Trois membres du parti UPD sont détenus à la prison centrale de Mpimba depuis le 12 juillet 2011. Ils sont accusés de coups et blessures sur deux lieutenants de Zédi Feruzi, le président soutenu par le ministre de l’Intérieur.
Depuis le mardi 12 juillet 201, la bataille pour le contrôle du parti UPD connaît ses premières victimes. Trois militants de ce parti ont été écroués à la prison centrale de Mpimba. Léopold Habarugira, Aimable Mutabazi et Gikoro Hassan sont accusés de coups et blessures contre Abdul Kassim et Dieudonné Cimpaye, deux lieutenants de Zédi Feruzi, le président du parti soutenu par le ministre de l’intérieur. Les faits se sont passés le 26 juin dernier à l’hôtel Hastotel, à Mutanga Nord, où une foule de militants fidèles à Chauvineau Mugwengezo, avaient accouru pour empêcher la tenue d’une conférence de presse de l’autre camp.
« Battus par des femmes »
Selon des témoins de la scène, les deux dirigeants de l’UPD Abdul Kassim et Dieudonné Cimpaye ont bel et bien été battus ; mais…..par des femmes. « Elles étaient folles de rage ; elles sont entrées dans la salle, ont déchiré la nappe de table et s’en sont prises aux deux émissaires de Zedi Feruzi qu’elles accusaient d’être vendu au Cndd-Fdd », raconte un travailleur de Hastotel. Cette version semble être confirmée par une vidéo d’un reportage brut de la Radio Télévision Nationale du Burundi. A aucun moment, l’on ne voit les trois personnes qui viennent d’être écroués à Mpimba après une semaine de garde à vue au Bureau spécial de Recherche(BSR).
Une plainte téléguidée
Selon les trois nouveaux locataires du pénitencier de Mpimba, la plainte a été déposée par Zédi Feruzi… alors que ce n’est pas lui qui a été agressé. Et curieusement, « lors des interrogatoires à la police, nos accusateurs n’ont pu montrer ni blessures ni aucun papier médical attestant qu’ils se sont fait soigner », explique l’un des trois prévenus. Selon des sources proches du parti au pouvoir, deux camps s’opposent. Certains estiment que le dossier est vide et qu’il n’y a de raison de les garder sous les verrous. D’autres, par contre sont catégoriques : on a affaire à des fidèles d’Hussein Radjabu, notamment Léopold Habarugira, qu’il ne faudrait pas rater.
Par ailleurs, fait remarquer un analyste, l’embastillement des trois membres de l’UPD procède de la stratégie pour soutenir Zédi Féruzi, l’homme qui, en annonçant la suspension de Chauvineau Mugwengezo du poste de secrétaire général, a aussi pris ses distances avec l’ADC-Ikibiri. « Nous ne nous laisserons pas faire », lance pour sa part un jeune homme homme du camp anti-Feruzi.