Lundi 23 décembre 2024

Société

Université du Burundi : des élections qui tournent au vinaigre

21/04/2016 17

Longtemps attendues, les élections de la représentation générale des étudiants, pourtant bien organisées, ont été chambardées «volontairement».

Caricature - Article de Clarisse PK copie
Vendredi 8 avril. C’est le jour des élections de la représentation estudiantine de l’Université du Burundi(UB) préparées pendant trois bonnes semaines. Un après-midi « longuement attendu », à en croire certains étudiants. Il faudra déjà rappeler que les anciens représentants, jugés ’’Imbonerakure’’ (Jeunes proches du pouvoir), étaient à tort ou à raison contestés par la plupart d’étudiants.

C’est vers 13h que les élections débutent, selon un étudiant membre de la commission chargée de préparer les élections. Au total, 19 candidats sont en lice. Mais seulement 6 sont légaux car ayant fait la propagande.
Les bureaux de vote sont dans tous les campus de la capitale. Bon nombre d’étudiants sont allés aux urnes: plus de 11.000 sur l’effectif de 13.000 étudiants de l’UB, selon ce membre de la commission. Les élections se passent en bonne et due forme. Le mouvement des électeurs s’estompera vers 18h.

Un comportement bizarre…

19h, c’est l’heure convenue de dépouillement. Curieusement, témoigne une source fiable, le président de la commission chargée de préparer les élections, Eric Niyinzaniye, ne veut pas donner l’ordre pour que le dépouillement commence. 20h, 21h… toujours pas de signal. « Que se passe-t-il ?, s’interrogent tous les étudiants qui attendaient impatiemment les résultats.

Tiens! Le président a curieusement disparu ! C’est ce que remarquent les autres membres de la commission. Ces derniers essayent vainement de le chercher pour comprendre pourquoi il est silencieux. Il sera introuvable pendant un bon moment, d’après un étudiant témoin de la situation.

C’est ainsi que les membres de la commission demandent au vice-président de donner ce signal. Ce dernier accepte, contrairement aux membres des bureaux de vote. Motif : seul le président est apte à donner l’ordre de dépouillement.

Subitement, poursuit notre témoin, une bande d’étudiants débarque dans un bureau de vote au campus Rohero. Ils ordonnent à tous les membres de ce bureau de sortir et laisser les urnes là où elles se trouvent. C’est après leur refus que cette bande disperse et déchire les bulletins de vote. Et bonjour la bagarre ! Heureusement, quelques policiers présents essaient de calmer la situation.

Cette scène s’est curieusement passée de la même manière dans tous les campus. «Comme si c’était un ordre émanant d’une même source», estime un membre de la commission. Ces élections venaient de tomber à l’eau, sabotées.

La peur de l’échec ?

Des étudiants interrogés affirment que cette bande d’étudiants qui ont réussi à perturber les élections ne sont autres que des ’’Imbonerakure’’. Selon ces témoins, pendant la propagande, l’échec des candidats jugés ’’proches du pouvoir’’ se faisait déjà sentir. « Craignant de perdre, ils ont chambardé les élections», estiment-ils unanimement.

Interrogé, OPC1 Célestin Nibona-Bonansize, le directeur adjoint de la Régie des œuvres universitaires qui assurait la sécurité des élections martèle: « Dans 13.000 étudiants de l’UB, je ne suis pas capable de dire si tel étudiant est ’’Imbonerakure’’ ou ’’uproniste’’… Ils portent tous la casquette d’étudiant.»

Pour lui, cette perturbation serait due à une mauvaise entente entre les mandataires et les membres des bureaux de vote. Du reste, OPC1 Nibona indique que l’administration n’a pas le droit de s’ingérer dans les élections des représentants des étudiants.

Contacté, le président de la commission chargée de préparer les élections n’a pas voulu dire mot « tant que le rapport final sur le déroulement des élections de ce vendredi n’est pas encore sorti». Et difficile de savoir quand d’autres élections seront organisées.

Forum des lecteurs d'Iwacu

17 réactions
  1. Bagaza

    Ces etudiants extremistes qui cherchent toujours des pretextes sans issue. Ils sont allés à l’Ambassade des USA comme des mendiants. Quelle Bétise?

  2. vyuya

    iyo kaminuza yamye irangwa nakajagari kubera amacakubiri abadukuriye babivyeyo .Ariko baramenya yuko amase yakera atagihoma urutaro kandi ko akazu ka asser kasambutse

  3. Freddy Ntunga

    à l’image des elections politiques au Burundi! le pays n’aura jamais de paix aussi longtemps que les dd sont au pouvoir!

  4. Yves

    Nouvelle preuve du caractère intrusif du gouvernement qui souhaite contrôler, par l’intimidation et la force s’il le faut, tous les secteurs de la vie publique. Tiens, c’est justement la définition d’une DICTATURE. Dont acte

  5. Kimaranyi

    C’est très dommage que même les universitaires burundais n’ont pas encore compris la notion de démocratie !!! Rien n’est étonnant car avec le gouvernement Nkurunziza c’est la promotion de la médiocrité si pour devenir universitaire on doit vous coopter en te donnant gratuitement 10% à l’examen d’ETA puisque vous êtes imbonerakure comment voulez vous qu’on comprenne la noblesse de cette institution ? Je voudrais aussi m’inscrire en faux des propos de Ayubu car dans les années 90 j’étais membre de l’ASSSER et je n’étais ni de la JRR ni tutsi cela ne voulant pas dire que les extrémismes n’existaient mais on savaient les contenir comme des poillismes dignes de son nom. Celui qui n’a pas pu le supporter a préféré se suicider là j’ai nommé le Dr Bomane. Je conseillerais à ces universitaires de se ressaisir et ne pas céder aux sollicitations politiciennes . L’Université doit rester URUMURI pour éclairer le Burundi .

  6. Bukuru

    Mon frère, tu confonds les époques! Pourquoi comparer l’époque d’un président issu des urnes au temps des coups d’État? Est-ce la même chose pour toi, universitaire que tu es? Si la réponse sera tjrs que les anciens dirigeants ont aussi agi ainsi, pourquoi les avoir écartés et quand y aura-t-il un véritable changement au Burundi?

    • Meurlsaut

      A@Bukuru,le pouvoir actuel n,est pas issu des élections mais d,un coup d’état constitutionnel.Il n’y a pas eu élection mais une pression sur le peuple par Nkurunziza et les DD pour garder le pouvoir.Les voix données à la coalition Amizero n’était qu’une farce pour tromper l’opinion interanationale que même l’opposition radicale a participé aux mascarades d,élection.Une chose est sûre aujourd’hui:si on permettait la transparence des urnes avec un vrai bureau d,élection,des vrais partis d’opposition (et non des satellites du pouvoir DD) et sous supervision internationale Nkurunziza et sa bande ne gagneraient jamais les élections avec un bilan économique macabre comme celui que vit le Burundi aujourd’hui.

  7. Claude Nahayo

    Ce cas est typique des elections a la Burundaise: Trois ingredients: il y a toujours 1) des mauvais perdants et 2) des mauvais gagnants (pas du tout magnanimes), et 2) une dose de violence pour bien gacher toute experience electorale depuis l’independance de notre pays.

  8. Jean-Pierre Ayuhu

    Quand j’étais encore étudiant à cette université, l’ASSER équivalait aux JRR….
    Pour ceux qui ne le savent pas, ASSER voulait dire association des étudiants de Rumuri. C’est cette ASSER qui avait fait capoté la grève contre le prêt bourse, parce que justement cette ASSER était inféodé au pouvoir tutsi de l’epoque. Pour vous dire que ce 8 avril n’est pas une histoire d’aujourd’hui…

    Encore pour vous éclairer davantage, du moins à mon école secondaire à L’Athenée de Buja. La JEC, les XAVERIENS, Les Tambourinaires, Le Club de Volley étaient des sous mouvements de la JRR. Tu ne pouvais pas être membre du comité d’un mouvement quelconque si tu n’avais pas la carte de la JRR…

    Donc, il faut une éducation civique pour changer cette héritage malheureuse!

    • Claude Nahayo

      Education civique ? Infeode au parti au pouvoir ? Si les etudiants et les autres frères Burundais pouvaient tout au moins eviter l’usage de la violence, on pourrait avancer un peu. Plus grave encore, sur ce campus, des etudiants ont tues d’autres etudiants en 1995 ou en 1996….Prions seulement pour la concorde nationale et faisons du bien partout ou nous sommes jusqu’au bout. Il n’est jamais tard de bien faire. God bless.

    • Racso69

      @Jean-Pierre Ayuhu

      J’ai moi-même été XAVERIEN jusqu’en 1971 mais au Collège du Saint-Esprit. Et je n’étais pas membre ni même sympathisant de la JRR et encore moins de l’ UPRONA.

      • Bushenzi Gratien

        Uwo J. Pierre Ayuhu parfois ndibaza nimba yoba vyukuri ari umurundi kuko description agirira kahise k’uburundi c’est de la pure démagogie. Mon grand frère Melchiade Bandyambona était tambourinaire à l’Athénée de Gitega jusqu’en 1986 et pourtant il n’était pas JRR. 4 ans après, il a fui vers le Rwanda.

        @J. Pierre Ayuhu: Arrete d’insulter stp la mémoire de notre histoire par tes mensonges ridicules, inutiles, stériles et déplacés

    • Meurlsaut

      A@Ayuhu! Supposons que ce que dit ce Mr Ayuhu soit vrai! En quoi le pouvoir DD peut-il prétendre être meilleur s’il réproduit les mêmes bêtises que les pouvoirs précédents.On a l’Impression aujourd’hui que notre cher FDD-CNDD cherche a ressuscité un passé dépassé ou qui n’a pas existé pour justificier toutes les médiocrités qu’il est en train de faire subir au peuple burundais.Rigolo!!

    • Banryambona Melchiad

      Ils ont tenté de politiser l’université, quand ils étaient populaires ça allait, mais aujourd’hui que leur popularité a disparu avec le 3è mandat, ils ont peur meme d’organiser les élections dignes à l’Université RUMURI.

      Cher Jean Pierre Ayuhu, je pense que tu mens. Tu essaies au fait d’insinuer la betise actuelle par les erreurs des temps anciens. Et pourtant, à l’arrivée au pouvoir en 2005 de l’homme qui prend carrément en otage toute la Nation, lui et son équipe nous chantaient toujours ds leurs slogans illusionnistes jusqu’en 2009: « C’est fini la récréation, passons aux nouvelles choses, plus jamais ça, etc.. Et pourtant, 10 ans après, j’entends encore un certain Ayuhu qui affirme sans honte que l’échec de ce vote est du aux temps anciens. Heureusement que le ridicule ne tue pas.

  9. MUGABARABONA

    Quant on va aux élections, il n’y a que deux sorties : on gagne ou on perd.
    Celui qui gagne gère la chose « publique » pour tout le monde même pour ceux qui n’ont pas voté pour lui. le perdant accepte le choix des urnes. C’est cela la gestion des élections pluralistes.

    • Imbones

      Laisser les détruire cette université!!! Laisser les la privatiser, ou du moins privatiser la ROU. Qui perdra de tout ça?: « la majorité silencieuse »!!! Les étudiants des universités privées continuent à étudier (à forte majorité de la « minorité silencieuse ») et les enfants de cette « majorité silencieuse » se réveilleront un jour en disant « iyo menya »!!!
      Ndavuga simvura, bibwigwa benshi bikumva benevyo

      • Matwi

        Je suis pas d’accord avec vous mais lessons….

        Aux etudiants de l’UB qui veulent mieux organiser la communaute estudiantine par les elections: la tricherie electorale telle que celle « des Claver et Prosper » est la et vous guette. Il est pssible d’organiser des elections libres et justes, mais il faudra vous preparer en consequence, le labo « des puissants  » est actif. Anticiper le mensonge surtout. Faudra pas surtout boycotter les elections.,

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