Mercredi 17 juillet 2024

Société

Vente du vin Sapor : une suspension suite à la « déclaration de guerre » du Président Ndayishimiye

17/07/2024 0
Vente du vin Sapor : une suspension suite à la « déclaration de guerre » du Président Ndayishimiye
Le président Evariste Ndayishimiye : « C’est du poison ! »

Le Bureau burundais de normalisation a ordonné ce mardi 16 juillet l’arrêt de la production et de la commercialisation du vin en bouteille plastic Sapor. Une décision consécutive au mot d’ordre donné par le chef de l’Etat au vu de ses effets dévastateurs sur la santé des consommateurs de ce breuvage.

C’est dans une vidéo qui fait aujourd’hui le buzz que le président Évariste Ndayishimiye en pleine la tournée de la caravane « Inkebuzo » en province de Kayanza, samedi le 13 juillet 2024 qu’il s’en ai pris à ce « vin aux effets invalidants », produit au Burundi et consommé sans modération par certains jeunes.

« C’est du poison que vous êtes en train de consommer pour nous priver d’atteindre la vision 2040-2060. C’est du poison. Vous avez des hommes qui sont de plus en plus faibles, improductifs. Celui qui a amené cette boisson a peut-être des plans machiavéliques pour nous détruire afin de ne pas atteindre cette vision », a déclaré le Président Ndayishimiye.

Le Président a exhorté les autorités locales à rester vigilantes pour veiller au bien-être de la population. « Il nous faut des hommes forts, virils. » Il a également menacé de prendre des mesures pour le bien-être de la population : « On ne peut pas accepter que la population périsse sous nos yeux. Moi, en tant que père de la nation, je ne peux pas accepter que les gens se suicident ».

Et le président de la République a invité les gouverneurs qui assument gaillardement leurs responsabilités de prendre la décision d’interdire ce vin en vogue chez une certaine catégorie de la population.

Suite à ces appels, certains gouverneurs, notamment celui de Kirundo, celui de Makamba et celui de Mwaro, ont sorti des communiqués annonçant leur décision d’interdire temporairement la commercialisation de ce breuvage. Le gouverneur de Mwaro a menacé de poursuivre en justice comme des criminels ceux qui ne respecteraient pas sa décision.

Certaines personnes rencontrées à Bujumbura saluent l’appel du président de la République condamnant la commercialisation de ce vit dit Sapor.

« Mon groom est fan de la boisson Sapor. C’est un grand consommateur, surtout dimanche, il rentre dans un état d’ivresse avancé et ce sont ses amis qui le raccompagnent inconscient. C’est un travailleur, mais quand il consomme Sapor, il devient une autre personne », raconte une mère de famille.

Tito, un conducteur de taxi-moto opérant en zone Kanyosha, est consommateur de la boisson Sapor. Il confie qu’il ne savait pas que Sapor était nuisible pour la santé. « Un jour, j’ai bu trois bouteilles de Sapor et j’ai dormi toute une journée, dans un état déplorable, mais je n’ai pas arrêté, car cette boisson est parmi les moins chères ».

Selon un père de famille interrogé, ce message du Président annonçant sa volonté de bannir la boisson Sapor sont une très bonne mesure. « Cette boisson est en train de tuer les jeunes ici à Kanyosha. Le soir, ils se regroupent en bandes et ils consomment cette boisson, car elle n’est pas chère. Vraiment, je remercie le Président pour cette mesure ».

Certains consommateurs de Sapor approchés se sont éloignés titubant et maugréant. Une petite bouteille de cette boisson fortement alcoolisée avec une teneur en alcool de 16 %, comme l’indique l’étiquette, coûte 2.000 FBU.

Avec la suspension de la production et de la commercialisation de Sapor par le BBN, le gouvernement espère endiguer les effets néfastes de cette boisson sur la santé publique et la société burundaise.

Charte des utilisateurs des forums d'Iwacu

Merci de prendre connaissances de nos règles d'usage avant de publier un commentaire.

Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur. Sont notamment illicites les propos racistes, antisémites, diffamatoires ou injurieux, appelant à des divisions ethniques ou régionalistes, divulguant des informations relatives à la vie privée d’une personne, utilisant des œuvres protégées par les droits d’auteur (textes, photos, vidéos…) sans mentionner la source.

Iwacu se réserve le droit de supprimer tout commentaire susceptible de contrevenir à la présente charte, ainsi que tout commentaire hors-sujet, répété plusieurs fois, promotionnel ou grossier. Par ailleurs, tout commentaire écrit en lettres capitales sera supprimé d’office.

Ajouter un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Dépités par nos députés

En décembre dernier, une députée a revendiqué, lors d’une séance de questions au ministre de l’Énergie, une station-service réservée uniquement aux élus, se plaignant d’être méprisée lorsqu’elle devait faire la queue. Ces propos ont profondément choqué l’opinion publique et ont (…)

Online Users

Total 3 547 users online