Le président du parti MSP-Inkinzo reproche à l’Uprona de diviser la population pour des fins électoralistes. Le parti de Rwagasore nie les faits et parle d’un montage.
<doc4159|right>Tite Bucumi, président du parti MSP-Inkinzo, accuse le parti Uprona de réagir sur certaines questions sensibles dans la perspective de l’après 2015. Il affirme être en possession d’une partie du document de travail que les membres de l’Uprona ont utilisé, le 19 dernier, dans la retraite de Gitega. Selon ce document brandi par le président du MSP-Inkinzo, les membres de l’Uprona veulent concentrer les efforts sur la CNTB, la PNB et la CVR. Ils proposent de supprimer ou affaiblir la CNTB, en diminuant sa compétence et en lui retirant les éléments les plus gagnés à la cause de la restitution.
D’après ledit document, il faut empêcher la CNTB de poursuivre un certain nombre d’actions qui affaiblissent ce parti, alors que c’est un partenaire incontournable et indispensable du gouvernement. Ceux qui étaient présents dans cette retraite, selon toujours ce document, vont orchestrer une campagne médiatique pour disqualifier la CNTB auprès des populations, en particulier les rapatriés et les résidents des provinces du Sud.
« Que l’Uprona prouve le contraire ! »
Tite Bucumi affirme que ce document de travail a été préparé par l’Uprona. «Nous l’avons reçu de la part de nos amis membres de ce parti, présents dans la retraite », soutient-il. Le président du MSP-Inkinzo indique être en train de chercher l’intégralité du document, même si cela n’est pas facile. Il constate que le parti de Rwagasore divise les gens pour remporter les élections de 2015. Tite Bucumi se dit prêt à comparaître devant la justice, si l’Uprona porte plainte contre lui.
« C’est une manipulation »
Faustin Ndayishinguje, secrétaire exécutif permanent de l’Uprona, balaie du revers d’une main les allégations de M.Bucumi. Pour lui, la retraite avait pour objectif de discuter des questions de l’heure, y compris le fonctionnement de la CNTB. « Les conclusions tirées n’étaient pas de nature à provoquer des heurts entre différentes catégories de la population », rassure-t-il. Pour Faustin Ndayishinguje, elles exhortent la population à la vigilance vis à vis des actions menées par la CNTB, car elle est mal dirigée. Il estime que cette sortie médiatique est une façon de faire comprendre aux gens que ce parti existe encore.
<doc4161|left>Les dessous d’une accusation
Des sources fiables font savoir que l’accusation de Tite Bucumi envers l’Uprona, président du parti MSP-Inkinzo, est une façon de se racheter. En effet, en août 2011, 27 membres de la CNTB dont M. Bucumi contractent un crédit collectif auprès d’une banque locale. D’après nos sources, chacun reçoit une somme de 10 millions de Fbu. De ce fait, précisent-elles, tous les salaires devraient être domiciliés à cette banque. Cependant, Tite Bucumi, à l’insu du reste du groupe, change de banque et y contracte un autre crédit. La 1ère banque, confient d’autres sources concordantes, apprendra cette violation de procédure et demandera des explications à la CNTB. Le comportement de cet agent de la CNTB aurait fortement déplu au président de cette institution, Mgr Sérapion Bambonanire. Nos sources indiquent que, pour obliger Tite Bucumi à s’acquitter de sa dette, ses collègues auraient saisi son véhicule.
D’autres sources fiables soutiennent que le pouvoir n’aurait pas apprécié la façon dont le président du MSP, parti membre de la CELAT (Coalition pour des Élections Libres, Apaisées et Transparentes) – pro Cndd-Fdd – s’est comporté en désavouant Melchiade Nzopfabarushe, président du Forum permanent de Dialogue des Partis politiques (FDP).
Pour regagner la confiance auprès de son patron et du parti au pouvoir, nos sources indiquent que la meilleure façon, selon lui, était de monter l’Uprona contre eux. Profitant surtout du climat malsain entre le parti du Prince Louis Rwagasore et Mgr Bambonanire sur le partage des terres entre rapatriés et résidents. Nos sources vont jusqu’à douter de l’originalité du document que Tite Bucumi attribue à l’Uprona. Selon elles, il s’agirait d’une pure et simple manipulation politique.
Interrogé par Iwacu, Tite Bucumi rejette catégoriquement toutes ces accusations. Il parle d’un montage de l’Uprona.
Sérapion Bambonanire, président de la CNTB, estime qu’il ne peut pas s’exprimer à propos d’un document qu’il n’a pas rédigé.