A l’intérieur du parti du Prince Louis Rwagasore, une bagarre entre membres a entraîné la mort du jeune Boris Nzeyimana, un employé à Kumugumya, la permanence nationale de l’Uprona, ce 11 décembre. Dans une conférence de presse de ce mardi 13 décembre, Bonaventure Niyoyankana, président du parti, accuse le camp du mouvement dit de réhabilitation du parti d’être les « commanditaires » et les «exécutants » de cet ignoble acte. <doc2347|left>«C’est pour la première fois que des personnes viennent en pleine journée dans des véhicules connues (sans préciser lesquelles) et s’introduisent par force dans la permanence avec des gens, dans l’objectif de tuer », déplore Bonaventure Niyoyankana. Il souligne que c’est après une réunion tenue dans l’avant midi de ce même dimanche au Cercle universitaire que ces bourreaux sont venus exécuter ce plan ignoble sous prétexte de tenir une réunion qui, selon lui, n’était pas par ailleurs autorisée. Pour M. Niyoyankana, le motif qu’ils avancent, selon lequel ils étaient venus pour prendre un verre, n’est pas valable. « La justice doit faire son travail pour établir les responsabilités » D’après M.Niyoyankana, des enquêtes doivent être menées d’urgence pour établir les responsabilités et punir les coupables. Il promet de poursuivre l’affaire jusqu’au bout: « Le parti Uprona va incessamment porter plainte contre ces personnes qui ont violé nos lieux et qui ont tué avec préméditation, un de nos employés.» Un argument qui n’est pas rejeté par la partie adverse : «On se réjouit que M.Niyoyankana ait retrouvé la voie dans la justice. Nous croyons vraiment en la justice », a indiqué Evariste Ngayimpenda, un du mouvement pour la réhabilitation du parti. Pour lui, c’est la voie qu’ils ont toujours proposé et il accuse M. Niyoyankana de ne pas la suivre depuis longtemps: « Au lieu d’adhérer à cette logique, il a continué de mobiliser la police contre les militants du parti et faire fi aux statuts et aux textes réglementaires du parti». « S’il veut que le parti UPRONA renoue avec ses valeurs, qu’il cesse de faire garder la permanence par des policiers ou par des gens inconnus du parti Uprona et qu’il s’en remette aux textes qui lui donnent assez de voies de sortie », a insisté M. Ngayimpenda. Sur le fait d’avoir organisé et exécuter cet incident malheureux, M.Ngayimpenda se défend : « Nous n’avons jamais opposé la force à la force et nous ne le ferons jamais. C’est assez bizarre qu’il accuse d’autres de la violence alors que c’est lui qui a toujours monté la police contre nous. C’est parce que nous refusons la violence que nous l’appelons au respect des textes et ceux du parti UPRONA ne réserve aucune place à la violence », a-t-il fait remarquer. Pour Ngayimpenda, il faut que le Secrétaire permanent, Faustin Ndayishimiye, soit interrogé. Médiation des sages ? <doc2348|right>Quant à l’appel lancé ce mardi 13 décembre par quelques « bashingantahe » du parti en vue de mettre en place une médiation, M.Niyoyankana donne une réponse sèche : « Le parti Uprona n’est pas le CNDD-FDD où il y a un comité des sages. Tous les problèmes qui surgissent à l’intérieur du parti se résolvent à KUMUGUMYA. » Pour l’autre camp, c’est une offre très importante : « Nous la saluons de tous nos vœux », indique M. Ngayimpenda qui précise que Niyoyankana a donc le choix entre la tenue extraordinaire d’une assemblée générale où il se ferait élire pour mériter encore de nouveau la confiance des « badasigana » ou une médiation ou alors la démission puisqu’il se fait désavouer par les badasigana ».