Des étudiants de l’Université du Burundi, surtout ceux des classes terminales, déplorent que des années académiques dépassent 12 mois alors qu’ils ne continuent pas de percevoir la prêt-bourse. Ils appellent le gouvernement à résoudre le problème de manque d’enseignants dans cette université.
« Nous avons reçu la dernière tranche de la prêt-bourse au mois de novembre dernier, alors que nous avions encore deux cours à étudier pour cette année et des examens à faire. Depuis, nous ne bénéficions pas de la prêt-bourse et l’année académique n’est pas encore terminée. Nous vivons dans des conditions très misérables », confie un étudiant en Master dans la Faculté des Lettres et Sciences humaines.
Selon lui, dans les contrats de l’octroi de la prêt-bourse, on suppose que l’année académique dure au plus 12 mois. Ainsi, les étudiants en master reçoivent la prêt-bourse pendant 24 mois, donc deux années académiques.
Il déplore qu’il soit difficile surtout pour les classes terminales de clôturer l’année académique dans 12 mois : « On peut passer entre 6 et 12 mois supplémentaires sans qu’on perçoive la prêt-bourse. Pire encore, on coupe la prêt-bourse alors que certains étudiants sont dans une période d’examens ».
Ainsi, ajoute-t-il, certains étudiants demandent aux familles à leur venir en aide. Cependant, il regrette que plusieurs étudiants viennent des familles pauvres qui ne peuvent pas les prendre en charge.
Comme conséquences, certains étudiants cherchent de petits boulots pour subvenir à leurs besoins et ratent des examens : « D’autres ne peuvent pas bien se concentrer sur les examens suite aux conditions de vie difficiles. Cela fait que certains échouent aux examens ».
Selon F.I., une étudiante de la même à l’Université du Burundi, l’irrégularité dans l’octroi de la prêt-bourse et des longues années académiques rendent la vie estudiantine difficile. Bachelière finaliste, elle a reçu sa dernière tranche de prêt-bourse début février dernier alors qu’elle attendait des résultats de la première session.
En train de faire la deuxième session, elle devra aussi attendre l’affichage des résultats sans moyens pour se nourrir et payer le loyer : « Je viens d’une famille pauvre. Je ne peux pas appeler mes parents pour m’envoyer de l’argent. Je dois me débrouiller ».
Le manque d’enseignants, un défi à relever
Pour ces étudiants, le manque d’enseignants fait qu’une année académique dure même 15 mois. Selon eux, certains enseignants ne se présentent pas dans les auditoires même lorsqu’ils sont programmés : « Un enseignant peut se présenter une ou deux fois pour un cours programmé pendant toute la semaine et revenir le continuer après deux semaines. Certains enseignants sont en même temps programmés en Bac et en Master. Ainsi, on peut passer plus d’une semaine sans étudier ».
Ils appellent le gouvernement à augmenter le nombre d’enseignants à l’Université du Burundi, à toujours remplacer les retraités et les décédés, et à bien payer les enseignants pour éviter la fuite des cerveaux.
Selon un cadre de l’Université du Burundi qui a requis l’anonymat, il y a longtemps que les années académiques dépassent 12 mois.
D’après lui, les facteurs sont entre autres : enseignants partis en retraite ou décédés non remplacés, ceux qui restent à l’étranger après leur formation doctorale, beaucoup de programmes (baccalauréat, master, doctorat) ouverts sans ressources humaines suffisantes ainsi que des difficultés d’encadrement des rapports de stages et mémoires de masters.
Iwacu a contacté la direction de l’Université du Burundi, en vain.
Nous allons vraiment mourir en peu de jour si rien ne change
Vraiment c’est très ennuyant et c’est très choquant.Kaminuza zari izakera nay’izubu zo ni kibazo kuko umunyeshure w’iki gihe ntacitabwaho nkambere!ivyo bigatuma ningaruka mbi zose zizogaruka kugihugu c’ejo haza kuko umuntu atanga icafise!mugihe umunyeshure atariko ariga neza nawe ejo azokwigisha abandi iki??
Imaginer étudier dans ces conditions et espérer de toi une compétence professionnelle ….
Umwana kare yari uw’Uburundi ariko ubu ni uwa se na nyina.
Université izohora yigwa n’abafise uburyo hama abamikoro make ntakundi …..
Niho ukibibona?
Il est des choses qu’on lit, on constate et on ne sait plus quoi dire. Je me rappelle de feu PN dont parmi les dernières phrases à un moment a dit : Hasigaye iki? Hasigaye « NAHIMANA GUSA ».
Iwacu a contacté la direction de l’Université du Burundi, en vain. Mieux vaut se taire quand on n’a rien à dire, c’est le constat d’impuissance. Personne ne voudrait voir des gens courir après lui s’il peut, s’ils pouvaient faire quelque-chose, ils l’auraient déjà fait. Et là, ils n’ont rien à dire.