L’ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique au Burundi a offert des plaques solaires d’un montant de 15.000 $ au Centre Mgr Michael Aidan Courtney de Nyabututsi à Gitega œuvrant pour la promotion des enfants batwa.
C’était la fête le soir du 11 décembre dans les enceintes du Centre Mgr Michael Aidan Courtney où 120 enfants batwa venus de tout le pays sont encadrés, nourris, logés et scolarisés. Malgré la pluie et le froid, ces jeunes rivalisaient dans les chants et danses pour souhaiter la bienvenue à leur illustre invité l’ambassadeur des Etats-Unis au Burundi. Qui rappelle, dès son arrivée, que « pour que le Burundi puisse progresser vers la prospérité, la stabilité et l’unité, les talents et l’énergie de tous ses citoyens sont nécessaires. »
Selon cette diplomate, le Burundi a besoin de la force et de la capacité de ses citoyens batwa. « Les enfants batwa ont besoin d’éducation afin qu’ils puissent apporter leur pleine contribution à un meilleur avenir pour le Burundi »,a-t-elle ajouté.
Remerciant l’ambassadeur pour cette aide des plaques solaires, Frère Emile Hakizimana a rappelé le travail réalisé depuis 1990 : « Les Batwa étaient marginalises, traités en parias, leurs mariages, leurs naissances et leur décès n’étaient enregistrés nulle part. Ils étaient sans droits civiques. Vivant de la misérable poterie et dans des taudis, des ghettos fort émouvants, ils sont dépourvus de terres cultivables, menant une vie nomade et pratiquant des unions matrimoniales endogamique. Une minorité laissée à elle-même et menacée d’extinction », a-t-il souligné.
Venant Nzirubusa, 24 ans, est l’un des jeunes batwa pris en charge par le centre. Il étudie aujourd’hui en 2ème Gestion Informatique de Comptabilité Générale au Lycée Technique de la Fraternité. Il indique qu’il n’aurait pas dépassé l’école primaire s’il n’avait pas eu la chance d’être accueilli par ces hommes d’Eglise, il ya 13 ans. « Ma famille n’avait pas les moyens pour payer mes études, vu que nous ne sommes pas capables de manger deux fois par jour. La vie ici est facile, ma seule préoccupation est d’étudier, et rien d’autre», s’est-il réjoui. Et d’appeler le gouvernement et les bailleurs de se préoccuper davantage des conditions des Batwa.
Les difficultés ne manquent pas dans ce centre
Pour le responsable du centre, l’intégration sociale des Batwa devrait nécessairement passer par la sédentarisation, l’amélioration de leur habitat, la scolarisation pour la promotion culturelle et l’encadrement agro-pastoral ainsi que l’hygiène. Mais « le centre utilise un budget de 68 millions de Fbu. Pour 120 jeunes qui doivent être nourris, soignés, scolarisés, il faudrait qu’une aide supplémentaire soit accordée au centre. Le bloc qui était censé servir de dortoir est inachevé, 24 millions Fbu manquent pour achever sa construction. Aujourd’hui, les enfants dorment à deux sur un petit lit », a-t-il déploré.
L’intégration sociale, programme phare du Centre Monseigneur Michael Aidan Courtney, est inachevée. La place pour les terrains de jeux est indisponible. Le centre de métiers est toujours inachevé. Les machines dont dispose le centre ne fonctionnent pas, faute de courant électrique suffisant. Comme ce coordinateur le souligne, un transformateur à moyenne tension est indispensable mais cela demanderait plus de 80 millions de nos francs. En plus de ces difficultés, ce centre ne dispose pas de moyens de locomotion. Il arrive que les élèves tombent malades pendant la nuit, alors qu’il n’ya pas de voiture pour les transporter à l’hôpital.
Malgré toutes ces difficultés, Frère Emile Hakizimana reste a ambitieux : « A l’ avenir, nous souhaitons faire l’extension et la décentralisation en construisant un centre similaire dans une autre province du pays ».
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