Lundi 04 novembre 2024

Santé

Vasectomie, méthode contraceptive peu connue au Burundi

14/11/2017 2

Alors que la croissance démographique va crescendo d’année en année, les connaissances de la population restent très limitées sur certaines méthodes de planning familial.

La vasectomie

«La pratique de la vasectomie requiert le consentement entre les conjoints. Car elle conduit à la stérilisation masculine», fait savoir Donavine Uwimana, directrice exécutive de l’Association burundaise pour le bien-être familial (ABUBEF).

C’était ce lundi 13 novembre, journée mondiale de la vasectomie. Elle regrette que la population ait peu de connaissances sur la santé sexuelle reproductive en général et la vasectomie en particulier : «Cette pratique ne protège pas contre les maladies sexuellement transmissibles.» En outre, elle n’a pas de conséquences sur la libido contrairement aux fausses informations répandues par-ci et par-là.

Son centre accueille des hommes de plus de 35 ans, qui ne souhaitent plus d’enfants. Mme Uwimana évoque le respect de la convention de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Avant de glisser : «Un bon nombre de ceux qui viennent pour cette pratique ont dix enfants et plus.» Néanmoins, même ceux qui ont moins, commencent à privilégier cette pratique.

Elle appelle à réfléchir plus d’une fois avant son choix pour cette méthode: «C’est une opération définitive. On la fait une fois pour toute.»

Cette pratique qui consiste à couper et bloquer les canaux déférents qui transportent les spermatozoïdes à partir des testicules suscite des avis divergents au sein des personnes rencontrées.

Des croyances religieuses, obstacle au planning familial

Jean Nahayo, vendeur de chaussures au marché de Jabe, situé dans la zone Bwiza de la commune Mukaza en mairie de Bujumbura se dit remonté contre ceux qui limitent volontairement les naissances. «Seul Dieu peut décider de la limitation des naissances.» Car, indique-t-il, pour chaque enfant, le Ciel donne des provisions. «Les enfants sont un don divin».

Un avis tout autre pour Jean Pierre Nsabiyumva, tailleur au marché de Jabe. Il exhorte la jeunesse à s’investir dans la limitation des naissances. «Leur avenir en dépend.» Ce cinquantenaire préconise entre autres la vasectomie : «C’est une méthode de contraception sûre.» Pour lui, il faut que les hommes s’investissent au même titre que les femmes pour le bien-être familial.

Ramadhan, habitant de la zone Buyenzi en mairie de Bujumbura, témoigne avoir fait recours à cette méthode après l’échec de toutes les autres que sa femme avait utilisé.

Il indique qu’elles la rendaient plutôt maladive. Et ils utilisaient beaucoup d’argent dans la couverture des soins de santé. Des médecins lui ont conseillé de pratiquer la vasectomie. «Depuis, elle n’est plus souffrante».
La directrice exécutive de l’ABUBEF estime à 100, le nombre d’hommes déjà opérés dans son centre pour cette méthode contraceptive et ceux sur la liste d’attente.

Forum des lecteurs d'Iwacu

2 réactions
  1. Mafero

    Il paraît que quelque part à Bujumbura, non loin de la Cathédrale, on pratique une vasectomie plus poussée et sophistiquée que celle-là pour les personnes supçonnées d’avoir participé aux manifestations de 2015. Sauf que les docteurs-practicants de celle-ci doivent répondre un jour devant la CPI parce qu’ils enlèvent d’abord les patients.

    • Bakari

      @Mafero
      Ce que vous racontez-là relève de la métaphysique et pas du rationnel.
      Une telle croyance et conviction devrait rester du domaine du privé.
      Moins de prosélytisme SVP.

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