Suppression du petit déjeuner, une représentation estudiantine imposée… Le 54ème anniversaire de l’indépendance arrive au moment où les étudiants vivent « un calvaire. »
Février 2016. Bye bye le petit déjeuner. La mesure tombe le 6 janvier au grand dam des étudiants. Pour ne pas succomber à la faim, quelques-uns ont recours à un plan B : ils font du thé dans leurs chambres à l’aide de chauffe-eau électriques et en font un petit business.
Aussitôt mise au courant, l’administration ne tarde pas à y mettre un terme. Désormais, plus de courant pendant la journée dans les résidences universitaires.
21 avril 2016. Le recteur de l’UB met en place la représentation générale des étudiants normalement issue des élections. Ces dernières venaient d’être chambardées volontairement. Les étudiants affirment à l’unanimité que 80% des étudiants de cette représentation étaient des Imbonerakure.
« Dans un pays démocratique comme le nôtre, je ne peux pas m’engager dans une représentation non issue des élections », affirme un de ces représentants qui venait de démissionner. Jusqu’aujourd’hui, il n y a pas de représentation estudiantine légitime à l’UB.
Absence de liberté d’expression …
Un étudiant de l’UB affirme que la 54ème indépendance arrive au moment où les étudiants traversent une « très mauvaise passe ».
Selon lui, les étudiants ne peuvent plus se confier facilement à l’administration. « Nous avons peur d’être menacés ». De surcroît, il n y a pas de représentation estudiantine légitime. Or, c’est cette dernière qui devrait être leur porte-parole. « On dirait que l’administration le fait exprès pour nous malmener », lâche cet étudiant.
Depuis la crise, poursuit-il, nous vivons un calvaire : des étudiants sont morts lors des manifestations, d’autres ont fui et abandonné leurs études. Les prix des denrées augmentent et la bourse reste inchangée. Sans oublier que les locataires ne sont plus capables de payer leurs loyers.
Pire, l’administration croise les bras face aux doléances des étudiants. Cet étudiant désespère : « Notre avenir est en jeu ! »
Signalons qu’au moment où nous mettons sous presse, environ 700 étudiants de la faculté des Sciences et Ingénieurs, 2ème et 3ème année, viennent d’être renvoyés « parce qu’ils ont fait grève. »
Affaire gribouillis : tolérance zéro même aux mineurs
A l’approche de la commémoration du 54ème anniversaire de l’indépendance, le phénomène des gribouillis a vu le jour. Des élèves tant de la capitale que de l’intérieur du pays se sont vus renvoyer ou emprisonnés pour avoir gribouillé la photo du numéro Un burundais dans des manuels scolaires.
Yeux crevés, des messages : « Non au 3ème mandat », Intumva (le sourd), Nkurumbi (mauvaise nouvelle), Tuveko! (Dégagez!)… peut-on lire sur la photo du président de la République dans les livres des sciences humaines de la 9ème fondamentale.
Cinq classes ont été renvoyées au Lycée Communal Ruziba, le 1er juin. Quelques jours après, le même phénomène se remarque au lycée communal Muramvya. Onze élèves soupçonnés seront ensuite emprisonnés et six d’entre eux se retrouvent derrière les barreaux jusqu’aujourd’hui.
Des etudiants de l’universite, qui se laissent « intimides » par le Recteur, bon on doit respecter leur choix. Mais, « Ubugabo burihabwa », opprimes, ils etudieront…. pour devenir qui enfin?
Et quand est-ce qu’ils seront assez murs pour braver la peur d’etre diriges par des Imbonerakure au campus??? Seront – ils prets a oser rever pour prendre la releve un jour? Uwigize umukubuzo bamuyoza umwavu! Quelle sera leur valeur au pays? Une chose, la violence et la greve ne sont pas la seule solution a tout probleme pose.
ATTN: Clarisse Shaka
« parce qu’ils ont grevé. »
C’est plutôt parce qu’ils ont fait grève. Grever n’a rien à voir avec la grève. Du latin « gravare: alourdir », grever signifie entre autres:
Soumettre quelqu’un, un groupe, un pays à des charges excessives. Ex: grever un pays de lourds impôts.
En parlant d’une charge financière, peser lourdement sur quelque chose. Ex: Mesures qui grèvent lourdement l’économie du pays.
C’est mon humble clin d’œil -)