Alors qu’on croyait que le cinquantenaire avait calmé et réconcilié les antagonistes, ces derniers chargeaient en fait de plus belle leurs batteries pour de nouvelles frappes… <doc2139|right>Le président de l’Uprona vient de suspendre plusieurs gros poissons des organes du parti, y compris Yves Sahinguvu, l’ancien premier vice-président du Burundi, deux députés, ainsi que près de la moitie des membres du bureau exécutif, et plusieurs représentants provinciaux dudit parti. Elie Baranyikwa, premier secrétaire du parti à Bujumbura rural, récemment suspendu, ne semble pas surpris le moins du monde:« c’est la suite du programme de Niyoyankana de mettre en place des gens qui lui sont fidèles et qui voteront pour lui pour le mandat suivant.» Et il donne comme exemple la façon dont Bonaventure Niyoyankana a organisé la mise en place des comités communaux, élus par des non Badasigana, avec l’aide de la Première vice-présidence, et de certains députés comme Bonaventure Gasutwa : « ce sont des gens qui avaient pourtant lutté pour la réunification du parti, mais qui veulent le détruire aujourd’hui. » « La décision de nous suspendre est nulle et non avenue, les motifs avancés sont faux et l’organe qui l’a décidé est illégal », ajoute Sosthène Nkurunziza, premier secrétaire de l’Uprona à Muyinga, et membre du bureau exécutif du parti. Pour lui, Bonaventure Niyoyankana a toujours voulu écarter ceux qui dénoncent la mauvaise gestion du parti : « prétendre qu’il nous suspend à cause de nos absences dans les réunions n’est pas valable ; seul un congrès peut le faire et il ne veut pas en appeler un. » « S’ils ont proclamé au ministère de l’Intérieur qu’ils ne me reconnaissent pas et me destituent, ils se sont suspendus eux-mêmes, nous n’avons fait que le constater. Ils se sont piégés eux-mêmes et ne savent plus comment s’en sortir », rétorque Bonaventure Niyoyankana. Quant aux élections, il indique qu’il ne les craint pas, puisqu’il a toujours eu des responsabilités dans le parti en étant élu, contrairement à nombre de ses détracteurs.