Mercredi 12 mars 2025

Politique

Uprona : Quand ses vieux démons se réveillent

11/03/2025 0
Uprona : Quand ses vieux démons se réveillent
Olivier Nkurunziza et Tatien Sibomana lors de la journée de réunification de leurs camps.

À quelques mois des élections de 2025, le parti UPRONA fait face à une crise interne, à quelques revirements de situation sur fond de frustrations. Dans un communiqué publié jeudi 6 mars, l’aile dirigée par Tatien Sibomana dénonce certains agissements de la partie dite institutionnelle ’’Kumugumya’’. Le camp mis en cause réfute tout.

« Aucune réunion du bureau exécutif réunifié n’a jamais été organisée depuis le 25 mai 2024 jusqu’au jour du blocage définitif », s’insurge ce dirigeant du courant qui se dit de l’opposition au sein du parti UPRONA.

Pour Tatien Sibomana, l’aile institutionnelle dite « Kumugumya » n’a pas respecté ses engagements torpillant le processus de réconciliation initié pour redorer l’image de ce parti.
Selon lui, ce courant qui se dit l’opposition n’a jamais été associé dans aucune activité organisée. Ses accusations sont lourdes. Il les reproche de ’’manque de volonté et d’engagement dans le processus de réunification du parti Uprona, de spolier les biens du parti par la vente illégale des parcelles et de permanences du parti, de prioriser les intérêts personnels et politiques au détriment de l’unité du parti.

Ce n’est pas tout comme grief. D’après Tatien Sibomana, le camp dit institutionnel devient de plus en plus un groupe de mouvanciers et semble vouloir tout faire pour empêcher les autres membres d’exercer leur droit de se faire élire ou d’élire selon leur choix.

Face à ces allégations, le président du parti Uprona, Olivier Nkurunziza, défend l’unité du parti et la légitimité de ses actions. Selon lui, « le processus de rassemblement au niveau du parti UPRONA a totalement réussi ».

Il cite la présence de personnalités comme le Professeur Evariste Ngayimpenda et Fabien Banciryanino sur les listes électorales comme preuve de cette réussite :« Pour moi, il y a la réussite du rassemblement des Badasigana ».

Selon Nkurunziza, Tatien Sibomana semble avoir « des problèmes personnels. » Il affirme avoir demandé à Tatien Sibomana de fournir des listes de candidats, ce qu’il a fait. « Et il y a même ceux qui étaient avec lui, qui se trouvent sur la liste électorale », souligne-t-il.

« Difficile d’avoir un pied ici et un autre là-bas »

Il réfute les accusations d’exclusion, expliquant que le processus de rassemblement est long et nécessite de résoudre les blocages au fur et à mesure. Il mentionne que Tatien Sibomana et ses partisans ont choisi de ’’rejoindre la Coalition Burundi Bwa Bose, mais ils ont été refusés’’.
« Alors, vous voyez, quand on a toujours un pied dans l’UPRONA et l’autre dans la Coalition Burundi Bwa Bose, il devient très difficile de prendre une décision », analyse-t-il.
En ce qui concerne la vente illégale de biens du parti, Olivier Nkurunziza rétorque que « c’est pour chercher des arguments afin de convaincre l’opinion publique de la légitimité de sa décision ».

Il affirme qu’aucune plainte n’a été déposée en justice et que les ventes sont décidées collectivement pour valoriser les biens du parti et générer des revenus afin d’aider le parti.
« Nous sommes toujours ici pour valoriser les biens du parti. Il y a effectivement des investisseurs qui construisent sur des terrains que le parti leur concède. Après un certain temps, les bâtiments reviennent au parti. C’est un arrangement très avantageux », insiste-t-il.

« Tout ce qu’il peut dire, c’est seulement pour chercher des arguments, afin de drainer et galvaniser les personnes, pour désinformer la population burundaise et les Badasigana ».
Olivier Nkurunziza en appelle à l’unité et à la sagesse. Il conseille à Tatien Sibomana de mettre en avant l’intérêt du parti. « Chaque fois, il faut chercher à mettre en avant l’intérêt du parti au lieu des intérêts personnels ».

Malgré les tensions, le président du parti UPRONA olivier Nkurunziza insiste sur le fait que les portes sont « toujours ouvertes » pour ceux qui souhaitent revenir au parti.

Pour rappel, l’Uprona dit de « Kumugumya » et le camp de Tatien Sibomana se sont réunis le 25 mai 2024 après des années d’embrouilles. A cette occasion, Olivier Nkurunziza, président du parti Uprona, a annoncé qu’ils ont mis leurs divergences de côté pour mettre en avant l’intérêt supérieur du pays et de la nation.

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