La Régie des œuvres universitaires leur demande de vider les chambres afin qu’elles soient attribuées aux externes qui se présentent aux cours.
La direction de la Régie des œuvres universitaires (ROU) sort deux communiqués, le 19 avril. Le premier demande aux étudiants externes non-grévistes et désireux d’occuper une chambre dans une résidence universitaire d’adresser une demande y relative au directeur adjoint chargé de l’encadrement et de la sécurité à l’Université du Burundi. « Les demandes seront analysées, selon l’ordre de leur dépôt et dans les limites des places disponibles », précise le communiqué signé Anatole Nzinahora, directeur de la Régie des œuvres universitaires.
Dans le second, ce dernier demande aux étudiants internes grévistes de reprendre les activités académiques au plus tard ce vendredi 21 avril à 8h30. « Passé ce délai, les chambres leur seront retirées afin de les attribuer à ceux qui en ont besoin pour des fins académiques. »
Un des représentants des étudiants en grève se dit habitué à de telles mesures, depuis le début de la grève. « On nous chasse des campus universitaires, on nous refuse le droit aux cartes de résidence, aux cartes de restauration. Une telle attitude est pour nous inqualifiable», se lamente un représentant des étudiants en grève.
« Une arme de division »
«L’objectif est de détourner les étudiants de la cause de la grève pour ne voir que ces chambres qui leur seront attribuées », analysent des étudiants grévistes.
Un étudiant sous couvert d’anonymat soutient qu’une réponse positive n’est pas envisageable du moment que cinq de leurs représentants sont en prison. De surcroît, d’autres sont exclus de l’Université du Burundi.
Pour Evrard, un autre délégué, le retrait des chambres, la rétention de la bourse, et la confiscation des cartes de restauration constituent, depuis longtemps, une arme pour diviser les étudiants qui essaient de réclamer leurs droits. « Si les étudiants choisissent de se présenter aux cours pour ne pas se voir retirer leurs chambres, nous n’allons pas les empêcher. Ils en ont le droit. Nous exécutons leur volonté. »
Les étudiants contactés déplorent le fait que les autorités de l’Université du Burundi ne privilégient pas le dialogue pour une sortie de crise.
Quant au directeur adjoint chargé de l’encadrement et de la sécurité à l’UB, il a convoqué une réunion à l’intention des délégués des classes de toutes les facultés et instituts, ce jeudi 20 avril 2017.