La Banque d’Investissement et de Développement pour les Femmes a ouvert ses portes à Gitega. Le Président de la République appelle les femmes à surpasser leur peur et contracter des crédits pour financer leurs projets de développement.
Ce matin 3 mars, les femmes étaient à l’honneur. Le président Evariste Ndayishimiye a officiellement ouvert la banque qui leur est dédiée dans la ville de Gitega. Des ministres, femmes des dignitaires jusqu’aux administrateurs communaux, tous étaient présents dans ces cérémonies. Situé côte à côte avec la Banque d’Investissement pour les Jeunes (BIJE), la Banque d’Investissement et de Développement pour les Femmes (BIDF), qui commence avec un capital de 10 milliards de BIF. Les communes sont ses principaux actionnaires à la hauteur de 85% tandis que le gouvernement burundais y détient 15% d’actions. Pour le président de la République, il est temps que les femmes longtemps à la traine en matière de crédits d’investissement se sentent favoriser pour développer leurs activités génératrices de revenus.
« Cette banque a quelque chose d’original. Elle vient pour vous accompagner dans vos propres projets. Elle vous accompagnera dans la gestion et le développement de vos activités. Osez ! N’ayez pas peur pour entreprendre vos projets et demander un financement y relatif », a conseillé le président Evariste Ndayishimiye.
Il a indiqué que BIDF est une institution financière où les femmes burundaises auront des facilités financières, développeront toutes leurs capacités économiques et contribueront efficacement au développement durable du Burundi. Elle vient, selon le président de la République, pour corriger les erreurs qui se sont manifestées dans l’autonomisation de la femme et des filles en vue de viser l’égalité économique et sociale.
« Ne travaillez pas comme le font les anciennes banques commerciales qui sont attirées seulement par l’intérêt sans se soucier du développement de leurs clients. Mettez plutôt en avant le développement de leurs projets pour qu’elles paient leurs crédits tout en continuant de travailler », a-t-il rappelé.
« Il y’a toujours des barrières ! »
Après les cérémonies, certaines femmes affirment qu’il y’a toujours des défis à relever. Selon elles, c’est bien de promouvoir la participation des femmes et leur autonomisation par des lois, mais quand elles sont à la maison, la réalité est autre. « Il est toujours difficile qu’une femme contracte un crédit sans l’aval ou le parrainage de son mari. Souvent les banques demandent des hypothèques, nos maris restent réticents quant à l’utilisation et la finalité de ce crédit », explique Mathilde. D’après ses propos, c’est à la maison que se joue le vrai combat pour l’égalité des sexes. Elle insiste sur la mobilisation et la sensibilisation des hommes et des garçons sur l’égalité entre les sexes dans le programme de développement et l’autonomisation des femmes. « Tant que la majorité des hommes croient toujours que le travail de la femme est au foyer, nous aurons toujours des problèmes », déplore Yvette, une vendeuse de fruits.
Même son de cloche chez Jeanine. Elle indique que dans la plupart des cas, la femme ne peut pas gérer son argent comme le font les hommes. En rentrant de son activité de commerçante, confie-t-elle, son mari exige toujours de lui révéler combien elle a gagné. « Il ne digère pas que j’exerce une activité indépendante. Il se prend pour un conseiller financier même s’il n’a aucune notion de commerce. C’est lui qui veut orienter l’utilisation de mon capital sinon bonjour les bagarres ! »
Avec un capital social de 10 milliards où le grand actionnaire est constitué par les communes, cette banque est vouée à l’échec. On va politiser ça, le crédit ne sera donné qu’aux grandes militantes qui auront le choix de rembourser ou pas. Ndaciwe ndagiye
Bigeme, muravye ingene ababakuriye babayeho, mubona mufise uburyo, nimwandikishe ingene mushaka kubana mu butunzi nuwo mushaka kwubakana.