Faute de moyens, le ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Culture n’a pas pu organiser l’encadrement des enfants en vacances. Néanmoins, le centre jeunes Kamenge et d’autres initiatives ont tenté d’y pallier.
Début du mois de juillet, c’est la période où écoliers et élèves se reposent après neuf mois de travail en classe. Période de passation de responsabilités entre les enseignants et les parents. Un vrai casse-tête pour ces derniers, puisque la majorité, dans la capitale, ont une activité professionnelle. Leur préoccupation première, c’est d’occuper leurs enfants durant les avant-midi et les après-midi, leur trouver des distractions pour permettre leur épanouissement.
Les parents aisés payent des abonnements sportifs, notamment pour la natation, le karaté, le tennis etc. C’est le cas d’Henry Nkeshimana, père de trois enfants : « Mon aîné est un garçon. Il joue au foot et il pratique le karaté. Ses deux sœurs me posent des problèmes. Au début des vacances, elles voulaient faire de la natation et maintenant, elles en sont lasses. Elles passent toute la journée devant la télé. »
Pour d’autres, c’est le moment propice pour la préparation de l’année scolaire suivante. D.N., mère de deux enfants de 8 et 5 ans, a préféré inscrire ses enfants à l’institut Français du Burundi pour que ses enfants développent leur expression en langue française : « J’espère qu’ils seront les meilleurs de leurs classes respectives. Je ne voulais pas qu’ils passent leur temps à jouer sans rien apprendre. » Pour les moins nantis ou les démunis, leurs enfants se retrouvent livrés à eux-mêmes ou plus exactement au farniente dans les rues de la capitale.
Camps de travail du centre Jeunes Kamenge
Le ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Culture fait savoir que faute de fonds, aucune activité pour l’encadrement des enfants n’est organisée. « Nous avons soumis aux bailleurs les projets que nous faisions à chaque période de vacances, mais nous n’avons reçu aucun sou», précise, navrée, une source dudit ministère.
Néanmoins, des initiatives privées sont en cours, afin que quelques enfants puissent accéder à des activités culturelles, sportives et humanitaires. Le centre Jeunes Kamenge n’a pas manqué son rendez-vous annuel. Des camps de travail ont été organisés. Alphonse Nibishaka, un encadreur du centre, nous dit que des tournois de basket, du football et du volleyball ont été programmés. Mais aussi des activités comme l’apprentissage d’instruments de musique, de la guitare, et des cours de langues étrangères comme le français et l’anglais sont donnés aux enfants. Ce centre encadre des milliers de jeunes des quartiers du nord à savoir Kinama, Gihosha, Ngagara, Kamenge, Buterere et Cibitoke.
En outre, le Club Higa encadre des jeunes filles de 3 à 17 ans durant ces vacances scolaires. Les jours impairs, elles apprennent à faire la cuisine et les danses traditionnelles. Les mamans Higa ont, en effet, constaté que la plupart des citadines éprouvent des difficultés pour préparer des plats lorsqu’elles se marient ou partent vivre à l’étranger. Les familles peuvent y amener leurs filles moyennant 15.000 Fbu (un peu plus de 11$) par mois.