Via son ambassade à Bujumbura, le gouvernement américain a octroyé ce 6 décembre 100.000 $ dollars à l’Association burundaise pour le bien-être familial (Abubef) ainsi qu’une même somme à la Croix Rouge du Burundi pour appuyer leurs projets de lutte contre les violences basées sur le genre.
<doc6314|left>Les chiffres d’une étude nationale menée par le ministère des Droits de la personne humaine et du genre en 2009 montrent « qu’en période de conflit, 5,9% de femmes et filles ont déclaré avoir déjà été victimes d’une tentative de viol, tandis que 2,6% ont été violées », a tenu à rappeler, à titre illustratif, Benoit Nizigiyimana, chef du département soins et santé à la Croix Rouge du Burundi.
Une situation qui devrait interpeler tous car « ces violences, ainsi que la stigmatisation sociale qui en découle, constituent une entrave à la capacité des femmes de remplir pleinement leur rôle social et de contribuer à l’épanouissement de leur communauté », soulignera Samuel Watson, le chargé d’Affaire a.i de l’ambassade des Etats-Unis au Burundi lors de ces cérémonies qui se sont déroulées au siège de l’Abubef ce 6 décembre.
Le diplomate a profité de la campagne des 16 journées internationales d’activisme pour lutter contre les violences basées sur le genre pour officialiser la remise de l’aide de 200.000 $, rappelant au passage que cette lutte constitue « un des axes prioritaires de la politique étrangère américaine ».
La Croix Rouge du Burundi compte centrer son action dans la province de Kirundo qui, selon M. Nizigiyimana, est la plus touchée par ce phénomène : « Selon les données disponibles au premier semestre 2012, 104 cas de viols ont été référés aux structures de soins, 154 dossiers de cas de viols sont pendants devant la justice et 104 autres ont été réglés au niveau de la communauté », explique-t-il.
L’Abubef, quant à elle, compte couvrir les provinces de Bujumbura Mairie, Ngozi et Muyinga : « Le projet {‘’Burundi bw’ejo/Support young Women sexual and reproductive health and socioeconomic reinsertion of sexual violence survivors’’} a pour objectif général de contribuer à la réduction des violences basées sur le genre et la réinsertion sociale et économique des jeunes filles vulnérables », précise la présidente nationale de l’Abubef.
Ce projet financé par le gouvernement américain sera axé, entre autres, sur la vulgarisation des textes légaux et conventions internationales que le Burundi à ratifiés et qui visent la lutte contre les violences basées sur le genre. « De plus, nous poursuivrons et renforceront les activités habituelles de prévention et de prise en charge des violences sexuelles », conclut la présidente d’une association qui a déjà pris en charge, depuis 7 ans, plus de 1550 victimes des violences sexuelles, dont 78% des cas sont des jeunes.