Le Bureau burundais de normalisation a ordonné ce mardi 16 juillet l’arrêt de la production et de la commercialisation du vin en bouteille plastic Sapor. Une décision consécutive au mot d’ordre donné par le chef de l’Etat au vu de ses effets dévastateurs sur la santé des consommateurs de ce breuvage.
C’est dans une vidéo qui fait aujourd’hui le buzz que le président Évariste Ndayishimiye en pleine la tournée de la caravane « Inkebuzo » en province de Kayanza, samedi le 13 juillet 2024 qu’il s’en ai pris à ce « vin aux effets invalidants », produit au Burundi et consommé sans modération par certains jeunes.
« C’est du poison que vous êtes en train de consommer pour nous priver d’atteindre la vision 2040-2060. C’est du poison. Vous avez des hommes qui sont de plus en plus faibles, improductifs. Celui qui a amené cette boisson a peut-être des plans machiavéliques pour nous détruire afin de ne pas atteindre cette vision », a déclaré le Président Ndayishimiye.
Le Président a exhorté les autorités locales à rester vigilantes pour veiller au bien-être de la population. « Il nous faut des hommes forts, virils. » Il a également menacé de prendre des mesures pour le bien-être de la population : « On ne peut pas accepter que la population périsse sous nos yeux. Moi, en tant que père de la nation, je ne peux pas accepter que les gens se suicident ».
Et le président de la République a invité les gouverneurs qui assument gaillardement leurs responsabilités de prendre la décision d’interdire ce vin en vogue chez une certaine catégorie de la population.
Suite à ces appels, certains gouverneurs, notamment celui de Kirundo, celui de Makamba et celui de Mwaro, ont sorti des communiqués annonçant leur décision d’interdire temporairement la commercialisation de ce breuvage. Le gouverneur de Mwaro a menacé de poursuivre en justice comme des criminels ceux qui ne respecteraient pas sa décision.
Certaines personnes rencontrées à Bujumbura saluent l’appel du président de la République condamnant la commercialisation de ce vit dit Sapor.
« Mon groom est fan de la boisson Sapor. C’est un grand consommateur, surtout dimanche, il rentre dans un état d’ivresse avancé et ce sont ses amis qui le raccompagnent inconscient. C’est un travailleur, mais quand il consomme Sapor, il devient une autre personne », raconte une mère de famille.
Tito, un conducteur de taxi-moto opérant en zone Kanyosha, est consommateur de la boisson Sapor. Il confie qu’il ne savait pas que Sapor était nuisible pour la santé. « Un jour, j’ai bu trois bouteilles de Sapor et j’ai dormi toute une journée, dans un état déplorable, mais je n’ai pas arrêté, car cette boisson est parmi les moins chères ».
Selon un père de famille interrogé, ce message du Président annonçant sa volonté de bannir la boisson Sapor sont une très bonne mesure. « Cette boisson est en train de tuer les jeunes ici à Kanyosha. Le soir, ils se regroupent en bandes et ils consomment cette boisson, car elle n’est pas chère. Vraiment, je remercie le Président pour cette mesure ».
Certains consommateurs de Sapor approchés se sont éloignés titubant et maugréant. Une petite bouteille de cette boisson fortement alcoolisée avec une teneur en alcool de 16 %, comme l’indique l’étiquette, coûte 2.000 FBU.
Avec la suspension de la production et de la commercialisation de Sapor par le BBN, le gouvernement espère endiguer les effets néfastes de cette boisson sur la santé publique et la société burundaise.
Qu’en disent les ministères de tutelle?
Commerce et Santé.
Utilisez la loi, rien que la loi.
Nous ne sommes pas dans une jungle.
je suis congolais mais mon remerciements pour le président Ndaichimiye, pour la protection des nôtres avenirs.
Je reprends ce qu’a écrit Gacece:
C’est aux consommateurs de se responsabiliser et de boire avec modération.
Si les gens ne savent pas êtres responsables alors que faire? Mais ce n’est pas au président d’interdire la vente alors que cette usine a eu les autorisations requises.Les burundais ne sont pas des enfants.S’ils ne sont pas virils comme l’a dit le président c’est peut-être la culture qui les rend moins viril?
Pourquoi interdire cette boisson alors que la cigarette plus nuisible se vend ou alors la drogue chez les jeunes.
Supposons que le gouverneur n’est pas sur si l’usine qui fabrique ce Sapor appartient ou pas a un general ou autre gihangange, est-ce qu’il va oser a lui seul interdire une boisson qui se vend legalement a travers tout le pays?
Ca fait quelque temps que ce probleme de Sapor existe, ce sont les institutions au niveau national (BBN, ministere du commerce, ministere de la sante) qui ont traine les pieds avant de prendre une decision.
Peut-etre que la compagnie qui fabrique Sapor n’a commis aucune faute. Peut-etre que c’est la faute des consommateurs ignorants qui consomment beaucoup d’alcool alors qu’ils ont un ventre vide. J’ai lu quelque part l’histoire de quelq’un qui consommait deux bouteilles de Kick avant de se rendre au travail.
@Stan Siyomana
Tout à fait d’accord avec vous. Le permis en bonne et due forme devrait garantir au fabriquant l’exercice de son activités, à moins qu’il utilise des ingrédients prohibés ou néfastes pour la santé ou encore qu’il se livre à des pratiques illégales.
C’est aux consommateurs de se responsabiliser et de boire avec modération. 16% de taux d’alcool, c’est généralement pour les apéritifs (St-Raphaël, Cinzano, Porto, etc.). Le Whisky, le Cognac, le Rhum, la Vodka, et une multitude d’autres liqueurs ont des taux d’alcool de 35% et plus, généralement 40%.
On devrait plutôt informer et sensibiliser les gens, sur les ravages que peut causer l’alcool s’il est consommé sans modération.