Le ministère de l’Education a récemment décidé de diminuer de moitié les périodes de vacances dans l’enseignement primaire et secondaire. Elles passent de deux semaines à une pour les vacances de Noël et de Pâques. Et de deux mois à un pour les vacances d’été.
Jeanine Ihorihoze, directeur général, avance la nécessité de majorer la période d’enseignement pour parachever les programmes : « Le constat est que l’année prend fin sans que les écoles ne les aient terminés.» Cette mesure permettra de gagner 6 semaines.
Elle confie que la mesure sera «nécessairement en vigueur à partir des vacances du 2ème trimestre ». Elle se garde tout de même de toute précision quant à son application ou non à partir de celles des fêtes de fin d’année annoncée en moins de trois semaines.
Néanmoins, ce directeur tient à souligner qu’il s’agit d’une décision provisoire : «Il n’y a même pas encore une ordonnance.» Son ministère envisage une réunion pour statuer définitivement sur cette mesure : «Elle réunira l’administration centrale, les directeurs d’enseignement provincial, certains directeurs d’écoles, des syndicalistes, etc. »
Ce sont eux, assure-t-elle, qui pourront constater son efficacité. Autrement, Mme Ihorihoze fait savoir qu’ils proposeront d’autres stratégies.
Remy Nsengiyumva, président du Syndicat des travailleurs enseignants du Burundi (STEB), doute de l’efficacité de cette mesure : « Diminuer les vacances, soit disant qu’on augmente les heures d’études, pour accroître la réussite est discutable».
M. Nsengiyumva rappelle que tout travail intellectuel nécessite du repos : «Des vacances d’une semaine sont insuffisantes.» Il est compréhensif pour la durée d’un mois pour les vacances d’été.
Ce syndicaliste déplore que le ministère ne les ait pas associés : «Nous n’avons pas été concertés.» Et de glisser : «Toute décision prise unilatéralement est toujours mal perçue».
Pour rappel, le ministère de l’Education a pris au cours de ce premier trimestre la décision d’augmentation d’une heure sur le programme journalier.
Les feignants au travail.
Il faut que petit à petit, nous apprenions à comprendre le fonctionnement institutionnel. Certes les syndicats doivent être consultés. Leurs avis peuvent être tenus en compte ou pas. Ils sont facultatifs. Par contre, dans un pays de droit, ils peuvent déposer un préavis de grève et manifester contre une décision.