoir que la commission chargée de dialogue interne n’ait pas consulté l’opposition et les partis artisans de l’Accord d’Arusha.

La Cndi a été mise en place le 23 octobre 2015 pour conduire le dialogue dans la perspective de tirer au clair les causes des conflits répétitifs au Burundi en vue d’y mettre fin.

Forum des lecteurs d'Iwacu

9 réactions
  1. Ntahitangiye"

    « Jérémie Ngendakumana, porte-parole du Cnared, principale plateforme des partis politiques d’opposition, estime que l’environnement qui prévaut dans le pays n’est pas propice à l’amendement de la loi fondamentale. «Les Burundais ne sont pas apaisés »

    Quand,comment et avec qui les Burundais seront-ils apaisés ?
    Y aura-t-il un jour où tous les burundais diront unanimement qu’ils sont apaisés ?
    En ce moment le Burundi sera un paradis.
    On parle des mandats et non des projets de sociétés.
    On développe le pays avec les projets de sociétés (on n’en fait même pas allusion) et non avec le nombre de mandats (on en parle beaucoup).
    Le débat sur le nombre de mandats n’intéresse qu’un petit nombre qui y voit un avantage égoiste; mais ce qui intéresse le peuple c’est ce que vous voulez faire de lui et pour lui :vos projets

    • Rurihose

      Plus de 70% de la population vit en dessous du seuil de la pauvreté.
      Il y a un président qui régne depuis 15 ans.
      Le pays continue à descendre aux enfers.
      C est ce même président qui veut abolir les mandats pour qu’il soit à vie.
      Ça ne se passe qu’au Burundi.
      Nous n’avons que nos larmes pour pleurer

      • Ntahitangiye"

        La pauvreté du Burundi ne date pas de 15 ans.
        Votre seuil de pauvreté et vos PIB /habitant n’ont pas de sens .
        Vous prenez les milliards de dollars de quelques américains vous les divisez par la population américaine et vous avez votre PIB.C ‘est comme si le simple américain avait des milliards et le milliardaire n’avait que le PIB.
        Muhendwa mubona.

  2. Vuvuzela

    Peter ne sait pas s’il est President d’un pays peuple d’etres humains. Ou s’il le sait, il n’aime pas les citoyens du pays qu’il est sense gouverner. Ou alors il a un probleme tres serieux qui a besoin d’etre diagnostiquer.
    Dans ce cas, il besoin d’aide.

    • Rurihose

      Un président d’un pays qui utilise l’argent des contribuables pour primer dans des manifestations nationales et officielles: 1)sa femme 2) son fils 3) sa nounou. Il y a là un problème.
      Un système quitrouve cela normal a un problème us aigu

  3. Rurihose

    Pauvre république bananière.
    Il ne faut jamais changer une équipe qui gagne.
    1) Le pays le plus corrompu
    2)Le pays le plus pauvre
    3)Ue justice valet du pouvoir.
    VOILA LE POUVOIR QUI VEUT SE MAINTENIR AD VITAEM

    • Nsabumuremyi Firmin

      C’est pas le moment. Mais je suis sure que le povoir burundais vas faire tout moyen possible pour arriver à son objectif car chez eux,son domaine de définition est  » la loi de la jungle »,autres n’ont pas de mot à dire,sont considérés comme des sans paroles.

  4. Pablo

    Haha! Imvururu igisa itangure ndabarahiye! !

    • NKENGUBURUNDI

      Itanguzwe na nde?

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