Le procureur général de la République du Burundi a animé une conférence de presse, ce jeudi 11 mars 2016, où il a présenté les conclusions de la commission chargée d’enquêter sur les attaques des camps militaires du 11 décembre dernier.
Selon Valentin Bagorikunda, le rapport a conclu à la mort de 79 combattants en tenue militaire et policière lors de ces attaques : « 58 corps non identifiés ont été enterrés dans les cimetières de Kanyosha et Mpanda par l’administration. Les autres ont été rendus à leurs familles».
Contrairement aux rapports d’Amnesty International de l’existence d’au moins six fosses communes, et de l’ONU qui parlaient de neuf, le Procureur général de la République indique qu’il n’en existe aucune sur les sites indiqués: « Après enquête, aucune fosse commune n’a été découverte dans aucun des endroits cités dans les rapports de certaines ONG».
Et de marteler que la seule fosse commune existante au Burundi est celle présentée, il y a dix jours par la mairie de Bujumbura et la police au quartier Mutakura de la zone Cibitoke.
Toutefois, Valentin Bagorikunda reconnaît la mort de 7 rebelles dans des circonstances floues tout en se gardant d’utiliser le terme d’exécution extrajudiciaire: «Ces combattants ont été capturés à Mujejuru puis retrouvés morts le lendemain dans des circonstances non encore élucidées.» Le procureur a annoncé qu’un dossier a été ouvert pour faire la lumière sur ce cas.
Signalons que cette conférence de presse est intervenue deux jours après le départ des experts mandatés par l’ONU pour enquêter sur les violations des droits de l’Homme.
Pour pousser le cynisme plus loin: pourquoi creuser des fosses communes alors qu’on peut jeter les corps dans les rues, les rivières et les lacs?