Après plus d’une année, la Cour Suprême vient de se prononcer en faveur du mouvement de réhabilitation de l’Uprona. Le camp Niyoyankana ne s’avoue pourtant pas vaincu et le combat entre les frères ennemis continue.
<doc5183|left>La première plainte avait été déposée en juillet 2011, la 2ème en octobre 2011 et la 3ème en février 2012. Ce n’est qu’au mois de mai 2012 que les affaires ont pu être traitées en audience publique. Ce mercredi 11 septembre, la Cour suprême vient de se prononcer, annulant toutes les décisions de suspension ou de révocation des membres dirigeants à travers tous les organes. Elle a également ordonné l’annulation de tous les congrès communaux et provinciaux. En saluant l’attitude de la justice, Jean Baptiste Manwangari, chef de file du courant de réhabilitation de l’Uprona, dont la plupart des membres avaient été exclus des instances du parti, demande aux Badasigana (nom qu’on donne aux upronistes) de boycotter le congrès de Gitega prévu par le président de l’Uprona. Mais le camp de Bonaventure Niyoyankana, qui vient de faire un recours devant la Cour de cassation, ne semble pas inquiet le moins du monde.
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– [Conflit à l’Uprona : le ministre de l’Intérieur se contredit et sème la confusion->http://www.iwacu-burundi.org/spip.php?article3667]
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D’après un uproniste qui travaille à la première vice-présidence, la cour suprême s’est prononcé sur le fond des congrès communaux, alors que le mouvement de réhabilitation de l’Uprona avait porté plainte sur la forme de ces congrès, d’où le recours en cassation. D’après ce Mudasigana, l’erreur de la cour suprême n’est pas involontaire : « c’est une campagne orchestrée par une partie des Bagumyabanga à cause de la position de l’Uprona sur la composition de la nouvelle équipe de la CENI », indique-t-il, trouvant suspect que la décision de la cour suprême tombe à quatre jours de la date prévue pour le congrès.
<doc5184|right>Une bataille gagnée, mais la guerre continue …
«La décision de la Cour Suprême est susceptible d’appel. De toute façon, la réponse se trouve dans le congrès dont on garde maintenu l’agenda», indique Gaston Sindimwo, chef de cabinet adjoint à la première vice-présidence. Pour M. Sindimwo, c’est une gestion politico-judiciaire et le politique prime sur la justice.
Pourtant, pour Jean Baptiste Manwangari, le ministre de l’Intérieur ne devrait pas accompagner cette supercherie. Mais courte victoire pour le camp des Manwangari. Ce jeudi, le ministre de l’intérieur décide de permettre la tenue du congrès de Gitega le dimanche le 16 septembre pour élire les nouveaux dirigeants du parti, mais sans entériner ce qui en sortira, jusqu’à ce que la justice se prononce. Selon Kumugumya, cette décision du ministre est intervenue après un farouche bras de fer. Le camp Niyoyankana lui aurait indiqué que refuser la tenue du congrès, alors qu’ils sont dans leur, droit, risque de menacer le partenariat du Cndd-Fdd et son principal partenaire qu’est l’Uprona, à la veille de la conférence des bailleurs de fonds du Burundi à Genève.
Mais, pour Tatien Sibomana, toute cette gymnastique démontre une fois de plus la volonté du camp de Bonaventure Niyoyankana de détruire le parti.