Samedi 23 novembre 2024

Société

Université du lac Tanganyika : une pénalité de retard dans le paiement du minerval

16/06/2021 1
Université du lac Tanganyika : une pénalité de retard dans le paiement du minerval
Evariste Ngayimpenda : « Je peux retirer cette pénalité de retard mais que les étudiants soient en ordre »

Des étudiants de l’université du lac Tanganyika dénoncent une demande exagérée d’amende suite au retard de paiement des frais de scolarité. Le recteur de l’université Evariste Ngayimpenda s’explique.

« L’université exagère avec ses amendes. On les paie en pourcentage. Avant c’était à 5 % mais ils ont augmenté, c’est 10 % aujourd’hui de pénalité. Si une tranche est de 120.000 francs burundais, il faut ajouter 12.000 BIF », se plaint une étudiante de l’université du lac Tanganyika.

Cela va faire à peu près 2 ans que l’ULT exige aux étudiants qui ne sont pas en ordre avec les frais d’inscription et de scolarité de payer des amendes. Une mesure qui n’est pas appréciée par certains étudiants et parents dont leurs enfants fréquentent cette université privée : « Certains d’entre nous travaillent pour pouvoir se payer les frais de scolarité et c’est difficile d’avoir une telle somme. Mais arriver à un point d’en rajouter les amendes dans le payement, je pense que c’est exagérer », explique un étudiant interrogé.

Même son de cloche chez les parents : « J’ai été étonnée. Une université qui colle des amendes à ses étudiants ? Oui nous aimerions que nos enfants fréquentent des meilleurs établissements mais il faut qu’ils comprennent qu’on traverse une crise économique où allons-nous trouver tout cet argent », s’interroge une mère qui a un jeune homme fréquentant cette université.

Mais les amendes de cette université ne se limitent pas seulement au retard de paiement de frais de scolarité, même quand les étudiants, après avoir payés le minerval, trainent pour présenter le bordereau aux comptables de l’université, il y a pénalité : « Ils ont juste un délai de 5 jours pour présenter leurs bordereaux », laisse savoir le recteur de l’ULT Evariste Ngayimpenda.

« Je négocie toujours avec les étudiants »

Selon Le recteur de l’université, Evariste Ngayimpenda, c’est grâce à l’argent des étudiants que l’université fonctionne et le bon terme à utiliser lorsqu’une amende leur est collée est « pénalité de retard ».
Et un étudiant qui n’est pas en ordre avec les frais de scolarité, comme il continue de l’expliquer, devrait être suspendu pour les cours et les examens.

D’après lui, il y a des parents et étudiants qui apprécient cette mesure : « Pendant qu’il y a des étudiants et parents qui se plaignent, il y en a ceux qui disent que le système leur convient », explique-t-il et d’ajouter : « Quand on gère une institution, on ne gère pas des individualités, on gère l’institution dans son ensemble ».
Toujours dans sa réaction, le recteur explique qu’il consulte ses étudiants avant de prendre des décisions leurs concernant : « Moi je ne fais rien sans expliquer cela aux étudiants, même quand je vais augmenter le minerval je négocie avec les étudiants », dit-il.

Mais cette pénalité de retard n’est pas exigée pour les étudiants qui ont pu expliquer avant leurs difficultés de payer les frais de scolarité : « Quand un étudiant n’est pas en ordre avec les frais de scolarité, on lui demande de venir le dire et l’expliquer et on lui accorde une dérogation. Et je n’ai jamais exigé une pénalité à un étudiant qui a expliqué qu’il avait des difficultés pour payer ses frais de scolarité »
Evariste Ngayimpenda demande aux étudiants qui veulent que cette mesure soit levée d’être en ordre : « Je peux retirer cette pénalité de retard même dès demain mais qu’ils me promettent qu’ils seront en ordre avec le minerval ».

Forum des lecteurs d'Iwacu

1 réaction
  1. Albert Rugwe

    Et alors?
    La mesure prise par le recteur Ngayimpenda est d’application dans beaucoup de pays du monde. Si c’est pas à l’université c’est dans tous les autres secteurs de la vie .
    Un burundais dont je tais le nom a oublié d’oblitérer le ticket de métro à Bruxelles et à la sortie suivante les contrôleurs ont fondu sur lui. Il signa le procès verbal et une amende à payer. Comme il lui reste à peine une semaine pour quitter le royaume, il s’est dit que le peu d’argent qui lui restait est pour la robe de sa femme, donc pas question de payer. . Une décennie plus tard, il a eu la chance de retourner en Belgique. Les contrôleurs ne se souvenaient plus de ce Monsieur mais le fisc avait gardé jalousement son nom. Au lieu de 10 euro il a déboursé 250, de quoi acheter plusieurs robes pour sa femme et pour les autres amies.
    Tout en comprenant la situation financière difficile de certains parents, on ne peut pas vouloir le beurre et l’argent du beurre en même temps . Les enseignants, les consommables et autre matériel didactique sont payés à partir de ce minerval. Il faut se bousculer et être en ordre ou alors attendre que les jours soient meilleurs pour faire des études universitaires.
    Rugwe

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Question à un million

Quelle est cette personne aux airs minables, mal habillée, toujours en tongs, les fameux ’’Kambambili-Umoja ’’ ou en crocs, les célèbres ’’Yebo-Yebo’’, mais respectée dans nos quartiers par tous les fonctionnaires ? Quand d’aventure, ces dignes serviteurs de l’Etat, d’un (…)

Online Users

Total 2 404 users online