Ce vendredi 3 décembre, la Coopération suisse au Burundi, en compagnie de plusieurs associations militant pour la cause féminine, a organisé une soirée dédiée à la lutte contre les violences basées sur le genre dans les locaux de l’IFB (Bujumbura). Des sketchs d’enfants présentés à cette occasion, ont indiqué au public présent l’impact des violences conjugales sur le moral des enfants.
Anastacia* est originaire de la commune Bukeye en province Muramvya. « En 2000, j’étais en 6ème année quand je fais la rencontre d’un beau jeune homme beau et charmant ». D’après Anastacia, l’homme a voulu l’épouser après l’avoir mise enceinte.
Très vite, le jeune homme issu d’une famille aisée, enjoint l’écolière à le rejoindre à Bujumbura où il s’est établi. Arrivée à la capitale économique, la vie de la jeune fille vire au cauchemar. « Il s’est mis à rentrer de plus en plus tard et très rapidement, il s’est mis à me battre. Il me frappait souvent avec la ceinture de son pantalon ». Au cours d’une nuit particulièrement violente, Anastacia, enceinte de sept mois, fait fausse couche.
Là c’est le déclic. La jeune femme, soutenue par l’association Seruka, prend contact avec un membre d’un Centre du Développement Familial et Communautaire qui l’accompagne dans sa reconstruction.
Aujourd’hui, Anastacia s’est lancée dans l’artisanat et témoigne avoir pu gagner son autonomie. Comme elle, plusieurs femmes, présentes à l’IFB et victimes de VBG, disent avoir été soutenues par des associations telles le Centre Seruka et Nturenganywe.
Boris Maver, directeur de la Coopération suisse au Burundi explique le choix de la couleur Orange pour symboliser la lutte contre les VBG de part le monde. « L’Orange évoque une lueur d’espoir à travers le noir obscur que traverse une femme sur deux dans le monde ».
Et de souligner que le programme de prise en charge individuelle et communautaire des femmes victimes des violences sexuelles lancé par la Suisse en 2011 dans la région des Grands-lacs, a permis d’aider cette année, 9.000 victimes de VBG au Burundi, dont 90% de femmes.
Des sketchs d’enfants de 5 à 12 ans présentés à cette occasion, ont ému le public. De petites filles et garçons ont pris le soin d’évoquer surtout l’impact des violences conjugales sur les enfants avec le message essentiel suivant : « Chers parents, ne nous prenez plus pour des ignorants, nous pouvons comprendre que rien ne va plus entre vous deux ».