Au moment où le Burundi se prépare à célébrer le cinquantenaire de son indépendance, au sein du parti du Prince Louis Rwagasore, héros de cette indépendance, l’union prônée par ce dernier cède de plus en plus la place à la désunion … <doc3076|right>Après la réunion tenue ce dimanche 19 février à Kumugumya par les comités provinciaux élus au cours des congrès provinciaux organisés par le camp contesté de Bonaventure Niyoyankana, président du parti Uprona, ses opposants regroupés au sein du mouvement de réhabilitation du parti réagissent et qualifient ces congrès de « pseudo- congrès ». Selon Evariste Ngayimpenda, un des membres de ce mouvement, ces congrès ont été organisés en violation flagrante des statuts du parti en particulier les articles 26 et 27 qui réglementent l’organisation des congrès provinciaux. D’après lui, l’article 26 précise très bien que "seul le comité central du parti est susceptible de convoquer des congrès provinciaux et déterminer les points à l’ordre du jour. Quant à l’article 27, il énumère selon lui, la qualité des membres qui prennent part dans les congrès provinciaux. C’est notamment les membres du comité central, les représentants du comité communal, les membres des conseillers communaux élus, la commission d’éthique et de discipline. Or, dans la lettre qu’il aurait adressée au ministre de l’intérieur, précise Evariste Ngayimpenda, M. Niyoyankana prétend que ces congrès ont été recommandés par la session du comité central du 20 mars 2011. « Ce qui est doublement faux », conteste-t-il. « Ce comité central n’a pas pu délibérer sur quoi que ce, étant donné que le même Niyoyankana n’a pas permis que ce congrès se déroule selon les dispositions du règlement d’ordre intérieur qui recommande qu’avant chaque session le comité central doit adopter son ordre du jour. L’ordre du jour n’ayant pas été adopté la réunion devenait de ce fait caduque », conclut-il. Ensuite, ajoute-t-il, même sans l’adoption de cet ordre du jour, la réunion s’est passée dans le vacarme le plus absolu si bien qu’aucune décision ne pouvait pas être prise. « Selon les statuts du parti, les comités centraux doivent se tenir tous les 4 mois. Si le parti fonctionnait normalement encore, il se serait déjà déroulé deux autres sessions du comité central jusqu’aujourd’hui », fait-il remarquer. Diviser pour régner Concernant la participation de quelques membres de ce mouvement de réhabilitation du parti dans ces congrès ou les réunions organisés par Niyoyankana, Evariste Ngayimpenda voit en cela une politique de ’’diviser pour régner’’. « Que Niyoyankana cherche à diviser les membres du mouvement de réhabilitation du parti Uprona, c’est de bonne guerre. C’est ce qu’il a toujours fait et continue à faire. Il a entrepris de corrompre des gens dans notre camp et il y a ceux qui ont accepté de le suivre, c’est tout à fait normal. Mais cela ne nous effraie pas du tout parce que nous sommes sûrs de la légitimité de notre combat ». Selon Edouard Nduwimana, ministre de l’Intérieur, les questions au sein de l’Uprona sont en train d’être réglées avec la tenue des congrès provinciaux et le congrès national qui s’annonce. Il conseille à ceux du mouvement de réhabilitation de l’Uprona de regagner l’autre camp et montrer réellement qu’ils veulent réhabiliter le parti.