Tension au sein de l’Uprona de l’opposition. Le président de ce parti a été suspendu de ses fonctions. Une décision nulle et sans effet, selon Charles Nditije.
« Le président actuel reste Charles Nditije,» martèle Bonaventure Gasutwa, le fraîchement nommé par Charles Nditije comme porte-parole de l’Uprona de l’opposition. Selon lui, ceux qui ont pris cette décision de suspendre le président du parti n’en avaient pas les compétences. «Ce ne sont que des gens avides de pouvoir qui veulent se positionner pour occuper quelques places dans les institutions. »
Le camp du vice-président, Evariste Ngayimpenda ne l’entend pas de cette oreille. « La suspension de Charles Nditije au poste de président s’est faite selon les textes qui régissent ce parti, » affirme Tatien Sibomana, bras droit de Ngayimpenda. Selon lui, le bureau exécutif du comité central a fait son travail en bonne et due forme. « Le président du parti de l’Uprona de l’opposition est Evariste Ngayimpenda. »
Les griefs reprochés à Charles Nditije sont notamment sa volonté de gérer le parti comme s’il en était le fondateur. Il est également accusé de confondre le parti Uprona au Cnared. « Si le parti Uprona ne prend jamais de position officielle à travers ses organes et qu’il se contente des communiqués de Pancrace Cimpaye, ce sera la fin de l’Uprona au profit de la plateforme.»
Tout s’est enchaîné très vite
Le conflit fait surface avec la session de dialogue convoquée par le facilitateur dans la crise burundaise au début de cette année. Charles Nditije adhère au boycott lancé par le Cnared. Pas de dialogue tant que l’ancien président Mkapa en assure la facilitation. Sauf qu’à Bujumbura, Ngayimpenda et sa clique sont plutôt favorables au dialogue. Ils décident donc de se réunir pour statuer sur Arusha. La décision est prise. L’Uprona doit participer.
Nditije décide alors de se défaire du porte-parole Tatien Sibomana. La raison avancée par le président de ce parti est que Tatien Sibomana a décidé de répondre à l’invitation du facilitateur Mkapa malgré son interdiction. « J’ai les compétences de le démettre de ses fonctions car c’est moi et, non le Comité exécutif, qui l’ai nommé à son poste. »
Evariste Ngayimpenda, le vice-président de ce parti convoque pour sa part une conférence de presse. Il indique que la décision de répondre à l’invitation du facilitateur Mkapa a été décidé par le Comité exécutif. « Celui-ci a sommé Tatien Sibomana à y participer. Il ne doit pas être démis de ses fonctions pour une décision prise par ce comité.»
Sauf que Charles Nditije continue sur sa lancée et décide en date du 15 janvier la nomination de Bonaventure Gasutwa et Emmanuel Nkengurutse, respectivement porte-parole et porte-parole adjoint du parti.
La guerre des textes
Chaque camp veut avoir raison, et c’est l’autre qui a tort. Quitte à exploiter à sa sauce les dispositions statutaires du parti. Mais au final qui a raison ?
Selon le camp Nditije, la suspension de celui-ci n’a pas respecté les normes. Selon Gasutwa, le président et son vice ont été mis en place par le comité central du parti. Celui-ci ou alors le congrès ont les prérogatives de le suspendre. « Ce n’est pas au Bureau exécutif, qui est à l’échelle inférieure de le faire. »
Quand bien même ce Bureau serait compétent, le quorum n’a pas été atteint, toujours selon Gasutwa. « Les 23 signatures sont insuffisantes pour plus de 80 membres constitués en 2014.»
Il dit non fondées les raisons avancées par le camp adverse comme quoi les abandons et l’exil ont diminué le nombre des membres du bureau. « Qui peut affirmer qu’ils ont abandonné ? Et que ceux qui sont exilés ne travaillent pas ? »
Le camp Ngayimpenda-Tatien balaie ces allégations d’un revers de main. Texte à l’appui. Pour Sibomana, le règlement d’ordre intérieur du bureau exécutif du Comité central du parti Uprona, en son article 3, stipule que « les réunions de ce Bureau sont convoquées par le président du parti ou son vice-président,.. »
Pour ce qui est de la validité des réunions, l’article 7 indique que les membres du Bureau Exécutif délibèrent valablement si au moins la majorité des 2/3 des membres est présente.
Concernant la prise de décision, le consensus est une possibilité. Et à défaut, la majorité des 2/3 des membres présents, selon son article 8.
Selon Tatien Sibomana, suite aux différentes crises cycliques, le bureau exécutif du comité central de l’Uprona qui comptait auparavant 71 membres, a connu des perditions. Ainsi, il y a eu 3 morts, dont feu Manwangari.
Certains ont abandonné. Ils sont au nombre de 6. Il s’agit de Thérence Sinunguruza, Bonaventure Niyoyankana, Eugène Ndaro, Victoire Ndikumana et un certain Méthode de Mwaro. Ceux-là ne participent plus et ne sont pas allés dans l’Uprona des institutions.
9 membres ont été contraints à l’exil et ne participent plus à des réunions. « Et si on leur demandait quel camp ils choisissent, il n’est pas évident qu’ils optent pour Nditije », affirme Tatien Sibomana. Il s’agit de Baribwegure Pie, Aline Ngendankazi, Poppon Mudugu, Thérence Ndikumasabo, Cathérine Mabobori, Kabura François, Bigirindavyi Thierry, Emmanuel Nkengurutse et le président Charles Nditije.
Contacté pour confirmer son éloignement de la scène politique, Bonaventure Niyoyankana indique « regarder de loin cette triste saga, depuis ma démission ». Assez remonté par ce qui se passe, il conclut : « Je n’appartiens à aucun Uprona, que ce soit celui de Nditije, de Ngayimpenda ou encore de Gashatsi… Je pourrais revenir si c’est pour réparer le parti et l’unifier.»
En clair, selon Tatien Sibomana, le fameux Bureau compte 18 perditions et 30 qui sont restés au pays pour un total de 48 membres. Les 23 autres sont allés gonfler les rangs de l’Uprona institutionnel.
Ainsi donc, sur les 30 membres du bureau exécutif du comité central de l’Uprona, le quorum requiert les 2/3, soit 21 signatures. « Nous avons dépassé le quorum, avec 23 signatures.»
Décryptage
Les deux clans sont loin d’enterrer la hache de guerre. Et cela quoi qu’en disent les textes. L’opinion voit avec inquiétude se profiler à l’horizon le spectre qu’elle ne connaît que trop bien : la « nyakurisation ». Cette fameuse scission d’un parti en deux. En effet on voit mal Nditije encore moins Ngayimpenda jeter l’éponge et laisser à l’autre les commandes.
Quant à la question concernant le dialogue en cours, il est clair que le réalisme politique requiert la participation de ce parti aux sessions d’Arusha. La décision de Nditije de les boycotter a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Les enjeux sont trop importants pour faire l’autruche. Cette posture risque de plus nuire au camp de Nditije. Le danger étant de se retrouver isolé, faute d’alternatives à proposer à ses militants.
Dans tous les cas, alors que les échéances électorales de 2020 se dessinent, de pareils désaccords risquent d’être contre-productifs. Ce parti étant quand même l’une des formations les plus fortes de l’opposition. Sans le savoir, ils sont en train de faire le bonheur des autres. A commencer par le frère ennemi, l’Uprona institutionnel.
NGAYIMPENDA et SIBOMANA n’ont aucune crédibilité surtout quand ils disent qu’ils représentent les intérêts de la minorité Tutsi. D’une part personne ne les a mandatés pour le faire et d’autre part le problème du Burundi n’est pas un problème de minorité Tutsi et de majorité Hutu. C’est un problème politique lié au non-respect des textes qui règlementent la vie politique de notre pays surtout depuis le 28 Aout 2000. Ce problème s’est manifesté essentiellement avec le 3è mandat de Mr NKURUNZIZA qui, pour y arriver, a utilisé le mensonge et la manipulation des institutions à outrance. Depuis quelques temps déjà, lui et ses amis sont à la manœuvre pour faire de la crise dont ils sont eux-mêmes responsables, un problème tribalo-ethnique. A mon avis, cette manœuvre dilatoire a complètement échoué. L’opposition à ce 3ème mandat de trop est multi-ethnique faite de Hutus (surtout) mais de Tutsi aussi. La répression sauvage de la minorité Tutsi rentre dans ce contexte de vouloir tribaliser à coute que coute la crise politique en cours liée au 3è mandat dont l’auteur principal (les autres ne sont que des co-auteurs) est Mr NKURUNZIZA lui-même et personne d’autre. Cette stratégie, en réalité soutenue par un groupe de gens autour de Président fondateur, et qui le font pour des intérêts purement égoïstes et personnels (entre autre défense des biens mal acquis) est entrain aussi de voler en éclat car la population burundaise à majorité Hutu ne suit pas et n’est même pas intéressée. La majorité silencieuse de la population reste unie sinon les massacres de masses par paysans interposés auraient déjà commencé.
Tenons bon, refusons la parole aux divisionnistes comme NGAYIMPENDA et SIBOMANA. On est proche du but et notre pays s’en sortira plus fort que jamais. Que ceux qui commettent des crimes au nom des partis politiques auxquels ils appartiennent sachent que le coup de sifflet final c’est pour bientôt et que chacun répondra individuellement (et non collectivement) de ses actes devant la justice burundaise ou internationale. En ce qui me concerne, je suis convaincu, que les criminels qui endeuillent le Burundi et qui sont souvent connus, n’auront pas le dernier mot.
« ….deuxièmement la soutenir au nom du Gouvernement dans les initiatives de développement tel que promis par le Père de la Nation, Son Excellence Pierre NKURUNZIZA… » ! Père de la Nation, Umwami w-Uburundi,…Raba aho 1er vice-président ageze muvyiyumviro. Ingendo iracari ndende muvyiyumviro. None mushaka ibindi bikomere gute ivyiyumviro vyabakuru bigeze aho ?
https://bujumburanewsblog.wordpress.com/2017/02/13/le-vice-president-a-effectue-les-travaux-communautaires-avec-la-population-de-bungendana/
La vérité finira par se faire savoir! Voilà la vraie image (caméléon) des hommes politiques qui ont dirigés le Burundi pendant 40ans!
Et ceux d’avant et d’apres les 40 ans?
Quelle est leur image?
@ Ntazizana,
Connaissez-vous la signification de l’héritage ou de la succession? Vous avez déjà la réponse!
Vous savez pourquoi il y a tous ces déboires dans les partis politiques ? Les intéressés baraba amaronko bazohakura et non l’intérêt des peuples ! Isomere ibi : http://www.lemonde.fr/afrique/article/2017/02/13/en-rdc-l-industrialisation-freinee-par-la-corruption_5078790_3212.html
CHARLES NDITIJE,Turi inyuma yawe?
Najewe buko komera Nditije wacu
MUGA NOMUHANURA KO YARONDERA SON ADJOINT BAKAVUGANA KUGIRA BAREKE KWISUBIZA INYUMA NKIBIRENGE