Le ministre de l’Education nationale et de la Recherche scientifique, Gaspard Banyankimbona, alerte sur une situation socio-professionnelle explosive qui prévaut à l’Université du Burundi (UB).
« Pour sauver l’Université du Burundi qui tend vers une situation de de dégénérescence, nous sollicitons l’implication de la plus haute autorité pour décanter cette situation et si possible sursoir à cette mesure afin de préserver un climat de travail apaisé et serein à l’Université du Burundi. » Lit-on dans une correspondance du ministre en chargé de l’enseignement supérieur Gaspard Banyankimbona, du 30 septembre 2020, adressée au premier ministre. La mesure dont il est question dans cette lettre est la suspension, depuis le mois d’avril 2020, de la pension de retraite pour le personnel de l’Université du Burundi. Depuis, le ministre fait savoir qu’un climat de mécontentement règne au sein du personnel.
Gaspard relève des conséquences prévisibles de cette situation : fuite des enseignants vers les universités de la sous-région ou vers les universités locales privées qui offrent de meilleures conditions salariales ; ce qui est susceptible de paralyser les activités d’enseignement et de recherche. En plus, I ’écroulement du cycle de master et de l’Ecole doctorale qui viennent de naître il y a à peine trois ans par manque d’enseignants, de promoteurs de mémoires ou de thèses.
Le ministre souligne qu’à entendre les mécontentements du personnel ces derniers jours, des revendications syndicales pressantes pouvant dégénérer en mouvements de grève sont prévisibles. De plus, la plupart des assistants partis en formation risquent encore une fois d’y rester, ce qui constituerait une perte énorme pour l’UB et pour le pays.
Des statuts du personnel qui avaient réglé tant de problèmes
Le ministre rappelle que les personnels de l’Université du Burundi sont régis par des statuts âprement négociés pour effectivement éviter ce genre de conséquences. L’article concernant une pension de retraite stipule que : « la mise à Ia retraite prend effet au terme de I ‘année au cours de laquelle l’âge limite a été atteint. Une fois admis à la retraite, Ie membre du personnel jouira d’une allocation de retraite équivalent à son dernier traitement d’activité pendant 6 mois. A I ‘expiration de cette période, Ie membre du personnel bénéficie d’une pension de retraite représentant 75% de son dernier traitement d’activité ; l‘Université ne prenant alors en charge que la partie complémentaire à celle que le régime des pensions lui verse suivant la loi « .
Selon le ministre Banyankimbona, ce nouveau statut a permis que la paix et ta stabilisation socio-académique soient une réalité à l’UB. « En effet, depuis la mise en place de ces nouveaux statuts, aucun mouvement de revendication du personnel n’a été observé. Cependant, la mesure prise de supprimer cette pension de retraite sans préparation préalable des bénéficiaires crée déjà une situation explosive qui risque de ressusciter le mauvais climat évoqué ci-dessus. »