Certaines facultés et instituts de l’Université du Burundi font face au manque criant des auditoires. Des étudiants peuvent rentrer sans avoir suivi les cours programmés.
Des étudiants de la Faculté des Lettres et Sciences humaines (FLSH) déplorent le manque des auditoires, ce qui a des conséquences sur le travail académique. « C’est difficile d’avoir accès à un auditoire. Un étudiant, surtout le délégué de classe, doit se réveiller soit à 4h ou 5 h du matin pour être le premier occupant de l’auditoire. Celui qui arrive en retard, sa classe n’étudie pas. Les auditoires sont insuffisants alors que les étudiants sont nombreux », témoigne un étudiant du département de géographie.
Parfois, ils rentrent sans avoir eu l’opportunité de suivre les cours : « Si les étudiants occupent un auditoire et que leur professeur tarde, un enseignant qui arrive en avance les fait sortir pour occuper la salle avec les autres ».
Ces étudiants expliquent qu’il arrive que des professeurs choisissent de dispenser leurs enseignements sous l’arbre ou dans leurs bureaux. Les étudiants déposent des bancs sous les arbres et le professeur donne son cours. S’ils peuvent entrer dans une petite pièce, un bureau par exemple, le professeur, va donner son cours là.
« L’insuffisance des auditoires pousse les étudiants de la FLSH à chercher les salles dans la Faculté des Sciences économiques et de gestion ».
Mais cette dernière est aussi touchée par la carence des auditoires. « Quelques fois, les bacheliers ratent des cours suite aux effectifs pléthoriques », fait savoir un étudiant de Master 1 en économie.
Même son de cloche au Campus Rohero. Après la suppression de la restauration à l’université, on a transformé la salle à manger en auditoire. Les étudiants de l’Institut de pédagogie appliquée (IPA), département d’anglais bac 3 suivent des cours dans ladite salle.
« Il devient difficile lorsqu’il s’agit de faire un examen ou apprendre un cours en commun. Les salles deviennent très petites et ne peuvent pas contenir tous les étudiants qui doivent chercher une grande salle. Ceux qui étaient habitués à étudier dans cet auditoire doivent le quitter et peuvent manquer un autre qui a la capacité de les accueillir, dans ce cas ils rentrent ».
Un des étudiants estime que la situation s’est aggravée suite à l’ouverture de nouveaux cycles : « L’université continue de créer de nouveaux programmes de baccalauréat et de master sans tenir compte de la disponibilité des salles de cours ». Ainsi, la FLSH compte 7 départements de baccalauréat, 5 programmes de Master et une multitude de filières alors que les auditoires restent insuffisants.
Les étudiants appellent les autorités de l’université à construire davantage d’autres auditoires.
Rappelons que lors des Etats Généraux de l’Education du 14 au 16 juin, différents intervenants ont soulevé la question de la vétusté des auditoires comme l’un des défis qui hantent l’Université du Burundi.
Leta Nkozi ibibazo biyibanye vyinshi